Chapitre 1

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A chaque fois c'est pareil. Je me réveille juste avant que ça se produise. Je n'ai qu'à fermer les yeux pour nous voir l'un si près de l'autre. Nos lèvres ne sont qu'à un millimètre l'une de l'autre. Mon partenaire a les yeux ouverts qui regardent avec fascination comment je réagis à son approche. Ses yeux sont marrons comme s'ils refermaient des masses de secrets et qu'il m'invitait à venir les lire. Les miens sont fermés. Mais je ne suis que la spectatrice, et je regarde ces deux visages se rapprocher. Mais jamais, non jamais, ils ne se touchent. Et a chaque fois je me réveille.

Et ma vie reprend son cours. Je sais à qui appartient ce visage. Et j'ai honte. J'ai honte de rêver de lui de cette façon. Mais d'une autre, j'aimerais que nos lèvres se rapprochent de cette façon, et même plus. J'ai envie de sentir ses lèvres sur les miennes. Je n'ai jamais dit à Harry, ni même à Ginny, et encore moins à Ron que je rêve de Viktor.

Mais ce matin là, tous va changer. Je vais le lui dire. Je n'au aucune pensée pour les cours, ni même pour les épreuves plus qu'exubérantes que va devoir subir Harry dans moins de deux semaines. Je sais que je devrais même passer tous mon temps avec lui, mais j'ai envie de voir Viktor. Quand je le regarde, mon rêve repasse dans ma tête, et je me sens planer sur une autre planète.

En me coiffant, ma main passe sur la mèche qu'a couper Malefoy, hier après-midi. Je le hais. Lui et sa crétinité. Et, comme si on m'a jeté un sort, toutes mes pensées se tournent vers la vengeance que je lui prépare depuis quelques jours. Bientôt il aura la honte de sa vie, et s'en souviendra jusqu'à sa tombe. Je compte même l'enterrer moi-même. L'enterrer avec ma bave. Je déposerais une pancarte dessus où il y aurait été écrit : "SERVEZ-VOUS, C'EST GRATUIT", bien sûr, invisible à l'œil des Malefoy. Et en une semaine les créatures de la nuit viendront se servir et dévorer chaque petits morceaux de son corps. Enfin, j'aimerais bien. On peut toujours rêver.

Il n'y a personne dans le dortoir, je ne le remarque que maintenant. Je m'habille normalement, d'une simple jupe bleue marine coupe danseuse, qui m'arrive au milieu des cuisses et d'un débardeur rouge foncé. Comme que nous sommes dimanche, nous n'avons aucun cours, mais je me demande où sont passées mes colocataires, d'habitude, elles restent faire la grasse matinée, jusqu'à au moins midi. Et je profite alors du calme qui régne dans la pièce pour faire mes devoirs ou lire tranquillement. Ensuite, je descendrais avec elles, déjeuner.

Je descends donc jusque dans la salle commune de Gryffondor, où il fait étrangement calme. Les fauteuils sont vides et personne ne jouent aux échecs sorciers ni même ne discutent. En fait, il n'y a personne.

- OK... je murmure.

Je m'approche de la fenêtre et y jette un coup d'œil. J'ouvre grand les yeux stupéfaite face au spectacle qui s'offre à moi. En même temps, ça ne m'étonne pas tellement. Mon pire ennemi brandit sa baguette vers un troupeau de filles à ses pieds. Il est perché dans un arbre, et fait des mimiques de personne en détresse, en se servant de sa baguette comme épée pour empêcher qu'elles ne montent. C'est la scène la plus ridicule que je n'ai jamais vu de toute ma vie. Plus loin, les encerclant, les gars et d'autres filles de première, deuxième, sixième et septième années et notamment celles de Beauxbâtons, les méprisent en ricanant. Presque tous les élèves doivent se trouver là, pour aller voir ça de plus près. En même temps, il faut avouer que voir Malefoy s'auto-ridiculiser vaut le détours. Seuls manquent à l'appel les élèves de Dumrstang. Je peux les comprendre.

 J'ouvre la fenêtre. Un flot de cris et de rires me parviennent d'un coup telle la volée d'hiboux le deuxième jour de la rentrée. Malefoy fait parti de ceux qui font le plus de bruit, en poussant des cris de détresse. Les centaines de filles autours de lui poussent de petits cris. Des hystériques. Mais j'en vois là, une occasion de rabaisser Malefoy. Je m'apprette à fermer la fenêtre pour descendre les rejoindre, quand une voix m'interpelle :

 - Granger ! Granger !

 - Oh, non... je pense.

 Je me tourne, lassée vers lui :

 - Quoi Malefoy ? On ne t'a jamais appris la politesse ! Tu ne sais pas qu'il est interdit de parler, le matin, a des gens plus intelligents que toi ? hurlai-je.

 Je peux l'imaginer faire son sourire en coin de là où je me trouve.

 - Ça-va ? Bien dormi ? Tu es arrivée à te coiffer ce matin, ou j'ai coupé trop court ?

 En guise de réponse, je claque la fenêtre, et dévale les escaliers à toute vitesse. Je vais lui montrer ce que je fais aux gens qui touchent à mes cheveux, en encore plus pour ceux qui les coupent comme ce monstre.

Quand j'arrive en bas, mes deux meilleurs amis se précipitent vers moi, en criant mon nom, mais je les ignore, allant droit vers l'arbre au centre du parc, contournant le lac.

Le blondinet me voit arriver et commence à sauter sur son arbre en hurlant mon nom de famille, et c'est là que je remarque qu'il est torse nu. Je rougis, et sens les centaines de regards des filles présentes converger vers moi, pour la plupart de Serpentard, mais je cracherais bien sur celles qui se trouvent dans la même maison que moi. Elles me regardent avec mépris, et j'en fais de même pour elles, même si ce n'est pas pour la même raison.

 - Alors Malefoy, on ne sait plus s'habiller ? Mais tu n'es doué pour rien, en fait ! je crie pour qu'il puisse m'entendre.

 - Pas du tout, j'ai pensé à toi ce matin, et je me suis dis que comme tu n'allais jamais voir de muscles parfaits en vrai, je te rendrais un service ! il répond, en commençant à descendre de son arbre.

 Je pince les lèvres, qu'est-ce qu'il peut être arrogant et... bête. Je me faufile parmi ses groupies, jusqu'à être au pied de son arbre.

 - Bravo ! Tu sais pensé ! je réplique, étant la seule chose qui me passait par la tête.

 - Ouais... T'as vu ? dit-il d'une voix pas aussi si sensuel qu'il aurait voulu, en se penchant en avant, de façon à n'être qu'à quelques centimètres de mon visage.

 Nous restons comme cela une longue minute, le visage, l'un au dessus de l'autre. Je souris, et lui aussi, mais pas de son sourire en coin, d'un vrai sourire sincère.

 Cette action plutôt étrange est interrompu par une tarée qui me pousse par terre, et je me cogne douloureusement la tête. J'entends des voix masculines crier mon prénom. Je me frotte le crâne et ouvre les yeux, j'ai la tête qui tourne.

 - Tu devrais faire plus de sport, tu aurais moins mal, Granger !

 Je grince les dents, et m'apprête à l'injurier, quand je suis devancée par une main qui attrape la peau de la gorge de mon ennemi juré et le laisse tomber par terre.

 - Vous, anglais, êtes mal polis envers filles ! peste Viktor.

 Mon regard glisse vers mon sauveur. Il est beaucoup plus grand, et costaud que le rouquin et le brun derrière lui. Je sens le rouge me monter aux joues, ce qui n'échappe pas à Malefoy qui s'apprête à faire un commentaire, mais s'arrête en se rappelant qui vient de le projeter au sol.

 Ron et Harry m'aident à me relever.

 - Toi, plus approcher Hermione ! ordonne l'attrapeur à Malefoy qui tremble encore.

 Il fait pitié.

 On s'éloigne tous les quatre tandis que des professeurs et des montagnes d'élèves se rapprochent pour voir la scène.

 - Mon père en entendra parler ! menace-t-il.

 - Oh, le pauvre petit, à encore besoin de son pôpa ! se moque Ron, en se retournant, en imitant un bébé qui pleure.

 Nous rentrons vite fait tous les trois au château, en riant, tandis que je leur raconte toute l'histoire.



Ce serait plus simple si je ne te détestais pas /Dramione/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant