Tome III : Après le Crépuscule [Link x Reader]

Chapitre 2 - Sans-le-sou

« Aïe ! » Une grimace se forma sur mon visage. Je m'étais fait super mal ! Je frottai rapidement ma peau pour faire passer la sensation. « Alors la douleur aussi est réelle... » grommelai-je. « Ça va être une partie de plaisir ! » Je pensai à tous les monstres que j'allais devoir affronter aux côtés de Link et soupirai. Je ne voulais pas mourir d'une fracture ouverte ou transpercée par une épée rouillée ! « Aller Tp, tu ne vas pas commencer... Tu as une mission à accomplir et la première reste de trouver Link... » Je fronçai les sourcils à ce moment.

Le jeu n'était-il pas censé commencer à la source de Firone ? Link y discutait avec Moï sur la première cinématique non ? Alors pourquoi ne l'avais-je pas croisé ? Je fixai le pont qui s'étirait devant moi et vis le portail, recouvert de fleurs, fermé de l'autre côté. Apparemment, ils n'étaient pas hors de Toal... Alors où pouvait bien être Link ? Le jeu ne commençait-il pas au même moment dans cette version ? Alors peut-être qu'il était déjà avancé, avait déjà rencontré Midona ou avait quitté son village natal ?! Je sentis ma tête tourner sous toutes ses questions qui restaient sans réponses.

Je hâtai le pas vers la construction suspendue en l'air. Le seul moyen d'être au courant était d'avancer. Peu rassurée, je m'engageai sur le pont. Il tanguait sous la force des vents qui balayaient le canyon. C'était bien plus large que ce qu'il n'y paraissait. Il faisait bien 15 mètres de long. Avalant ma salive, je mis un pied devant l'autre. J'aurais bien voulu m'accrocher aux cordages mais ils étaient trop larges et la moindre secousse me précipiterait au travers. J'avais eu un aperçu du dessous. Je ne voulais surtout pas y finir.

« Mon dieu, je vais finir en chair à pâté pour les oiseaux si je tombe, je vais mourir écrasée et défigurée en bas... » chuchotai-je en tremblotant légèrement. Soudain, une phrase me revint : Le joueur souhaitant s'aventurer dans cette nouvelle expérience risque des séquelles à vie voir pire. Cela incluait-il la mort ?! Je n'y avais même pas réfléchi ! Mais ils ne pouvaient pas nous tuer ! C'était impossible, surtout à travers un jeu !

Un jeu dont tu ne sais rien, dont personne ne connait l'existence, qui n'use pas de technologie, qui parait vraiment très réel et dans lequel aucune fonction de jeu vidéo n'apparait, pensai-je. Bravo Tp ! Tu es vraiment une belle idiote ! Tu te renseigneras une fois rentrée !

J'atteins enfin le portail et m'y agrippai comme si ma vie en dépendait. Je regardai à droite et à gauche. Mes yeux s'arrêtèrent sur le gros cadenas qui scellait une chaine en fer autour des barreaux. Normalement, on ne pouvait pas passer mais ce jeu ne semblait pas se plier aux mêmes règles que celui sur console. Je commençai donc à escalader le rempart. J'étais très maladroite mais pas nulle pour autant alors je réussis à passer. J'atterris de l'autre côté en pliant mes genoux et soupirai. Je ne m'étais pas fait mal au moins. Puis, une autre révélation me frappa. Comment se déconnectait-on ?! Je voulais faire des recherches mais comment faire si l'on ne pouvait pas partir ?!

Je commençai à chercher quelque chose dans mon champ de vision faisant office d'un menu ou pouvant ressembler de près ou de loin à un truc du genre. Il n'y avait rien.

« Menu ! » commandai-je à voix haute. Rien... « Paramètres ! » recommençai-je. « Réglages ! Options ! Set ! Déconnection ! Main ! Back ! Return ! Fin ! Session ! » énumérai-je espérant déclencher une fonctionnalité. Il ne se passa rien du tout... Je frappai du pied au sol et m'aplatis une main sur le visage. Qu'allais-je faire ?

Mon ventre grogna à ce moment. Je devais commencer par trouver un truc à manger. Les besoins vitaux n'étaient pas non plus abandonnés ici. Je continuai mon chemin et entendis rapidement de l'eau couler non loin. Je me mis à trottiner en sachant ce qui m'attendait. C'est avec impatience que je débouchai sur la source de Latouane. Elle était encore plus lumineuse et enchanteresse que dans mes souvenirs. Je ne pus retenir un petit murmure d'émerveillement. Ce lieu était simplement à couper le souffle. Je n'avais jamais vu quelque chose d'aussi hypnotisant.