Chapitre 9:

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La sorcière pouvait bien mentir pour ce qu'en savait Tabitha. Vu toutes les odeurs qui gênaient son odorat elle aurait bien était en peine de sentir quoi que ce soit qui lui aurait permis de déceler la vérité ou non. Et malgré le fait qu'elle l'aurait peut-être dû... La solitaire ne faisait que peu confiance au jugement d'Aiden. Comme il l'avait si bien dit plus tôt dans la voiture, elle pouvait lui faire confiance tant que leurs intérêts convergeaient, sauf qu'elle ignorait jusqu'où ceux-ci convergeaient exactement.

- En admettant que je te crois, tu en connaissais beaucoup? 

- Connais-tu beaucoup de loups?

Elle allait tuer cette potentielle vieille sorcière.

Il était vrai que demander à une sorcière si elle connaissait une ou des faiseuses de pactes n'était pas la question la plus fine à poser. Sauf que Tabitha n'avait pas vraiment d'autres alternatives. Inspirant et expirant, la blonde prit la peine de reformuler sa question:

- D'accord, on essaye une deuxième fois, est-ce que les faiseuses de pactes que tu connaissais auraient pu pactiser avec des loups-garous.

- Salomée, tu es notre meilleure piste si on ne veut pas attendre patiemment qu'elle vienne chercher le reste d'entre nous.

Aiden semblait refuser de se plier au critère (ou plutôt cliché) qui faisait d'un loup-garou quelqu'un de nerveux et colérique. Ou bien il avait un sacré self-control, parce qu'il avait parût bien plus perturbé que cela à Tabitha, le matin-même. Enfin, elle pouvait également supposer que le Bêta savait comment aborder la sorcière et surtout obtenir des informations de sa part. Fût un temps, elle n'était pas si mauvaise que ça à ce jeu-là. Sauf qu'en ce temps là, sa louve était bien moins chatouilleuse et ag... Bon d'accord, sa louve avait toujours été agressive. Salomée soupira à l'écoute des paroles du loup qu'elle semblait connaître depuis un moment, il lui sembla y déceler l'ombre d'une certaine nostalgie.

- Je sais Aiden, je sais, mes oreilles m'ont prévenues de ce qui était arrivé à la meute.

Oh oui, la Dame de l'Hiver n'avait jamais aimé les sorcières. Elle les tolérait juste, et encore, cela faisait maintenant un siècle qu'elle songeait que ce ne serait pas si mal de les voir disparaître tels des animaux en voie d'extinction. Elle n'osait imaginer exactement en quoi consistait le réseau d'information d'une sorcière. Surtout un réseau d'information qui se renseignait sur les affaires intimes d'une meute. Sauf que Tabitha était perduadée qu'une chef de couven comme Salomée savait obligatoirement quelles sorcières auraient pu faire des pactes pareils. 

- J'en ai connu une, qui aurait pu avoir assez de pouvoir pour plier une meute entière à sa volonté par l'intermédiaire d'un pacte.

Nous y voilà, songea sans le moindre humour l'aveugle.

L'atmosphère de la maison la rendait nerveuse et cette nervosité avait attaqué sa louve en première, maintenant ça se transmettait à sa part humaine. Elle pouvait sentir la proximité d'Aiden mais cela ne l'aidait pas. Pas alors que toutes les demie-heures, elle se rendait compte qu'elle ne savait rien de lui. Salomée semblait réfléchir à ses mots mais cela ne faisait que confirmer les doutes de l'ancienne Exécutrice. Qui qu'elle soit, celle qui les traquait était puissante et dangereuse. Même les sorcières avaient des croque-mitaines qui se cachaient dans leur rang, ce n'était pas bien surprenant.

- On l'a appelé La Voisin de son vrai nom Catherine Deshayes. C'était une sorcière noire, une tueuse, en revanche elle a été accusée de sorcellerie et brûlée vive.

- Tiens donc... Commenta Tabitha.

Elle put sentir à défaut de le voir, le regard noir que Salomée lui adressa et reçu un léger coup de coude de la part d'Aiden. Pour une fois qu'elle s'autorisait un commentaire, ils auraient dû être heureux qu'elle n'est pas décidé de chercher dans la maison tout ce qui sentait la pourriture pour faire un gigantesque feu de joie. Oh oui, ils auraient dû en être tous très heureux. Et elle, il fallait qu'elle se calme, songea-t-elle en formant des poings avec ses mains dans l'espoir de ralentir la poussée progressive de ses ongles en griffes.

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