Chapitre 8

61 6 11
                                    

Luc.

Je me réveillai aux côtés de Lexy. Elle avait insisté pour que je dorme chez elle, et j'avais accepté. Je ne voulais pas dormir seule, et j'appréciais la compagnie de Lexy en ce moment. Le retour d'April m'avait énormément boulversé et je ne savais pas où j'en étais. Ce baiser était totalement imprévu. Certes il m'avait libéré, mais nous n'aurions peut-être pas dû.

Une question trottait dans ma tête : avais-je encore envie qu'elle fasse partie de ma vie ?
Mais surtout, qu'avais-je envie de faire depuis que je l'avais embrassée ?

J'étais dans cette phase où je ne savais plus. Il y a deux mois j'aurais dit oui, maintenant je ne sais pas. J'ai passé autant de bons moments que de mauvais. Malheureusement les mauvais m'ont traumatisé et je ne suis pas sûr de vouloir me relancer là-dedans, sachant pertinemment que cette relation ne sera pas rose. April a un caractère difficile à cerner, à apprivoiser. Elle n'est pas facile à convaincre, et elle fait difficilement confiance aux autres. Même si j'ai l'impression de la connaître par coeur, je ne connais cette fille que de l'extérieur.

Je soupirai et refermai les yeux. Tout aurait été plus simple si je ne l'avais pas connue.

Je sentis Lexy bouger contre moi et je rouvris les yeux. Elle me souriait, son regard plongé dans le mien.

— Salut toi, me dit-elle.

Je ne répondis pas et me contentai de lui sourire. Elle avait l'habitude de ne pas trop m'entendre parler. Elle faisait souvent la conversation seule mais cela n'avait pas l'air de la déranger plus que ça.

— Je dois y aller Lex, bonne journée.

Je me relevai et je l'entendis soupirer. Oui, j'étais un connard. Mais elle avait l'habitude de ça également. J'enfilai mon jean et mon t-shirt que j'avais balancé dans la pièce la veille.

— Tu ne veux pas rester encore un peu ?

— Non, j'ai des trucs à faire, bisou Lex.

Je m'approchai de sa joue et déposai un chaste baiser. Je ne lui laissai pas le temps de répondre et m'éclipsai de sa chambre tel un voleur. J'avais conscience que je lui brisais le cœur, mais j'avais été clair avec elle dès le début : je ne serais là que lorsque j'en avais envie.

Je descendis les escaliers, silencieusement pour ne pas réveiller ses parents. Je sortis de chez elle, et m'approchai de ma voiture que j'avais garé en face de chez elle. Je montai à l'intérieur, attachai ma ceinture et démarrai en trombe. Georges m'avait demandé de passer le voir.

J'appréciai énormément Georges, je trainai souvent avec lui étant plus jeune. Ce mec était à mourir de rire. Il n'était pas aussi mystérieux que sa sœur mais il ne parlait pas trop de lui. C'était d'ailleurs grâce à lui que j'étais avec April. L'année dernière, il m'appelait souvent pour me voir. Nous étions les deux mecs qui avaient perdu leur bonne humeur à cause de son départ.

Je m'arrêtai chez moi, histoire de me changer et de prendre une bonne douche. Puis remontai dans ma voiture, et me dirigeai chez elle.

Une fois arrivé devant leur maison, je me garai et sortis de ma caisse. Je montai les quelques marches et m'arrêtai sur le perron. Je m'approchai de la porte et sonnai. Des sons de pas résonnèrent et la porte s'ouvrit sur une petite brune. Elle parut surprise de me voir mais elle me sourit gentiment.

— Luc ! Ça fait longtemps, dit-elle mal à l'aise.

Il était vrai que cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu le son de la voix de Paola.

— Salut, dis-je autant gêné qu'elle.

Je passai machinalement ma main dans mes cheveux et baissai la tête. C'était moi qui avais pris mes distances et qui l'avais ignorée pendant un an, et je regrettais à présent. Paola était une fille tellement gentille et pétillante, mais aussi dotée d'un caractère bien trempé qu'elle ne m'aurait jamais laissé tombé et m'aurait soutenu toute cette année. À mon avis, je n'aurais pas fait toutes ces conneries que j'ai fait cette année, grâce à elle.

Feels with meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant