Chapitre 1

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April

Trois cent trente-deux jours. Trois cent trente-deux jours que je suis partie et que j'attends désespérément de remettre les pieds dans un avion pour retourner dans ma ville natale.

Je m'arrêtai devant la porte de l'avion et tournai la tête vers Benjamin, qui n'arrêtait pas de sourire.

— On y va ? Me demanda-t-il en penchant la tête sur le côté.

J'hochai vivement la tête, attrapai fermement sa main et l'entraînai à l'intérieur de l'avion. Je soupirai de soulagement, tout ceci était bien réel.

Les hôtesses de l'air nous accueillirent très gentiment et nous partîmes à la recherche de la rangé 17. Une fois qu'on l'eût trouvé, on s'assit à nos places respectifs et j'allumai une dernière fois mon téléphone avant de le mettre en mode avion, pour ce long trajet.

J'avais reçu deux messages, un d'Ethel et un autre d'Antoine. J'ouvrais d'abord celui de ma rousse préférée, qui allait énormément me manquer.

De Sweaty La Plus Sexy De Paris : Tu as intérêt à m'appeler en rentrant pour me dire que tu es bien arrivée, sinon tu peux être que je prends le premier avion pour te retrouver et te tuer pendant ton sommeil !

Je laissai échapper un petit rire, cette fille, qui apparemment est la plus sexy de Paris, est complément folle.

À Sweaty La Plus Sexy De Paris : Haha, d'accord je n'y manquerai pas ma sweaty la plus sexy de Paris ;)

J'ouvrai ensuite le message d'Antoine et mon cœur se resserra.

De Antoine : Je t'aime.

J'avais fait en sorte que nos aux revoirs soient plutôt rapides. Je ne voulais en aucun le voir triste. Je voulais me souvenir d'un Antoine heureux.

Je ne répondis pas à son message et éteignis mon téléphone. Je tournai ma tête vers Benjamin, il n'arrêtait pas de sourire. Il était trop mignon à voir.

— Ça va ? Me demanda-t-il en posant sa main sur la mienne.

Il ne cessait de me poser cette question depuis deux jours. C'était évident que j'allais bien, j'étais même la fille la plus heureuse du monde.

— Super bien, et toi ? Contente de partir ?

Je savais que Benjamin était content de partir, mais j'avais besoin de l'entendre me le dire. Ça n'a jamais été très facile pour lui. Ses parents l'ont viré de chez lui alors qu'il n'avait seulement 14 ans, il est donc allé vivre chez ma grand mère. Je sais qu'il en souffre, plus que tout au monde, mais nous n'en parlons jamais.

Il hocha vivement la tête.

— Je vais commencer une nouvelle vie, murmura-t-il émeut.

Je lui souris sincèrement et hochai la tête.

— Ça va être génial, tu vas voir, lui promis-je.

— Je n'en doute pas.

Il me fit un petit clin d'œil et je ne pus m'empêcher de rigoler.

La voix du pilote se fit entendre et il nous pria de bien nous attacher après nous avoir annoncer que nous n'allions pas tarder à décoller. Les hôtesses de l'air en profitèrent pour nous rappeler les consignes de sécurité. J'observai Benjamin qui tapait nerveusement du pied.

— Je déteste l'avion, m'avoua-t-il.

J'esquissai un sourire et posai ma main sur son avant bras pour le rassurer.

Feels with meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant