Chapitre 28

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« Comme on est une équipe, il serait dommage que vous me mentiez, n'est-ce pas ? »

À cet instant, Théo et moi avons eu l'exact même réflex. On s'est regardé, longtemps, peut-être même trop longtemps.

« Ahaha ! Nous ? Mentir ? Voyons Octave... Tu nous connais ! On est potes, non ?

— J'espère. »

Continuant dans sa lancée, il nous dit une dernière chose assez troublante avant de s'en aller définitivement.

« Mais tu as raison sur un point Alex. Je vous connais... Par cœur. »

Je crois qu'il nous a fallu cinq minutes pour assimiler cette phrase.

L'ensemble de ses phrases.

C'est comme si Octave n'était plus Octave le temps d'un court, très court instant.

Comme s'il y avait...

« Quelqu'un d'autre. »

Théo semble avoir eu la même réflexion que moi à ce propos.

« Alex, tu penses à ce que je pense ?

— Je t'ai dit d'arrêter avec ça, c'est n'importe quoi.

— Non, mais... Si Octave n'était pas Octus ?

— Comment ça ? Et puis c'est impossible, je l'ai immédiatement reconnu quand je l'ai vu. Pareil pour toi... Même si tu as "changé".

— Oui, mais regarde, je suis arrivé après dans ta vie et pourtant, mes souvenirs sont les premiers à avoir refait surface. Octave aurait dû les avoir aussi, non ? Tu n'es pas d'accord sur ça ?

— Partons du principe qu'actuellement Octus est là... Pourquoi ferait-il semblant ? Je veux dire, rien de tout ça n'a de sens. Pourquoi nous aurait-il tués ? Il n'était pas jaloux. Il ne nous enviait pas. Il n'avait aucune dent contre nous. Et là, c'est pareil ! Si Octus est là, pourquoi fait-il comme si de rien n'était ? On est ses amis toi et moi. Je suis son frère d'armes. Il n'a aucune raison de se dissimuler.

— Lui cherches-tu des excuses ?

— Non, j'essaye de chercher un sens à toute cette histoire complètement tordue. La vieille femme nous a dit que la vérité est sous nos yeux.

— Tu veux aller la revoir ?

— Je veux des indices ! Des indices ! Je deviens fou à force de chercher à droite à gauche. Obnubilé par cette vie qui ne nous appartient plus. Je veux dire, qu'est-ce que ça changera qu'on sache la vérité ou pas ? On ne peut pas faire un procès ou on ne peut pas crier au meurtrier ! Les gens nous prendraient pour des personnes sérieusement atteintes. Savoir ça ne changera rien. Et honnêtement, je me demande encore si je veux savoir.

— D'accord, je comprends. Oui. Je comprends totalement ton point de vue, mais essaye aussi d'entendre le mien. Je ne peux pas rester sans réponses. Pourquoi sommes-nous morts ? Pourquoi sommes-nous revenus dans cette époque-là ? T'en connais beaucoup des réincarnés toi ? Je pense que l'on est revenu pour pouvoir faire la lumière sur cette histoire. C'est une chance. On ne trouvera pas de repos tant que l'on ne mettra pas un point final à tout ça.

— Tu sais à quoi ça me fait penser ? À l'un de ces jeux vicieux des Dieux. Nous ne sommes que des pantins pour eux...

— Les dieux... Les dieux... »

Théo semble avoir fait un blocage sur ce mot tandis que ses yeux s'écartèrent brusquement.

« Mais elle est là la solution ! Putain, je suis trop con.

— Quoi ? Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

— Les dieux ! C'est eux notre problème !

— Attends... Je ne te suis pas. »

Il passe son bras autour de mes épaules et dans un grand sourire me dit

« Un petit voyage, ça te dit ? »

C'est n'importe quoi.

Remember (BxB)Where stories live. Discover now