Simon - Tome 2 : mots-croisés

Chapitre 4 - Rétribution

— Je n'ai pas forcément compris de quelle facture il s'agit.

— Mademoiselle Louise a parlé de rétribution sexuelle suite à un orgasme particulièrement puissant que vous lui avez prodigué.

— Puissant ?

— C'est le mot qu'elle a employé.

— Quel genre de rétribution sexuelle ?

Réaction instantanée dans son boxer.

— Ça, c'est à vous de le décider. Ordonnez, j'obéirai. La seule contrainte c'est que je n'ai pas le droit de retirer mes habits.

Simon pencha la tête sur le côté, mimant la déception :

— C'est grandement dommage ! Êtes-vous certaine de cette consigne ? On peut peut-être faire une incartade, mademoiselle Louise ne le saura pas, ça restera entre nous.

— Je suis navrée, mais ce n'est pas possible, je respecterai ses consignes à la lettre, tout comme je respecterai vos ordres à la lettre, tant qu'ils ne sont pas contradictoires.

— Bien... alors qu'est-ce que tu... qu'est-ce que vous proposez ?

Il avait du mal à garder son sérieux. Il souriait doucement. Pourtant, Louise restait, elle, parfaitement dans son rôle.

— Ce n'est pas à moi de proposer. Je ne suis là que pour satisfaire vos demandes.

Elle s'amusait sans l'afficher. Elle le mettait dans l'embarras, elle le savait. Il n'osait jamais exprimer ses envies, ses désirs, ses fantasmes. Il fit diversion :

— Quel est votre prénom ?

Premier moment d'hésitation dans son rôle. Elle n'avait pas pensé au prénom. Elle répondit enfin, froidement :

— Cécilia.

— Prénom de cochonne, ça...

— Pardon ?

Elle était offusquée. Rudement bien fait, l'offuscation. Simon écarquilla les yeux comme pris en faute et fit disparaître son sourire. Il devait prendre les choses en main. Il s'approcha lentement du canapé jusqu'à parvenir face à elle. Cécilia le regardait sans expression sur le visage. Elle acceptait son destin.

— Alors, Cécilia, quelles sont vos consignes ?

— Je vous l'ai déjà dit. Il faut écouter un peu, monsieur Cavalier. Je suis ici pour payer la note de mademoiselle Louise.

— Certes ! Mais payer, comment ?

— Sexuellement, bien entendu ! Je dois obtenir votre orgasme. Un orgasme puissant, si possible.

— Mais si vous restez habillée, de quelle manière puis-je être satisfait ?

— Vous devez bien avoir une idée. Mademoiselle Louise m'a dit que vous aviez une imagination débordante en la matière.

— Si elle a dit ça, alors...

Il n'osait toujours pas. Louise attendait, patiemment. Pour débloquer la situation, il respira longuement et se mit à son tour dans un rôle. Le rôle du boss, du chef, du patron. Il était celui qui donnait les instructions et la petite cochonne devant lui allait obéir sans aucune hésitation. Il se lança :

— Bien, Cécilia, allons-y alors, voilà comment nous allons procéder. Tout d'abord, j'ai besoin de toucher, de vous toucher. Vous ne pouvez pas vous déshabiller, mais je peux toucher, n'est-ce pas ?

Elle haussa les épaules.

— Ce n'était pas spécifié, je suppose donc que vous pouvez.

— Debout, tournez-vous !