12 - Histoire De Voyages.

Depuis le début
                                    

L’appartement me semble vide sans ta présence. Je n’ai toujours pas trouvé meilleur public que toi pour jouer du piano, alors je t’attends. Je poursuis ma formation de garde auprès du duc. J’ai fait la connaissance de nombreux jeunes gens très sympathiques, et j’espère te présenter quelques uns d’entre eux un jour. Pourtant, je n’ai toujours pas rencontré de jeune femme qui m’émeuve, qui me corresponde, et le mariage passera après ma profession.

Je tenais à te prévenir que la tension entre la France et l’Angleterre augmente. Elle est notre alliée supposée et pourtant refuse de nous aider à résoudre le conflit des Réunions, elle s’oppose même à certaines de nos décisions ! Je ne souhaite pas qu’il t’arrive quoi que ce soit, et je crains que tu doives rentrer sous peu.

Sinon, rien d’extraordinaire ne se passe en dehors des classiques intrigues de Cour. Le Roi a s’est entichée d’une nouvelle blonde. Angélique de Fontanges a dix-sept ans, et elle plaît au Roi. C’est La Montespan qui lui a présenté en tant que fille d’honneur en pensant qu’il se lasserait, mais il y tient pour l’instant. Personne ne sait combien durera cette amourette mais on dit qu’il a suffit d’une paire de pendants d’oreilles et d’un sautoir pour la conquérir.

Reviens vite ! Ton entourage souffre de ton absence. Ton mari a bien de la chance, mais dis-lui de ne pas trop nous priver.
Je t’aime.
Ton frère jumeau, l’aîné, Adam. »

Je transmis la lettre à Aleister qui fit mine de réfléchir, assis à mes côtés. J’adorais lorsqu’il lissait sa moustache entre ses doigts, il avait un air adorablement mystérieux dans ces moments-là.

- Peut-être devrions, par prévention, retourner en France.

- Oh non ! J’adore l’Angleterre, et nous n’avons encore visité !

- ‘Rien’ tu es bien sévère. Je suis ravi que tu aimes mon pays, nous aurons l’occasion de revenir ne t’inquiètes. Tu n’auras pas même le temps d’oublier la langue : je vais faire venir avec nous des domestiques bilingues.

Il m’embrassa la tempe et passa les bras autour de mon cou. Nous avions passé trois semaines ici, et j’en apprenais tellement chaque jour. Nous n’étions pas encore partis que j’avais hâte de revenir. On nous installa une table de fortune devant la cheminée sur laquelle nous mangeâmes notre souper. Je suivis ensuite Aleister dans notre chambre. Je me jetais sur le lit tandis qu’il enlevait sa chemise. Il s’allongea à mes côtés et m’embrassa. Il m’aida à retirer ma chemise en lin et ses mains parcoururent mon corps, caressantes, puis insistantes, sans jamais se faire désagréables. Nous finîmes tous deux de nous déshabiller puis il fit naître une rivière de baisers sur mon corps. Je me sentais submergée, inondée par les vagues de son amour. Le torrent continua entre mes cuisses, place forte de mon désir bourgeonnant. A chacun de ses gestes, à chacune de ses caresses, je la sentais grandir cette chaleur enfouie en moi. 
Mes mains vinrent naturellement saisir son abondante chevelure. Je voulais le sentir plus proche, plus proche, plus aimant si c’était même possible. Il fut juste là pour cueillir l’explosion de mon désir me consumant. Ses mains ne me quittèrent à aucun instant, elles épousaient les formes de mon corps vibrant.

Finalement il posa ses lèvres sur les miennes, me serra contre lui, et me souhaita une bonne nuit en chuchotant. C’était aussi pour ça que je l’aimais, il se me préoccupait de mon plaisir pour en oublier le sien. A ses côtés, je me sentais aimée, et j’avais l’impression d’avoir plus à offrir que simplement mon corps.

Constance...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant