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B R E T T || • Rule •

- Hum... je vais aider Victoria pour un devoir. Elle avait besoin d'aide et comme j'étais pas....

- Brett, je sais que Victoria et toi avez une relation, m'interromps ma mère.

Oh merde.

- J'allais t'en parler, je commence, mais c'est vraiment très récent.

Elle secoue la tête et sourit légèrement.

- Pourquoi tu me mens ? Je suis ta mère, et je sais que vous étiez attirés l'un envers l'autre depuis qu'elle est arrivée ici.

Je baisse la tête. Elle a raison. Depuis le moment où j'ai croisé Victoria, et même si ça fait très cliché, j'ai su qu'on aurait quelque chose ensemble.

Elle est différente des autres filles.

- Est-ce que tu es en colère ? Je finis par demander à contrecœur, craignant sa réponse.

- Je suis surtout soucieuse. Je ne veux pas que vous soufriez.

Au moment où elle prononce sa phrase, la porte de la salle de bain s'ouvre derrière moi et Victoria apparaît. Son regard passe de ma mère à moi et elle devient toute rouge.

- Bon, puisque vous êtes tous les deux là, commence ma mère, je pense qu'on doit avoir une discussion tous les trois.

Je regarde Victoria et m'aperçois qu'elle me regarde aussi.

- Venez au salon, continue ma mère.

Contraints de la suivre, on s'installe en face d'elle sur le canapé. Ma mère semble assez gênée de devoir aborder ce sujet mais quand elle parle, c'est avec son ton d'infirmière:

- Vous savez, à votre âge, avec les hormones et tout ce que vous voyez autour de vous, c'est normal de vouloir essayer des choses.

- Maman! Je m'exclame en devenant super rouge.

- Brett, c'est mon devoir de mère de vous prévenir des conséquences de vos actes.

Je n'ose même pas regarder Victoria à côté de moi. Seigneur, dites-moi que maman ne va pas parler de sexe avec nous.

- Donc on va établir des règles. Je ne vous empêche pas d'être ensemble, mais évitez tous contact "trop" physique devant Skye s'il vous plaît. Et même devant moi. Ce serait assez gênant de vous voir vous embrasser.

- Maman! Je répète en levant les yeux au ciel, on va pas s'embrasser devant toi.

- Ne t'inquiète pas Sabrina, reprend Victoria d'une voix calme et assurée, ce sera comme si on ne pouvait pas du tout se toucher.

Je me tourne vers elle et lui lance un regard de désaccord. Ca veut dire quoi "on ne pouvait pas du tout se toucher"? Même pas se prendre par la main ou des câlins? Elle exagère là.

- Très bien, approuve ma mère. Ensuite, vous avez le droit d'aller dans la chambre de l'autre, mais les portes restent ouvertes. Toujours. Si je surprends une porte fermée, je vous enlève ce droit.

Victoria hoche la tête et je soupire.

- Et pour finir, protégez-vous, s'il vous plaît.

- Maman, ça devient gênant, je marmonne en m'enfonçant dans mon siège.

- Brett, combien de fois j'ai du faire face à des jeunes femmes de votre âge qui sont tombées enceinte parce qu'elles ne se sont pas protégées ? Le mieux, c'est que vous ne fassiez rien du tout. (Elle soupire) Mais vu que j'ai été jeune et que je sais que c'est difficile, prenez au moins la peine d'utiliser des préservatifs.

Je m'apprête à dire quelque chose pour faire taire ma mère pour de bon mais Victoria pose sa main sur la mienne. Je croyais qu'on ne pouvait pas du tout se toucher?

- Ne t'inquiète pas Sabrina, répète-t-elle, si la situation se présente, on prendra des précautions. Un bébé c'est quand même une grande responsabilité.

- Exactement, renchérît ma mère. Pas vrai, Brett?

Je pousse une sorte de grognement approbateur. Cette conversation devient beaucoup trop gênante. Entendre ma mère nous parler de sexe, entendre Victoria parler de bébé... Ne vous méprenez pas, je veux vraiment me marier et avoir des enfants, mais je sais que maintenant c'est beaucoup trop tôt et qu'il faut qu'on se protège.

- On peut monter maintenant? Je finis par demander pour briser le silence gênant qui s'est installé.

Ma mère hoche la tête et je remonte à l'étage suivi par Victoria. On se dirige d'un même pas vers sa chambre, mon cahier de dessins toujours dans ma main. Elle s'assied sur le lit et prends son téléphone.

- Oh merde, lâche-t-elle, une expression de dégoût et de surprise.

Je viens m'assoir à côté d'elle.

- Y'a quoi?

- Mon père. Il va venir avec Nicole.

- Merde, je dis.

- Comme tu dis. Je pensais que j'aurais pu passer un peu de temps seul à seul avec mon père mais, visiblement, je me suis trompée.

Je pose ma main sur sa cuisse.

- Ça va aller, j'essaye de la rassurer.

Elle hausse les épaules. Son visage est de marbre, et ses yeux ont retrouvé leur pâleur sans vie. Elle pousse un soupire et se lève pour prendre son ordinateur portable sur son bureau. Puis, elle s'installe contre le dossier du lit et tapote la place à côté d'elle.

- Viens ici, dit-elle.

Je ne me fais pas prier et m'assieds a quelques centimètres d'elle. Elle va sur internet et ouvre une nouvelle page.

- J'ai fait des recherches sur la Prestigious Art and Co University de Edinburgh, commence-t-elle en cherchant le bon site.

- Et donc? Tu as eu quelques informations qui pourraient me confirmer que je n'ai effectivement pas le niveau pour y entrer?

Elle se tourner vers moi et me donne une petite tape dans le bras avant de se concentrer de nouveau sur son écran.

- Arrête de dire ça. Si tu te convaincs que tu es nul, tu n'iras nulle part.

- Peut-être que c'est mieux comme ça, je marmonne. Je ne sais pas si partir est une bonne idée.

- Brett, soupire Victoria, c'est ton rêve. C'est ta vie. Je sais que tu te fais du soucis pour ta mère, mais il faudra bien que tu t'en ailles un jour, que tu puisses vivre tes propres expériences.

Je laisse échapper un soupire en fermant les yeux. Elle a raison. Dans un sens, partir serait bénéfique pour moi. Cette ville devient trop étouffante et j'ai besoin de découvrir le monde. Mais d'un autre côté, je ne veux pas faire souffrir ma mère.

- Tu sais que Sabrina sera heureuse pour toi, ajoute Victoria. Hey! Voilà, j'ai trouvé.

J'ouvre les yeux et regarde ce qu'elle me montre. Une feuille et des instructions pour l'inscription.

- Tu dois payer un frais d'inscription, explique Victoria, remplir une feuille et envoyer quelques unes de tes œuvres. C'est vachement simple! Et pas cher en plus!

- Tu rigoles? J'ai pas cet argent moi...

- Moi je l'ai, réplique Victoria. Enfin, mon père l'a.

- Je peux pas te demander de payer mes études Victoria.

- Non, tu ne peux pas. Mais je peux te les offrir, du moins juste l'inscription. Et puis si tu es pris, ils disent qu'ils offrent des bourses aux étudiants talentueux.

- Victoria...

- Non, m'interrompt-elle en posant un doigt sur ma bouche. Si tu veux, on fait moitié moitié. On paye, je t'aide avec la fiche à remplir, tu envoies tes œuvres et on voit si tu es pris.

Je soupire. Qu'est-ce qu'elle est têtue. Je sais que je ne pourrais pas lui enlever cette idée de la tête. Et peut-être que c'est mieux comme ça.