Ce serait plus simple si je ne te détestais pas /Dramione/

Chapitre 16

Il fait tout noir. Enfin c'est l'impression que j'ai. Seuls les bruits des bois autours de moi m'aident à me repérer. Les cris s'intensifient au fur et à mesure que je m'avance. Je n'ai pas compté le nombre de fois où je suis tombée avant d'apercevoir enfin de la lumière. Cela fait un moment que j'ai dépassé la cabane d'Hagrid. Le froid de la nuit ne me fait plus rien, mais je commence à m'essouffler. Hé oui ! Je ne suis pas une sportive moi !

Je me demande si ce n'est pas plutôt le fait que je me rapproche des cracheurs de flamme ce qui fait que je n'ai plus froid.

 - Aïe ! je grogne pour la énième fois.

 Cette fois, je me suis pris un arbre. La lueur de ma baguette faiblit, car je m'épuise. Peu importe, je suis bientôt arrivée...

***

 J'attrape mon coussin entre les mains. Il m'est impossible de me réveiller. Hier j'ai veillé très tard pour finir de lire Ordre et Changement d'Antoine Beaulieu. C'est le professeur MacGonagal qui me la prêté il y a plusieurs semaines, il était temps que je le lise et lui rende.

 Derrière mes rideaux rouges j'entends Hannah qui revient de son jogging et qui commence ses exercices de cardio. Je grimace. Ne cessera-t-elle donc jamais ? Comment fait-elle pour se lever une heure avant tout le monde ? Je me demande quelles sont ses notes. Si ça se trouve elle a un corps de rêve, mais est nulle en magie ? Je me retourne sur mon lit et sens ma lecture de cette nuit. En tous cas, ce n'est pas à elle que les professeur lui confit des livres. A-t-elle oublié qu'aujourd'hui se déroulait la première épreuve du Tournoi des Trois Sorciers ?

 C'est cette dernière pensée qui m'extirpe complètement du lit. Mais quand je pose mes pieds par terre, je hurle. Hannah se précipite à ma rescousse. J'ai les pieds qui brûlent, et j'ai l'impression de mettre tordu la cheville. Je ne peux pas marcher. Ma colocataire essaye de me relever. Sans résultat. Je ne peux pourtant pas abandonner Harry !

 - Il faut aller chercher Mme Pomfresh ! s'allarme Hannah.

 - Non.

 Ma voix est sèche et dure. Je n'ai pas besoin que Mme Pomfresh s'occupe de moi. Je sais que je deviens aussi têtue que mon meilleur ami, mais l'infirmière ne me laissera jamais assister à l'épreuve du Tournoi des Trois Sorciers, par peur que je me fasse bousculer, marcher sur les pieds ou pire encore. Et il est hors de question que je n'y aille pas.

 Je fouille dans ma malle. Il faut vraiment que je pense à la ranger, mes livres vont finir par s'abîmer ! Je le trouve finalement sous une chemise blanche parfaitement bien pliée. Je ressors Les dix commandements de Girlderoy Lockart pour soigner les blessures de niveau 1. Bon, évidemment que ce n'est pas lui qui a écrit ce livre, mais peu importe, il en est tout aussi utile. Rien que sa reliure verte émeraude en peau de dragon m'a coûtée une fortune. Je me demande si sa fortune n'avait pas aussi avoir avoir avec la qualité de ses ouvrages. Il avait au moins la particularité d'avoir bon goût.

 Je l'ouvre directement à la page qui m'intéresse et maugréé la formule en pointant ma baguette vers ma cheville.

 Hannah n'est pas convaincue.

 - Tu devrais tout de même aller voir Mme Pomfresh, Hermione. Ça pourrait être grave... J'encouragerais Krum pour toi, me lance-t-elle avec un clin d'œil.

 Sa voix se veut joviale et compatissante mais je distingue de la rancœur et de l'amertume. Ne pourrait-elle pas crier plus fort ? Comme si ce n'était pas déjà assez gênant comme ça... A moins que... ne serait-elle pas jalouse ?

 - Non, merci, je vais très bien, je te remercie. Je pense que Krum pourra se dispenser de tes encouragements, je vais très bien.

 Elle me lance un sourire hypocrite pour la forme, mais je vois bien que si elle le pouvait elle me casserait bien l'autre cheville. Je lui souris.

 - Hé, oui, pétasse, Krum est à moi !

 Je n'ai eu besoin que de le penser, pour qu'elle le comprenne parfaitement et attrape sa trousse de toilette. Elle s'éloigne dans la salle de bain, et s'y enferme avec Kate. On les entend glousser, mais ça m'est égale. Leurs gamineries ne m'affectent pas et je m'habille rapidement de mon uniforme, ne prenant même pas la peine de me coiffer.

 Harry a besoin de moi.

 Je sors du dortoir des filles et me retrouve à dévaler les escaliers, à vaguement saluer la Grosse Dame pour qu'elle me laisse passer et à courir dans les couloirs jusqu'à la Salle Commune.

 Franchement, cette blessure, ce n'était rien du tout ! C'était sûrement la faiblesse du matin ! Pas de quoi...

 Soudain, cheveux blanc surlaqués, badge d'un serpent vert ridicule et dentition parfaite tracent leurs routes vers moi et m'empoignent le bras.

 - Dégage Malefoy ! je le repousse.

 Qu'est-ce qu'il me veut celui-là ?

 - Granger...

 Il semble terrifié.

 - Quoi ? je grogne.

 - Ta... ta cheville ? Elle... elle va mieux ?

 - Quoi ma cheville ? Qui... qui t'as dit pour ma cheville ? Et... en quoi ça te regarde ?

 Il a l'air déstabilisé par ce que je dis, mais tente de nouveau de me maintenir par la manche de mon gilet.

 - Qu'est-ce que tu me veux Malefoy ? T'as un problème ?

 Il s'agrippe à moi. Il me fait mal !

 - Lâche-moi ! je m'écrie, en tentant de dégager mon bras.

 Il finit par faire ce que je lui demande. Il me regarde avec des yeux ronds terrifiés. Ils restent d'un bleus magnifiques... Merlin, mais qu'est-ce qu'il lui prend ?

 - Vas te faire soigner, Malefoy... je peste.

 Puis je lui tourne le dos et continue ma course vers Harry. Et que ce taré ne m'approche plus !

 Bon anniversaire Audrey ! <3 - Bisous, Sarah