Chapitre 65

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Paris...

Il est tard quand nous arrivons dans le petit appartement de ma tante. Comment canaliser un trop plein de non-activité de plus de douze heures ? La route a été plus que longue, nous avons fait les frais de nombreux bouchons. C'est ainsi que je me porte volontaire pour porter les bagages jusqu'au quatrième étage. Àla grande joie de tout le monde, je fais plusieurs allers-retours jusqu'à vider totalement le coffre de la voiture.

— Non, mais Tonio, utilise l'ascenseur ! me conseille Clo en me voyant arriver sur le palier, chargé comme une mule, et trempe de chaud*.

— Non, t'inquiète ! J'avais besoin de me défouler. De toute façon, c'était le dernier voyage !

— Il est malade, ce gars ! se moque de moi ma cousine. Y a un ascenseur et lui, il monte quatre étages cinq fois d'affilée à pieds !

Je jette tous les sacs dans l'entrée et je rejoins mon frère Paulo qui est sur le balcon en train de fumer sa clope. Il fait nuit et nous surplombons une avenue encore chargée en circulation. La vue est franchement moche, avec toutes ces lumières qui s'allument et qui s'éteignent irrégulièrement. On se croirait à Noël, sauf qu'on est en plein mois d'août... Le bruit des moteurs de voitures qui bourdonnent résonne tout le temps dans ma tête. Je ne suis pas fait pour vivre en ville. Tout ici m'agresse les yeux, les oreilles, sans oublier le nez, avec l'air pollué et irrespirable !

— Putain, mais y a toujours autant de monde ? je questionne mes cousines.

— Bienvenue à Paris !

Clo se penche par-dessus le balcon pour regarder chez ses voisins. D'un air déçu, elle nous indique :

— C'est fermé chez les Baudin ! Je vous aurais bien présenté nos amies...

— Mieux vaut tard que jamais, ils vont se battre quand ils vont les voir... soupire Laura en se moquant de Paulo et de moi.

Il ne nous en faut pas davantage pour attiser notre curiosité.

— Elles sont si mignonnes que ça ? interroge Paulo.

Il s'intéresse lui aussi au balcon voisin pendant que je le prends en photo en train de faire le curieux. Le flash surprend tout le monde, et surtout les voitures en bas de chez nous qui se mettent à ralentir.

— Y a les conducteurs qui ont vu le flash de la photo, ils ont ralenti... dit Laura en rigolant.

— Ils ont dû croire que c'était un flash de radar... suppose Max.

— Vas-y, recommence ! me supplie Louise qui veut vérifier si ça marche. Dès qu'une voiture arrive, tu flashes !

Voilà à quoi nous passons la première soirée sur Paris... Je dois avouer qu'il nous en faut peu pour rigoler. Mine de rien, avec un simple flash de téléphone, nous arrivons même à faire ralentir les bus...

Je ne suis pas motivé pour passer la semaine dans cet appartement. J'erre du balcon orienté en plein soleil où je crève de chaud, au canapé du salon où je passe mon temps sur mon téléphone. Je tourne en rond et je déprime d'ennui ! Mon moral remonte quand ma cousine Laura nous annonce avoir reçu un message de ses voisines qui nous proposent d'aller tous ensemble au cinéma. Le film en question est loin de m'emballer, notamment parce que l'un des acteurs principaux est un chanteur pathétique qui me donne la gerbe, et me taper sa gueule sur grand écran durant près de deux heures m'effraie complètement.

— Mais c'est un film sur la guerre, m'encourage Louise qui me désespère à vanter les qualités inexistantes de Harry Styles.

— Je n'y vais ni pour toi ni pour ton gonze ! je me défends en faisant la moue. Je viens pour rencontrer tes voisines...

Depuis que nous sommes arrivés, toutes nos discussions tournent autour de Valentine, dix-sept ans, et de sa sœur Amélie, quinze ans. Avec Paulo, nous en avons l'eau à la bouche et nous avons déjà convenu qu'il se gardait la plus âgée et qu'il me laissait la plus jeune, même si la plus jeune était plus jolie.

— C'est réciproque ! nous indique Clo. Ça tombe bien, elles ont vraiment hâte de vous voir en vrai...

Nous avons déjà fait un appel en Face Time avec elles et elles ont vraiment l'air sympa. Àpriori, elles sont pressées de nous rencontrer.

— Moi, chuchote Paulo alors que ma tante est occupée à faire la vaisselle, je dis que pour mettre de l'ambiance toute la semaine, on devrait faire un Action-Vérité en continue jusqu'à notre retour !

— Bonne idée, approuve Max qui se languit de ne pas voir mon Agathe.

— C'est dur, quinze jours sans sexe, je me moque, ce qui fait rire tout le monde, sauf lui.

— C'est dur toute la vie sans sexe, m'envoie-t-il aussitôt balader.

Tout l'appartement se ligue aussitôt contre moi.

— Parle pas de ce que tu sais pas, ducon ! je me défends sans conviction.

— On va pas s'engueuler maintenant ! nous coupe Paulo qui sent une dispute se préparer. Tonio, Action ou Vérité ?

— Action ! je hurle en mimant une prise de karaté comme si je partais combattre un ninja. Moi, je suis chaud !

— Ok, c'est parfait, moi aussi ! approuve Paulo. Tu peux te rasseoir, c'est des Actions longue durée ! Ce n'est pas pour ce soir !

— Je peux quand même connaître l'action, que je me prépare psychologiquement ?

— Au cinéma, tu tentes d'embrasser Amélie et si tu y arrives, au lieu de la galocher, tu lui souffles à fond dans la bouche !

— Oh non, les gars, vous ne vous servez pas de nos amies pour vos saloperies !

— Moi, je dis ok ! Pari tenu !

Je me lève pour tchéquer Paulo devant mes cousines totalement désespérées.

*en sueur, expression bordelaise
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A partir du 30 avril 2019, je dépublierai les 50 derniers chapitres.
Seuls resteront sur Wattpad les 15 premiers chapitres corrigés.

Je préviens pour que les lecteurs n'ayant pas fini cette version puissent rapidement le faire...

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SPEED (Terminé) Tome 1Where stories live. Discover now