13 - Miracle

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   Quand Aurélia se réveille, une vaste prairie verte habillée de petites fleurs jaunes et blanches s'étendait jusqu'à l'horizon. Quand elle réalisa qu'elle se trouvait dans l'Oralcia, elle tourna brusquement la tête et tomba nez à nez avec le Palais de Palancär noyé dans un immense brasier de flammes.

   Guildin était à ses côtés, paniqué, un mélange de cendres et de grosses larmes avait créé une pellicule grise sur ses joues.

   - Votre Altesse ! Vous voilà enfin. Ça fait maintenant plusieurs jours que j'essaye de vous réveiller. Ce qui arrive, c'est une catastrophe...

   - Quoi ? Qu'est ce qui est une catastrophe ? Lança Aurélia en se relevant sur les coudes.

   - Palancär a été attaqué, Votre Altesse !

   Aurélia tomba des nues. Derrière Guildin se présentait un horrible spectacle. Le Palais était en feu, les pierres de ses murs tombaient comme du sable fin. Les habitants fuyaient pour leur vie, la plupart blessés partiellement ou à mort. Aurélia vit même des créatures du palais passer à côté d'elle en hurlant de leur cri, l'œil scindé d'une plaie qui ne semblait cesser de saigner. Une épouvantable vision d'horreur se tenait devant ses yeux.

   - C'est Abysse qui nous a attaqué, Votre Altesse ! Continua Guildin. Il s'est réveillé des Montagnes Endormies, et il a profité de votre absence pour attaquer le palais !

   Le cœur d'Aurélia fut un bond d'indignation dans sa poitrine, e au même moment, pour une raison inconnue, sa vision se troubla.

   - Il faut absolument que vous veniez dans l'Oralcia. Dépêchez-vous de trouver le passage dans votre monde, ou nous allons tous périr ! Aurélia, Aurélia...

   Quand sa vision revint à la normale, elle se trouvait à l'hôpital, avec à son chevet Lucie, Harry, Luc, qui attendait les bras croisés et les sourcils froncés accoudé sur la porte, et par le plus grand des miracles, sa sœur Annabelle.

   A la fois rassurée mais paniquée, Aurélia émit un râlement, incompréhensible tellement son corps entier était engourdi.

   - Je dois... Je dois sauver... je dois les sauver...

   - Tu dois sauver quoi, Aurélia ? Qu'est-ce que tu veux dire ?

   - Ils se sont fait attaqués ! Se mit-elle à hurler en se relevant violemment de son lit. Je dois à tout prix aller à leur secours...

   - Thomas s'est fait prendre. Il est au commissariat.

   Un silence. Aurélia s'effondra sur son lit, choquée. Lucie continua.

   - Quand tu t'es évanouie, je t'ai pris sur mon dos, et Roublard était toujours derrière nous, ce malade avec son fusil de chasse ! On a couru, mais Thomas a accidentellement chuté, on a dû le laisser derrière nous...

   - Il doit nous en vouloir à mort, se morfondis Harry en se rongeant un ongle.

   - Aurélia... Continua Annabelle. Mais dans quoi est-ce que tu t'es embarqué encore ?

   Il y avait dans les yeux de sa grande sœur une grande part d'incompréhension, et une autre de compassion, comme si ces dernières années avaient un voile qui masquait le malheur de la cadette.

   - Désolé, Anna. Je voulais tellement que tout redevienne comme avant...

   Avant qu'Annabelle ne puisse finir d'inspirer, une infirmière pénétra dans la chambre.

   - Excusez-moi de vous déranger, Aurélia, vous avez une visite de la part de quelqu'un qui désire vous voir seule à seul.

   Aurélia jeta un œil à Lucie, qui lui retourna un sourire.

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