Chapitre 5

496 34 6
                                    

Cette fois ci, j'ai pu m'installer à côté de Dea pour mon plus grand malheur car elle n'a pas cessé de me donner des coups de coudes dans les côtes en me lançant des regards appuyés pendant la totalité de l'heure. J'essaie de garder mon calme mais je risque de péter un plomb si ça continue.

Je range mes affaires plutôt énervé et je pense que ça se voit clairement sur mon visage et mes gestes. Cette fille n'a absolument aucune honte, elle ne me connaît depuis à peine deux heures et se permet de faire des choses comme ça... Il faudrait lui apprendre à s'occuper de ses propres affaires.

Je quitte rapidement la salle pour aller aux casiers et croise Esther sur mon chemin.

- Hey ! Je te cherchais justement.

- Hey...

- Qu'est-ce que t'as ?

- Oh rien, je suis fatigué.

Je n'ai pas vraiment envie de l'embêter avec des choses futiles.

- Pourquoi tu me cherchais ? Demandais-je pour changer de sujet.

- Je me suis dit que tu ne sais sûrement toujours pas comment aller au lycée et donc rentrer chez toi.

- C'est plutôt pour rester en ma compagnie oui. Plaisantais-je.

Je déverrouille mon casier et enfonce mes cahiers à l'intérieur.

- Un peu pour ça mais surtout parce que je meurs de faim et je ne dirais pas non à une petite pâtisserie ou à une viennoiserie.

- Toujours la bouffe hein ?

- C'est mon mari, ma vie, mon grand amour.

Je parviens à fermer la porte sans que rien ne tombe au sol et referme mon cadenas, il va falloir que je me souvienne de faire attention demain.

- Fais attention tu vas grossir.

- Mais non t'inquiète, ça n'arrivera pas.

- Bon j'ai fini, on y va ? Proposais-je en balançant mon sac par-dessus mon épaule.

Nous sortons du lycée et attendons que le bus arrive.

- Si jamais il y a encore les contrôleurs, je m'appelle Maria Lopez et tu seras Nate Rodrigez... non attends t'as pas une tête de latino. Tu seras Nate Smith.

- Si tu veux Maria mais moi j'ai mon titre de transport. Me moquais-je en secouant ma carte devant son visage.

Elle attrape ma carte et l'enfonce dans son soutien-gorge.

- Plus maintenant Nate !

- T'as de la chance que je suis un gentleman sinon je ne me serais pas prié pour aller récupérer ma carte.

Non en vrai j'ai vraiment le meus.

- J'aurais pu crier haha.

Je ne réponds pas à sa remarque et commence à bouder. Le bus arrive au loin et freine mais comme d'habitude, nous sommes obligés d'avancer quelques mètres pour atteindre la porte, il ne sait pas freiner au bon moment ou quoi ? On dirait qu'il fait exprès, il pourrait s'arrêter juste devant nous mais non....

On monte à bord du véhicule et on s'installe vers le fond, l'un en face de l'autre.

- Tu boudes ?

- ...

Je gonfle mes joues comme un enfant et croise mes bras contre mon torse. Esther approche sa main de mon visage et s'amuse à taper sur mes joues pour que j'expulse l'air contenues dans celles-ci. Je ne peux pas m'empêcher de rire et elle arrête enfin.

- C'est bon tu boudes plus ?

- ...

- Comme tu veux.

Elle approche de nouveau sa patte de mon visage et me pince les joues.

- Aie !

Je lui mets une tape sur la main et elle lâche enfin mes joues.

- Ça fait mal...

- Fallait pas me pincer.

- On peut voir la trace de tes doigts sur ma main regarde ! C'est tout rouge.

- Pff, qu'est-ce que t'es fragile.

Je n'aurais jamais dû dire ça... on s'est mis des coups de plus en plus fort pour savoir lequel de nous deux était le plus fragile jusqu'à qu'on arrive chez moi sans qu'aucun contrôleur ne vienne gâcher ce moment.

Je dis à Esther de rester dehors, je ne voudrais pas que mon père me pose des questions, je salue ce dernier en entrant et me dirige vers la cuisine pour prendre quelques gâteaux pour Esther.

Je quitte le bâtiment et lui donne les pâtisseries, nous discutons un peu et nous nous quittons finalement.

Point de vue d'Esther Martinez :

Je rentre enfin à la maison après une journée éreintante. J'avais pour projet de me jeter dans le canapé et regarder la télé mais il a été compromis par Dylan et Shawn qui jouent aux jeux vidéos ...

- Salut Esther !

- Salut Dylan.

- Tu rentres plutôt tard aujourd'hui.

- Ouais j'étais avec quelqu'un.

- JE T'AI EUUUUUU. Dans ta gueule Shawn.

- Tiens j'ai apporté des pâtisseries.

- Génial.... Tu joues comme un pied Mendes, ressaisis toi, tu jouais mieux avant qu'Esther vienne...

Point de vue de Shawn Mendes :

Flashback

- C'est toujours comme ça pendant les cours ?

- Toujours... Parfois c'est cool mais on rigole moins pendant les exams.

- Où est-ce que t'habites ?

- Tu vois la nouvelle boulangerie qui a ouvert près du lycée ?

- Ouais.

- Je vis au-dessus, c'est mon père qui tient l'établissement.

Fin du flashback

- Hé Shawn, t'es encore avec nous ?

- Hmm quoi ?

- T'en veux ?

- Non, j'ai pas faim.

Peut-être qu'elle les a simplement acheté au coin de la rue

- C'est la première fois que je t'entends dire ça haha. Ils sont vraiment bons, ça a un goût différent de la pâtisserie d'en bas, où tu les as achetés ?

- On me les a offertes, chez la nouvelle qui a ouvert pas loin du lycée.

- D'accord et comment ça on te les a offertes ?

- Disons que je m'entends bien avec le fils du boulanger.

- C'est pratique, il faut que tu me le présentes, il a l'air super cool ton pote.

Je secoue ma jambe frénétiquement et me met à mordre l'intérieur de mes joues, il le fait exprès ?

Je jette un d'œil vers Esther qui me fixe étrangement et avec un air agacé sans que je ne comprenne pourquoi, de toute façon je l'énerve quoi que je fasse donc bon.

- Arrête de secouer ta jambe, tu ne vois pas qu'elle a envie de te l'arracher ? Me dit Dylan en frappant la dite jambe.

Ah c'était pour ça....

- Bon je vais vous laisser, je vais dans ma chambre.

Elle quitte la pièce et je reprends mon activité avec Dylan.

- Elle a l'air de bien l'aimer ce type non ?

- Hmm...

- Tu le connais ?

- Ouais.

- Et donc ?

- Il est sympa.

La gentillesse me perdra un jour...

Three Words, Eight LettersWhere stories live. Discover now