Weakness

Chapitre 8 : Jouons

Elle sentit le vrombissement d'une voiture et une main parcourir son visage. Des bras puissants la transportaient, elle avait envie de dire à la personne de s'éloigner car elle se sentait de plus en plus nauséeuse mais elle n'en avait pas la force. Elle entendit les bruits d'un trousseau de clé, d'une porte et de pas qui claquaient sur le sol. On l'allongea sur une surface confortable et on la borda.

La jeune femme ne savait pas combien de temps elle s'était assoupie mais au moment de se lever, le noir l'entourait. Plissant les yeux, Kayna ne reconnut pas l'endroit. Confuse, la jeune femme tenta de se rappeler les évènements de la soirée. Elle avait dîné avec sa mère, son frère, ce médecin bizarre... Comment était arrivée ici ?  La panique prenant le dessus, elle se leva d'un bond faisant tomber une couverture à ses pieds. Elle s'approcha sans bruit de la fenêtre en face d'elle. Celle-ci donnait sur une rue animée par la circulation, le clignotement des feux et des panneaux publicitaires. La vue était impressionnante et la hauteur donnait le vertige. Kayna connaissait cette rue, elle se trouvait non loin du quartier de Santa Monica. La chambre était spacieuse, aménagée avec goût. Était-elle dans un hôtel ? Elle fouilla la pièce. Elle trouva ses affaires, posés sur une chaise. La jeune femme sortit son cellulaire de la poche de son manteau. Alors qu'elle s'apprêtait à téléphoner, une voix grave la fit se tourner brusquement.

"- Vous vous sentez-vous mieux Mlle Philips ?

- Oh vous m'avez fait peur !" sursauta-t-elle.

Elle posa une main sur sa poitrine, tentant de calmer les battements frénétiques de son cœur. Adam avait le dos contre la porte dans une attitude nonchalante, un sourire moqueur aux lèvres.

"- Kayna. C'est Kayna. Je vais mieux merci, vous vous êtes occupé de moi ? s'enquit-elle.

- Vous ne m'avez pas laissé le choix, vous vous êtes effondrée sur moi...", dit-il avec suffisance.

La mémoire lui revint... sans ménagement, il lui avait appris de terribles nouvelles. Il osait se plaindre ? Et qu'avait-il à toujours se moquer d'elle ? L'envie de lui effacer ce petit sourire complaisant la démangea fortement.

"- Je suis navrée si je n'ai pas pu me retenir de tomber sur ce trottoir sale alors que vous m'annonciez que mon frère était mourant, que suis-je sensible c'est terrible ! ironisa-t-elle en le défiant du regard.

- Ne me remerciez pas, j'aime les heures supp'", lança-t-il en s'esclaffant.

Il ne perdait rien pour attendre. Quoi qu'elle dirait, il était le genre à répondre, elle en mettait sa main à couper. Il prenait un malin plaisir à la tourmenter mais elle devait reconnaître qu'il s'était occupé d'elle. Elle ravala la réplique cinglante qu'elle mourrait d'envie de lui lancer.

"- Merci ..., lâcha-t-elle dans un souffle.

- Bien", se contenta-t-il de répondre. 

Kayna resta abasourdie par son ton suffisant. C'était si dur de se montrer poli ? Il s'amusait avec évidence de son air déconfit et de ses remerciements lâchés à contre cœur. Elle bouillonnait intérieurement. Elle n'avait jamais ressenti cela pour un inconnu. Cette envie de le déstabiliser et lui apprendre les bonnes manières par la même occasion ! C'était à celui qui l'emportait sur l'autre. Celui qui dominerait la discussion, comme un match de boxe. Elle l'aurait bien défié cependant ses préoccupations étaient ailleurs. Elle ne voulait pas entrer dans son jeu mais il était la clé pour en savoir plus sur ce qu'ils allaient faire de Thomas. Il ne lui restait pas beaucoup de temps avant que son frère ne lui soit enlevé, elle devait trouver une solution !

Elle n'avait pas le choix.

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La suite arrive :)