Chapitre 35

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 Je ne vous dirais pas que voler sur un hippogriffe sans être vu, a été une véritable épreuve parce que ce ne fut pas le cas. Le véritable problème était l'atterrissage. Aussi intelligente que certains croient que je le suis, je n'avais pas pensé au trajet jusqu'à Poudlard. C'est à dire que je n'avais aucune idée de la direction et du sens de notre vol. Heureusement, Buck s'en souvenait. Donc le plus éprouvant a été de me faire déposer à Pré-au-Lard. Ou plutôt à quelques mètres de là, en face d'un vieil ennemi, le Saule cogneur. J'ai donné ce qui me restait de nourriture à ma monture avant qu'elle ne s'envole de nouveau rejoindre Sirius. J'étais donc seule, dans la neige, vers approximativement presque sept heures du matin - l'horloge de Poudlard ne tarderait pas à sonner - avec pour seule lumière, celle de l'astre nocturne. Lumos ne m'était d'aucun secours étant donné que je n'avais pas ma baguette. Tout ce qui me restait à faire était de marcher jusqu'à Pré-au-Lard pour regagner l'école. Plus facile qu'à faire.

J'ai donc marché, assez aléatoirement pour finir par me retrouver devant la vitrine de Honeydukes - après avoir entendu la cloche sonner trois fois - sans savoir comment y entrer. J'ai d'abord pensé par effraction, mais attirer l'attention sur moi ne me ramènerait pas au dortoir rouge et or. Ensuite, je me suis dis que je pourrais escalader le toit pour passer par la cheminée, néanmoins, rien ne me garantissait que je ne me casserais pas la figure sur toute la neige amassée sur celui-ci. Demander de l'aide m'est aussi venu à l'esprit, mais on risquait de me demander ce que je faisais là, et je n'aurais jamais retrouvé ma classe.

- Ah ! Avec la magie, ç'aurait été si vite réglé ! ne cessai-je de penser.

J'ai finis par m'asseoir dans la neige face au bâtiment, pour réfléchir et me reposer : je ne me rendais pas compte que j'allais m'écrouler si ça continuait. Machinalement, je repoussais la neige devant moi. La cloche a sonné de nouveau deux autres fois pour annoncer huit heures. Je n'avais pas froid, et je ne voyais pas le temps passé. La panique a commencé à s'immiscer en moi, car n'importe qui pouvait sortir dans très peu de temps et me voir. Les cours commençaient dans une demie-heure, et c'est à ce moment-là que je me suis rendue compte que j'avais extrêmement faim.

 Ainsi, je me retrouve à fixer les friandises et les confiseries de la vitrine avec  envie. J'imagine leur odeur et le goût me vient tout de suite à l'esprit. Je me les figure jusqu'à presque sentir les textures sur ma langue et mon palais. Il faudrait mieux que j'aille me cacher et essaye de regagner Poudlard en contactant mes meilleurs amis d'une manière ou d'une autre... Oh non ! J'avais oublié la Deuxième Épreuve !

- Une petite faim, Granger ?

 Je sursaute. Sa voix ! Sans me méprendre, c'est celle de Drago ! Mais aussitôt mon pouls se calme. Ce n'est que Malefoy... Pas besoin de s'alarmer pour si peu. C'est même plutôt comique qu'il ne m'ait pas vue plus tôt : s'il se cache à Pré-au-Lard pour je-ne-sais-quelle-idiote-raison, il doit sûrement surveiller les environs. Or, je suis là depuis près de une demie-heure ! Quelle imprudent ! Pourtant, je n'ose pas me retourner par peur de rougir. Et s'il me surveillait depuis tout ce temps ? Il s'amuse sûrement de ce genre de choses, lui ! Je choisis donc le sarcasme.

 - Oui et toi ? Tu cherches à nourrir les sept nains avec qui tu vis dans la forêt ?

 Je l'entends ricaner et cela me fait sourire.

 - Je ne crois pas qu'ils apprécient que je sorte de la maison.

 - C'est ce que les bonnes femmes font, n'est-ce pas ? Elles obéissent aux hommes, croassé-je.

 J'aurais dû me douter que son avis sur les femmes était égal à celui du siècle dernier !

- Je ne pense pas que creuser un trou pour rentrer chez Honeydukes en douce soit une bonne idée, répond-il après quelques secondes de réflexion.

 - Ah oui ? Et je peux savoir comment tu as l'habitude de faire ? je demande, même si la question qui me brûlent les lèvres : " Est-ce que je peux savoir pourquoi tu as l'habitude de faire ça ?".

 J'entends ses pas qui se rapprochent de moi. Ses genoux viennent frôler le haut de mon dos et je me mors la lèvre inférieure. Mince ! Il va falloir que je me rachète du stick à lèvres parce qu'elles sont super sèches !

 - Tu cherches à retourner chez Poudlard par le passage secret, non ?

 Il chuchote, mais sa voix dans le silence de la nuit résonne comme une pluie de notes de musique. Sourire béatement n'est  sûrement pas une bonne idée.

 - Non, je suis en train de construire une maison pour une limace ! Il fait froid l'hiver !

 - Hé bien ! Tu ne me présentes pas aux membres de ta famille ?

 -  Tu ne sais pas parler le limace.

 - Et alors ? Tu vas pas me dire qu'ils savent parler anglais ?

- Non, mais le limace est plus parlé ! contre-attaqué-je.

 - D'après toi il y a plus de limaces que d'humains ? Non, parce que je te rappelle que tout le monde parle anglais maintenant !

 - T'as raison, apprends l'anglais d'abord. Je sens que tu es plus prompt à te faire accepter par les humains que par les limaces...

 - Qu'est-ce qui te dis que je ne peux pas me faire aimer des limaces ? reprend-il plus fort.

 - Tu les dénigres depuis tout à l'heure...

 - Non, je...

 Soudain, il se tait. Il doit ressentir la rage dans mes mots.

- Hermione, hum... je suis désolée pour les insultes envers toi et ta famille que j'ai dis ces dernières années... Je me rends compte de l'idiot que j'ai été et je... hum... je m'excuse.

 Je ne sais pas quoi répondre à de telle déclaration, mais cela me touche. Seulement, je ne sais pas comment lui dire.

 Pour la première fois depuis le début de ce dialogue, je me tourne vers lui pour le regarder. Et là, intervient un événement improbable : on éclate de rire. Mais pas d'un simple rire nerveux, d'un vrai fou rire qui nous fait nous plier en deux et nous rouler par terre dans la neige. C'est peut-être devant le ridicule de la situation ou de nous-même. Drago reste un raciste des "personnes comme moi". Jamais nous ne pourrons être ensemble. J'ai honte d'avoir des sentiments pour lui. Je ne sais même pas pourquoi je rigole...

 Pourtant, je ne m'interroge pas plus que ça sur mes sentiments et ses intentions, car sans prévenir, il m'embrasse.

Plus petit chapitre mais pour un meilleur résultat. Je pense que beaucoup seront d'accord avec moi ! J'espère que vous avez aimé ce premier baisé, car il s'est fait attendre ! Bisous - Sarah

Ce serait plus simple si je ne te détestais pas /Dramione/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant