Chapitre 6 - Prunes, pêches et Myrtille

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Simon avait réussi à obtenir de Mathilde une journée entière en pleine semaine pour l'emmener avec lui choisir leur futur appartement. Elle venait à peine de reprendre les cours dans son école préparatoire qu'il avait prévenu les profs qu'elle serait absente ce vendredi.

— On va où alors ?

— Pas très loin, j'aime bien le quartier !

— Mais c'est hyper cher ici, non ?

— Un peu oui, avoua Simon en hochant la tête, mais j'ai eu de la chance : la femme de mon banquier m'a lu et lui a assuré que je pourrais payer le crédit !

— Tu vas t'endetter pour longtemps ? Je connais quelqu'un, le père d'une nana au lycée, il a fini par être interdit bancaire comme ça !

— Ne t'inquiète pas ma chérie, si les ventes continuent sur le même rythme et si j'arrive à bien surfer sur cette nouvelle notoriété, j'espère l'avoir entièrement payé d'ici deux ans maximum !

Mathilde regarda son père avec un petit sourire avant de demander :

— On parle jamais d'argent tous les deux, mais j'aimerais savoir. Tu es riche ou quoi ?

— Riche ?

Simon rit de bon cœur pendant qu'il faisait un créneau pour garer son vieux tacot poussiéreux.

— On est beaucoup plus riche qu'hier, oui. Mais pas riche au point que tu n'aies pas à travailler !

Mathilde haussa les épaules :

— Ce n'est pas ce que je voulais dire.

— Tu sais ce que j'ai fait, en tout premier, quand j'ai reçu la somme sur mon compte ?

— Tu as pleuré ?

Simon tira un sourire jusqu'aux oreilles.

— Non. Enfin si, un peu. Mais ensuite, j'ai versé une somme conséquente sur ton livret personnel.

— Celui que je pourrai débloquer l'année prochaine ?

— Oui, celui-là même. Avec l'assurance vie de ta maman et ce que je viens d'y mettre, on va pouvoir te payer une super école, une voiture et le permis.

Mathilde sourit, tandis que son père ajouta :

— Et probablement quelques extras pour décorer ta nouvelle chambre. Allez, viens, on va voir cet appartement, j'espère qu'il te plaira !

Elle lui sauta au cou et il la tint fermement dans ses bras avec un plaisir non feint, cela faisait des années que ce n'était plus arrivé.

Simon avait prévu d'en visiter trois dans la journée, mais il avait choisi le meilleur pour la fin, celui qui lui plaisait le plus. Ils durent y aller plus tôt que prévu tant les deux premiers le firent grimacer. Pas de balcon, vue sur une petite cour intérieure, voisinage bruyant, travaux importants, enfin tout ce qu'il fallait pour le faire fuir. Il voulait un appartement clef en main, il n'avait aucun don pour les activités manuelles et de restauration. À peine savait-il planter un clou pour y accrocher un tableau. Encore fallait-il qu'il s'achète un marteau.

Quand Mathilde pénétra dans le dernier appartement, elle y arrivait avec les mêmes yeux d'enfants que pour les deux précédents. Mais cette fois, l'air satisfait de son père la ravit et elle fit le tour des lieux avec une certaine euphorie.

Il y avait donc trois chambres et même une quatrième si l'on aménageait correctement l'espèce de petit débarras qui jouxtait le salon. La pièce principale était superbe : le parquet en chêne blanc et les grandes baies vitrées baignaient la pièce d'une douce lumière automnale, les appliques murales étaient d'un style résolument moderne, un bar immense séparait le coin-cuisine de la pièce à vivre et des niches avaient été installées dans certains pans de mur blanc crème, encadrées d'un fin liseré noir. Encore plus beau que sur les photos !

Simon - Tome 2 : mots-croisésWhere stories live. Discover now