Chapitre 11

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  Tous les jours, je les passais près de lui, j'essayais de sourire et de tenir mon rôle mais... j'aimais Olidan et ce fou l'a tué. Je me plaisais à jouer cela dans un sens, cela m'amusait mais j'avais plusieurs sentiments en moi. Je le détestais, je refoulais cette haine en moi, l'envie de le tuer. Mais quand je passais du temps avec lui, je me rendais compte qu'il n'était plus brutal, méchant avec moi. Il souriait réellement, il semblait comme tout le monde. C'est assez étrange. De plus, je dois avouer que je ne passais pas mon temps à faire semblant de sourire tout le temps. Au contraire, il me faisait réellement sourire, quelques fois, même rire. Je passais du bon temps en sa présence, même si les discours de la vieille remontait la haine que j'avais au fond de moi.

Et puis, Emma passait son temps à nous suivre, parlant beaucoup plus avec Marcello qu'avec moi. Elle me suivait comme lui suivait Caïn mais ils s'entendaient plus que bien. Même un peu beaucoup.

  Je suis descendue, vêtue que d'une simple robe d'intérieur, fine et volante, un voile sur les épaules. J'étais pieds nus, oui, sur les dalles gelées du château. Je cherchais cette vieille sorcière. Elle avait disparu hier dans l'après-midi. Depuis, plus rien. Emma l'a rencontré et ne l'aime pas du tout. La vieille aussi ne l'aime pas mais Emma est mon amie et la vieille ma lame. Je ne peux les éloigner de moi.

  Je marchais, arpentais toutes les salles du château mais je ne la trouvais point. J'ai fini par atterrir dans les couloirs près des cuisines, j'ai sursauté, lui rentrant dedans.

     -  Irina !

  Il m'a attrapé par les épaules, me reculant. Nous nous sommes regardés.

     -  Que fais-tu...ici ? Pieds nus en plus. Tu vas être malade.

  J'ai ouvert la bouche. Je l'ai tout de même refermée.

     -  Je...je voulais...un verre de lait chaud.

     -  À cette heure-ci ?! Dans cette tenue !

  J'ai confirmé de la tête, comme une enfant. Il m'a attrapé comme une princesse et a posé ses yeux dans les miens. Cette douceur... Dois-je m'en méfier ou non ? Il m'a monté avec lui. J'ai froncé les sourcils.

     -  Je voudrais vraiment mon verre de lait...

     -  Chut... Tu l'auras mais avant, tu vas te couvrir.

  C'est ainsi que je me suis retrouvée dans sa chambre. Il m'a déposé sur le lit comme une princesse. Il m'a regardé un moment avant qu'une femme n'entre. Il lui a demandé une tasse de lait chaud. Elle est repartie, fermant la porte derrière elle. Il a fini par aller se poser devant la fenêtre. Il a regardé les éclairs qui frappaient le ciel en cette nuit noire. Les flashs soulignaient ses traits.

     -  Je ne voulais pas...

  Il a tourné le regard vers moi. Je ne peux cacher le fait qu'il est beau, si beau sous ces traits si fermes.

     -  Tu sais que tu ne me dérangeras jamais.

  Il est venu près de moi. J'étais dans un état. Il a fini par sourire, un sourire...si doux. Les mêmes qu'il m'offrait depuis des jours.

     -  Tu es...si belle quand tu es ainsi. Tes cheveux sont d'une beauté... Je ne parle même pas de ton visage. Beaucoup tueraient pour t'avoir. Tu étais une fille de joie que tous voulaient dans son lit. Maintenant, tu es une Dame. Tu étais déjà ensorcelante maintenant, tu es...tu es encore plus...ravissante.

  Je me repassais des images, les images de ces derniers jours me sont revenus. Je ne l'avais jamais vu ainsi. Il a...en lui, deux personnes si différentes mais quelque part, je suis moi aussi faite pareil.

     -  Je sais que...je me suis montré égoïste envers toi et les autres. Dans toute cette...tragédie, j'en ai été le seul responsable.

  Je me suis approchée de lui à quatre pattes. Je suis allée passer ma main sur sa joue. Il a posé son regard dans le mien. Je me laissais guider par ce que je ressentais. Je ne pensais plus, ne réfléchissant plus. Je voulais voir ce que cela faisait de décider ce qu'on voulait pour une nuit. Depuis qu'il m'a prise dans cette auberge, je n'avait plus passé de nuit en présence d'un homme. Malgré le fait que je dormais nue avec Olidan, jamais je n'avais repassé une nuit ainsi.

  Il a plongé tête la première dans mon regard, comme hypnotisé.

     -  Caïn.

     -  Oui ?

  J'ai approché mes lèvres, l'embrassant. Il ne m'avait jamais embrassé ainsi auparavant. C'était si doux, si bon. Là, je sentais une autre sensation, une sensation d'amour, d'envie.

Je me suis approchée de lui. J'avais envie de lui, j'avais envie de m'offrir à lui. Je suis passée sur lui, il s'est laissé tomber en arrière, me regardant. J'ai quitté mon tissus, défaisant mon corset. Je me suis penchée en avant afin de reprendre ses lèvres. Ses mains étaient posées sur mes cuisses, ne bougeant pas. On aurait presque dit qu'il hésitait dans ses mouvements.

  Mais très vite, il m'a renversé, passant sur moi. Je me suis laissée faire car ses gestes étaient lents et doux. Il m'a déshabillé aussi vite que moi je l'ai fait. Nous nous sommes retrouvés nus dans les bras l'un de l'autre. Nous nous sommes enroulés dans les draps. Je riais sous ses baisers intimes, ses caresses sensibles. Au moment où je riais, la femme de chambre est entrée et nous l'avons regardé. Elle a viré au rouge en s'inclinant. Elle a déposé la tasse de lait et elle est ressortie aussi vite que possible. J'ai une nouvelle fois exploser de rire.

Nous avons fait l'amour toute la nuit. Je me suis laissée fondre dans ses bras. Je me sentais bien pour une fois et pourtant, il avait tué l'homme que j'aimais. Pourtant, il m'avait violé. Mais cette fois, je ressentais réellement de l'affection, de l'amour...de la sûreté. Avec lui, rien ne m'arrivera. 

La CatinOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz