Ce serait plus simple si je ne te détestais pas /Dramione/

Chapitre 21 - Partie B

Commencer par percevoir la lumière. Cligner des yeux pour être sûr de ne pas rêver. Se pincer très fort et y croire. Pour y croire. Se demander si la solution de secours est juste devant nos yeux ou cela est juste une illusion. Regarder. Avec une extrême intensité, chaque détail, sans pour autant s'attarder. Juste, jeter un coup d'œil.

 Krum me tend une main, et je lui tends la mienne, avec regret. Si seulement il savait ce que cela me coûte de toucher sa paume rugueuse et ferme, et pourtant qui me prend avec une extrême délicatesse, il ne le ferait pas. Peut-être même me laisserait-il ici, comme une idiote ? D'ailleurs, qu'est-ce ici ?

 Des planches en bois grincent lorsque je me relève, je peux les discerner à travers les brins d'herbe. Il semble que des plantations de plusieurs cultures se fassent dans cet endroit. Je peux voir des orangers, des pommiers, du romarins... Le genre de plante qui ne sont généralement pas plantées au même endroit. Des bougies sont entreposées sur des chandeliers accrochés au mur. Des ruisseaux coulent en silence non loin de moi pour aller alimenter les différents fourrages. En dehors de nous, aucune espèce vivante ne vit dans cette pièce, ce qui explique le silence de mort qui m'effrayait. Elle est limitée par de hauts murs en bois d'où je distingue les contours d'une porte entrebâillée, surement celle d'où vient l'attrapeur. Soudain, je comprends : Krum vit dans une grotte et il m'a kidnappée !

 Mais je me rends vite compte, que ce n'est pas moi qui ai pensé cette invraisemblable idée, mais un troisième personnage, que je n'intègre pas tout de suite. Je vois ensuite une touffe de cheveux blond et deux paires d'yeux bleus déterminés.

 - Malefoy... je murmure.

 Il me faut un moment pour comprendre que ce n'est pas cet idiot, mais Neville Londubat. Ce dernier ne semble pas s'être rendu compte de mon trouble, toute son attention rivée sur Krum.

 - Qu'est-ce que tu racontes ? maugréé Krum, d'une voix bourrue, avec moins d'accent que d'habitude.

- Et toi ? Qu'est-ce que tu fabrique avec Hermione ?

 Je les regarde tous les deux interloqués. Il y a quelques minutes j'étais dans le noir perdue et seule, mais maintenant que la lumière est allumée, je suis sûre que je suis en train de rêver. Je tente de me pincer à nouveau, mais je me rends compte que chaque mouvement est une torture à cause de mon épuisement. J'ai l'impression vive de ne pas être où je devrais être. Je secoue la tête, pour essayer de me reprendre. Je les entends se disputer, sans comprendre ce qu'ils disent. Je me plie en avant, avec l'envie de vomir.  Ma gorge me brûlent, j'ai le sentiment que mes jambes ne me porteront plus très longtemps. En effet, je m'effondre par terre, et j'entends le sol vibrer sous les pas de Neville qui se précipite à ma rescousse.

***

 Quelle horreur. Ce creux dans mon estomac. J'ouvre les yeux, et me les frotte difficilement. Chacun de mes membres sont endoloris. Je passe la main sur ma joue, et des brins d'herbe s'en détachent. Je sens la trace qu'ils ont formé sous mes doigts sur mon visage. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Finalement, je regarde autour de moi, et découvre horrifiée que je me suis endormie en allant rejoindre le dortoir des filles de Griffondore. Le soleil se lève et projette des rayons de couleur rouge-orangée sur le ciel. C'est l'aube, personne n'est encore levé, personne n'a pu me voir... Pourtant Rusard fait une ronde tous les soirs, il aurait dû... Et même ! Les spectateurs du Tournoi m'auraient vue en rentrant, à moins que... A moins que je n'ai pas toujours été là pendant la nuit ? Mais alors... j'aurais fait une crise de somnambulisme ? Un frisson me parcourt l'échine, et j'arrache nerveusement des brins d'herbe avec mes doigts sans vraiment m'en rendre compte. Je me lève un peu trop précipitamment et manque de tomber. J'époussette mon sweat, et mon jean, quand je sens quelque chose dans la poche de ce deuxième. C'est très fin, et pourtant mes doigts l'ont heurté. Je sors un tout petit bout de papier plié de ma poche droite. Qu'est-ce que cela peut être ? Je ne me rappelle plus... Je le déplie minutieusement, et plisse les yeux. Quelque chose a été écrit en tout petit à l'encre indélébile noire. J'approche le papier au plus près de mes yeux pour y lire : "Oubliettes". Oh non... Quelqu'un m'a sans doute lancé un sort pour que j'oublie ce qui s'est passé cette nuit ! Heureusement, j'ai lu un chapitre dans un livre sur cette pratique. Le sortilège est très puissant, et pour l'annuler il faut déchirer le papier. Seulement, le papier ne se laisse pas si facilement déchirer. Le livre disait... Ah oui ! Le malfaiteur devait déchirer de son plein gré le papier, sinon, même le feu ne pouvait l'érafler. Ou alors, il fallait qu'un autre sorcier le mange également de son plein gré, sans savoir quel impact cela aurait pour nous. Celui qui a inventé cette formule était très étrange.

 Bon, récapitulons, je n'ai aucune idée de qui m'a ensorcelée, mais une chose est sûr, il ou elle est puissant. Cela est sans doute un adulte. Aussitôt je pense à Rogue, puis je me reprends. N'écarter aucune possibilité, cela pourrait être n'importe-qui qui me voudrait du mal ou... à Harry. A cette pensée, je sens ma bile remontée dans ma gorge qui se serre. Il y a tellement de personnes qui veulent du mal à Harry... A commencer par l'école entière qui le jalouse pour avoir été sélectionné par la Coupe de Feu ; même Ron ne le soutient pas dans cette dûre épreuve. Ce n'est pas une chance, comme ont l'air de penser tous ces idiots, mais une malédiction d'avoir été choisi, et je sais que quelqu'un est derrière tout ça. Et c'est sûrement cette même personne qui m'a lancée ce sort. Je réfléchis rapidement : qui est assez puissant pour faire chavirer Poudlard ainsi ? Mis à part les directeurs des écoles... Mais oui ! C'est évident ! Comment a-t-on pu être aussi naïf ? La puissante nouvelle personne ici est Viktor Krum !

 Non, je rigole, il est aussi stupide qu'un mangemort.

Bonne vacances !! - Sarah