Fantôme d'Antan, Tome 1 [Terminé]

Chapitre 1 : Parth

   Mardi 20 septembre 2035, sur la planète Parth (10h00). Un jeune chacal de onze ans, noir et blanc est assis sur un banc (dans la cour du Collège des Cerisiers). Il regarde le ciel, tout en rêvassant. Autour de lui, des animaux et des enfants jouent au basket, font la course ou discutent. Le chacal les regarde, sans bouger de sa place. Soudain, une louve (de neuf ans, l'œil droit bleu, et l'autre noir) vient vers lui en courant. Elle est entourée de six chacals (avec la même fourrure que le solitaire). En arrivant à la hauteur de l'isolé, elle s'arrête :

— Hey ! s'écrie-t-elle. Tu ne t'ennuies pas trop, tout seul dans ton coin ?

— Hein, de quoi ? lâche le chacal, sortit de ses rêves. Qu'est-ce qui se passe ?

— Elle te demande si tu ne t'ennuies pas seul dans ton coin. rétorque l'un des associés, aux yeux bleus. Au fait, on a beau être dans la même classe, on ne connaît pas ton nom. Je m'appelle Naïth, et voici mes amis : Vilp (aux yeux jaunes) ; Bölk (les yeux noirs) ; Jorth (yeux verts) ; Luria (aux yeux oranges), Molp (yeux rouges). Enfin, voici ma cousine Naïla, la seule louve du groupe. Elle est la chef de l'Escouade des Chacals, même si c'est une louve.

Le chacal aux yeux vairons (bleu pour l'œil droit, et jaune pour l'autre) les regarde, les uns après les autres. Il réfléchit quelque instant, puis :

— Je m'appelle Luvio, dit-il (ils ont l'air digne de confiance, pense l'enfant).

— Ravie de te connaître, Luvio. sourit Naïla. J'espère que l'on s'entendra bien, et que l'on se connaîtra davantage.

    Pendant que le nouveau membre du groupe fait plus amples connaissances avec les autres, la sonnerie annonçant la fin de la récréation retentit. Les élèves de la 6ème à la 3ème rentrent dans leurs classes respectives (certains ont l'âge requis pour être dans leur classe. D'autres sont soit plus jeunes, ou plus « vieux » que les autres).

    Sur le chemin du retour, Luvio et ses nouveaux amis discutent. C'est la première fois que Luvio s'intègre à un groupe, et qu'il passe du bon temps. Le soir a remplacé le jour. Les huit acolytes sont dans la Montagne du Crépuscule, en train de chercher des émeraudes dans une grotte (c'est l'un des hobbies de la louve noire). Pendant qu'elle et les autres cherchent et ramassent les minéraux, Luvio est assis à l'entrée de la grotte. Il observe le ciel étoilé, avant de fermer les yeux, et de se laisser bercer par le vent doux du soir. Luria voit que le chacal aux yeux vairons est à l'écart. Elle le rejoint :

— Eh bien, tu as toujours la tête dans les nuages. dit-t-elle, un sourire aux lèvres.

— Oui, rétorque le rêveur. J'aime bien avoir l'esprit libre. Et puis...

— Qu'est-ce qu'il y a ? Continue. demande Luria.

— J'ai un peu de mal à avoir de bonnes relations sociales avec les autres. J'ai peur de mal me comporter, ou de blesser les autres. Je n'ai rien contre vous, si cela peut te rassurer (il serre ses jambes, et les entoure de ses bras. Dans ces derniers, il engouffre son visage).

— Tout ceci n'est pas glorieux. rigole la jeune. Si cela peut te rassurer (elle retrouve son sérieux), tout le monde a ses défauts, et ses qualités. On ne peut pas plaire à tout le monde. C'est triste, mais c'est la réalité. Bref, trêve de bavardages, et allons aider les autres.

    Les deux amis chacals rejoignent le reste du groupe. Vingt minutes plus tard, à 18h00 les canidés sont chez eux. Les parents de Luvio lui demandent comment s'est passée sa journée. Luvio leur dit qu'elle s'est bien passée, et qu'il s'est fait des amis :

— C'est bien mon fils. exprime le père.

— Nous sommes fiers de toi, tu te socialises petit à petit. sourit la mère de famille.

— Merci, dit le fils le sourire aux lèvres. Tout à l'heure, lorsque je suis rentré, vous parliez de quelque chose. De quoi il s'agissait ?

Les parents se regardent, et soupirent. Le père répond :

— Ecoutes Luvio. Tu sais qu'Alostro est à l'origine de la destruction de plusieurs planètes.

— Je suis au courant de ça, papa. rétorque simplement l'enfant. Quel est le rapport avec toi ?

— En fait, l'armée de Parth m'a recruté afin d'aller combattre de front Alostro. Je dois donc partir.

— Quoi ! crie le jeune chacal. Mais si tu y vas, tu vas mourir. Je ne veux pas que tu meurs, pourquoi l'armée n'envoie-t-elle pas quelqu'un d'autre ? (il se met à sangloter).

— Allons, ne pleures pas Luvio (il lui fait un câlin). Tu sais, il y a des chances que je revienne en vie. Je vais te dire un secret, pour ne pas se faire dominer par l'ennemi.

— Quel est ce secret ? s'émerveille le petit.

— Il faut rester fort et impassible, peu importe la situation. dit le paternel. Si tu montres des larmes à l'ennemi, il t'attaquera sans le moindre remord. A ses yeux, tu es une proie facile.

— Ton père a un peu raison, même si je trouve qu'il est extrême. intervient la maternelle. Allez, il est l'heure d'aller au lit. Tu as cours demain, mon enfant.