Chapitre 5

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  Dès le lendemain, on m'a invité à m'installer au château. La nouvelle en a choqué plus d'une à l'auberge, comme à la Cour. Emma m'a félicité et m'a même promis de venir si j'avais un souci. Ils savent tous que je n'étais qu'une catin de la basse-ville et ma montée fulgurante en tant que fiancée du prince héritier a soulevé beaucoup de curiosité et de rumeurs. Olidan passait le plus clair de son temps avec moi. Il me montrait beaucoup de chose, m'apprenait à lire mais aussi me comblait de cadeaux plus beaux de jour en jour. J'avais une chambre digne d'une princesse. J'avais invité mes amies une après-midi afin de leur montrer ma chambre. Olidan n'est pas contre le fait que je fasse venir mes amies, surtout depuis qu'il s'est fait menacer par Emma. Elle, elle n'était pas plus impressionnée que cela. Après, il faut se dire qu'elle venait d'une famille noble et elle avait aussi un mari noble.

Je n'ai encore rencontré le roi, parti depuis quelques jours en mission diplomatique. En ce qui concerne la reine, elle m'a gentiment éduqué à l'art de la table, l'art de la bienséance. J'aime apprendre mais devenir trop cucul alors que je n'étais qu'une simple prostituée me faisait peur.

  Je passais beaucoup de temps accompagner, j'évitais tant que possible Caïn. Cette personne sans cœur, sans but. Si ce n'est de tuer tout le monde. Je ne l'aime pas.

     -  Quelque chose ne va pas Irina chérie.

  Je venais, pour la première fois depuis ces deux mois passés ici, d'entrer dans sa chambre. Toute bonne personne font chambre à part avant d'être marié. Mais notre attente à des limites, surtout moi qui ne supporte plus cette abstinence. Passer des années à partager mon lit avec des hommes et me retrouver du jour au lendemain, seule, cela me fait bizarre. Surtout que, même si je n'aimais pas mon « travail », le plaisir me manquait.

  Je me suis retournée. Il est venu me prendre dans ses bras. J'ai passé mes mains sur son torse, les passant dessous son peignoir.

     -  Je vous aime Irina.

     -  Je vous aime plus que tout Olidan.

  Il m'a embrassé et il m'a caressé les bras afin de faire tomber ma robe de chambre. C'est si doux, si bon. Tant de douceur et d'amour. Je n'avais jamais ressenti cela avant aujourd'hui. Il m'a aimé comme aucun autre homme n'avait eu l'audace de faire auparavant. Je vais vivre avec l'homme le plus aimant de tous.

Il venait de se mettre au-dessus de moi, tous deux nus comme Adam et Eve. La couverture nous recouvrait à peine. Il me dévorait la bouche avec tant de passions. Je n'avais jamais eu ce genre de contact doux et aimant avant lui.

  À ce moment, la porte s'est ouverte violemment. Caïn est entré avec violence. Olidan s'est mis à mon côté, j'ai tiré la couette sur moi.

     -  Non mais tu as perdu la tête ! Qu'est-ce que tu fous là ?

  Il s'est arrêté, me regardant avant de poser son regard sur Olidan.

     -  Père est rentré et veut te voir à la première heure demain matin. Il veut absolument rencontrer ta putain.

  J'ai serré les dents. Quand va-t-il arrêter de m'appeler ainsi ? Cela commence à suffire.

     -  Mais à ce que je vois, je dérange.

     -  Tu n'aurais pas pu me le dire plus tôt ou attendre plus tard pour venir me le dire !

     -  Nan, j'ai trouvé ça drôle de venir maintenant.

  Il s'est incliné de façon très forcé et a souri.

     -  Reprenez où vous vous étiez arrêté, je m'en vais.

     -  Oui, vas-t'en.

  Il a refermé la porte derrière lui. Olidan a soupiré, se passant la main dans les cheveux. Il était gêné. Je sais que sans cet élan, il n'aurait jamais tenté quoi que ce soit avec moi. Les règles, il n'aime pas les contourner.

     -  Il m'énerve cet idiot.

     -  Il est... Je le déteste.

  Il m'a regardé, inquiet. Je ne lui avais pas raconté ce qui s'était passé avec son demi-frère. Après tout, même moi j'aimerais oublier cela.

     -  Il vous a fait du mal ? 

     -  Non ! Non ! C'est juste que je n'aime pas sa façon de me parler et sa façon de se croire supérieur aux autres.

  Il s'est retourné vers moi afin de me sourire. Il a caressé ma joue.

     -  Où en étions-nous ? Fis-je.

  Il a souri de plus belle et il m'a embrassé. Bien sûr, comme je le disais, nous n'avons rien fait à par nous embrasser et nous câliner sans relation sexuelle. Même si j'ai pu profiter de son corps nu contre le mien. 

La CatinWhere stories live. Discover now