Chapitre 16 : Chasseurs

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-Pffiou, lâcha Harold en se laissant tomber lourdement sur le sol. J'en peux plus, je suis crevé.

-Tu as volé toute la journée, c'est normal, répondis-je en lui tendant une chemise qu'il enfila.

-Je crois que si on ne trouve pas bientôt ces maudits chasseurs, je vais finir par mourir de fatigue.

Je ne répondis pas et sortis à manger et des couvertures. Harold s'occupa du feu. Nous mangeâmes en silence. Puis Harold sortit une carte qu'il avait empruntée à Mala.

-On a déjà cherché là, me dit-il en pointant une zone du doigt. Demain, nous irons vers le nord puis nous bifurquerons vers l'est. Ça te va Milady ?

Je hochai la tête. Et puis de toute façon, même si je n'avais pas été d'accord, c'était Harold qui volait, pas moi. Il décidait de la direction et je suivais. Je soupirai.

-Ça va Milady ? s'inquiéta Harold.

-Oui, ça va, répondis-je. C'est juste que...je n'arrête pas de penser...imagine qu'ils me reconnaissent ? Imagine qu'ils découvrent que nous ne sommes que des espions ?

Harold se rapprocha et passa un bras autour de mes épaules.

-Ils ne vont pas te reconnaître, assura-t-il. Ils ne nous connaissent pas. Et ils ne nous percerons pas à jour non plus. Ne t'inquiète pas.

J'enfouis ma tête dans son épaule.

-Mais et si cela arrive ? insistai-je. Qu'est-ce qu'on fera ? Ou s'ils se décident d'attaquer la Rive ?

-Astrid, dit-il en s'écartant pour me regarder. Tout va bien se passer d'accord ? Je te le promets. Est-ce que j'ai déjà manqué à une de mes promesses ?

Je secouai négativement la tête.

-Voilà tu vois ? Tout va bien se passer. Aller, on ferait mieux de dormir maintenant.

Il déposa un baiser sur le haut de ma tête avant d'aller chercher des couvertures. Je m'endormis dans ses bras.

•••

PDV général

-Dragon ! hurla le chasseur en retirant la longue-vue de son œil. Dragon à tribord !

Les chasseurs réagirent au quart de tour et armèrent rapidement leurs arbalètes. Mais le dragon évita habilement tous leurs filets et flèches. Au fur et à mesure qu'il s'approchait, les chasseurs pouvaient voir qu'il s'agissait d'une espèce qui leur était inconnue. C'était un énorme dragon orange avec quatre ailes déployées en X. Il avait une large mâchoire marquée d'une bande bleue et deux cornes épaisses qui partaient sur le côté ornaient son front. Des aigrettes se déployaient autour de sa tête et il avait trois ailerons au bout de la queue. Mais ce qui était sans doute le plus étrange, était qu'une jeune fille était perchée sur son dos. Les chasseurs continuèrent d'essayer de l'attraper dans leurs filets mais à chaque fois, le dragon parvenait à les éviter. Il continua à le faire jusqu'à ce qu'il atterrisse sur le pont de l'énorme navire. Certains chasseurs braquèrent arcs et arbalètes vers lui. La jeune fille sur son dos descendit de la selle. Elle portait des bottes en fourrure, un legging bleu, une jupe cloutée, un haut rouge, des épaulettes en métal et des genres de gants qui couvraient ses avant-bras et les paumes de ses mains. Elle portait également une épaisse capuche en fourrure qu'elle abaissa, découvrant une tresse blonde qui lui tombait sur l'épaule gauche et des yeux bleus. Une hache était accrochée dans son dos.

-Baissez vos armes, ordonna-t-elle d'une voix dure.

Les chasseurs ne bronchèrent pas et certains ricanèrent.

-Baissez. Vos. Armes, répéta Astrid encore plus durement, détachant bien les mots.

Elle posa la main sur sa hache dans son dos. Ses yeux envoyaient des éclairs. Certains chasseurs préférèrent lui obéirent. Cette fille avait l'air de ne pas plaisanter et ils préféraient garder leurs têtes.

-Je veux voir votre chef, continua Astrid sur le même ton.

Un des chasseurs fit un signe de tête à un autre qui partit vers le fond du bateau, là où se trouvaient les quartiers du capitaine. Il revint, accompagné d'un homme grand, brun et qui semblait intelligent et fort. Presque un mix de Ryker et Viggo. Astrid ne broncha pas.

-Je suis Aldarik, le capitaine de ce navire et le chef de ces chasseurs, annonça-t-il d'une voix grave. Qui es-tu et que nous veux-tu ?

-Je m'appelle Astrid et voici mon dragon, Thunderstorm. C'est tout ce que vous avez à savoir de moi. Je souhaite rejoindre vos rangs de chasseurs.

Les chasseurs se mirent alors tous à rire, excepté Aldarik qui gardait un visage impassible.

-Pourquoi as-tu dressé un dragon si tu veux les chasser ? releva l'homme brun. Ce sont deux choses pourtant assez contradictoires.

Rien que le fait qu'il ait ouvert la bouche fit taire les chasseurs.

-Je ne l'ai pas dressé, répliqua durement Astrid qui s'était attendue à cette question. Je l'ai soumis, c'est un dragon brisé. Mais je vous préviens, il n'obéit qu'à moi. Si vous l'approchez sans mon autorisation, il vous tuera sans hésiter.

-Un dragon brisé tu dis ? souleva Aldarik. Et il t'obéit, peut-être importe ce que tu lui demande ?

Astrid hocha sèchement la tête. Il valait mieux pour Harold de se faire tout petit pour l'instant car s'il faisait une seule chose contradictoire à ses dires, sa couverture était fichue. Mais Harold l'avait bien compris et ne fit rien.

-Et si je fais...ça ! s'exclama Aldarik en lançant un poignard droit vers le cœur d'Astrid.

Elle n'eut pas le temps de réagir qu'Harold l'avait déjà enveloppée dans ses ailes, la protégeant. Il rugit à l'encontre du chasseur et aida Astrid à s'installer sur la selle.

-Si vous faites ça encore une fois, prévint Astrid. Je réduis votre bateau en cendres.

-Donc, il te protège, conclut Aldarik. Je pense que tu pourrais nous être utile. Un de mes hommes va te montrer l'endroit où tu vas dormir, ajouta-t-il en se retournant pour se diriger vers ses quartiers.

-Hors de question que je dorme dans une de vos cabines, répliqua Astrid. Je dors avec mon dragon.

-Oh et pourquoi ça ? s'intéressa Aldarik en se retournant, les mains jointes derrière le dos.

Décidément, il ressemblait vraiment à Viggo. Ou plutôt, il avait le comportement de Viggo et la carrure de Ryker. Un parfait mix.

-J'ai dit que je voulais rejoindre vos rangs, pas que je vous faisais confiance, cracha Astrid.

-Très bien, de toute façon, c'est toi qui vois. Nous parlerons de ton rôle ce soir, pendant la réunion. Mes hommes viendront te chercher.

Et sans attendre sa réponse, il repartit de là où il est venu. Harold fit discrètement un signe à Astrid, qui signifiait « facile ».

-Pour l'instant, chuchota-t-elle afin que lui seul l'entende.

Je serai là pour toi (tome 1)Where stories live. Discover now