Helpless

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L'assemblée s'assit dans un silence presque étouffant pour tous. La salle était étonnement pleine : amis, famille, ex petits amis ; tous étaient venu, invités ou non, simplement pour rendre hommage. Cette histoire transperçait le cœur de tant de personnes. Ses proches étaient rentrés par une grande porte au fond de la salle laissant, bien sur, pénétrer en premier sa pauvre mère qui vint s'asseoir, soutenue par un jeune homme brun sur les toutes premières rangés de chaises. Puis, les autres invités avaient suivi, s'asseyant à la suite de la pauvre femme endeuillé. Un grand vitrail illuminait principalement la salle, reflétant diverses couleurs au sol : du bleu, du jeune, du vert, du rouge. Ainsi, le dessin voulu ressemblait plus à une tâche de peinture mélangée mais, une fois les yeux levés, s'offrait la représentation de la sainte Vierge Marie, portant au creux de ses bras l'enfant Jésus Christ. Les yeux de la sainte vers les cieux, accueillant la grâce et la bienveillance de Dieu.
D'immense voûtes pointues creusaient le plafond décoré de lustres doré, une multitude de grandes fenêtres toutes plus hautes laissaient la lumière pénétrer ce lieu saint, trois marches amenaient à l'autel où se tenait bien droit un vieil homme à la mâchoire grise de poils rasés.
Cet homme en aube blanche surplombé de sa chasuble violette, une mitre également violette comme couvre chef, commença son récit biblique.

« La vie humaine connaît le deuil et les larmes. Mais le prophète nous permet d'entrevoir le monde nouveau où Dieu rassemblera son peuple dans la joie parfaite. Il tourna quelques pages de son livre reposant sur un trépied. L'épreuve peut nous accabler un moment. Elle ne doit pas nous enfermer dans la révolte ou l'amertume, mais nous ouvrir à l'espérance. »

La musique choisit par la famille démarra dans un dur silence, sur la gauche de l'assemblée une porte plus petite, de bois brun laissa place à cinq hommes, quatre tenaient un cercueil en bois clair et lisse, parfaitement poli tandis que le cinquième suivait le petit cortège. Lentement, ils avancèrent, pas à pas, le dos droit, leurs regards sans émotions, le visage dénué d'expressions ; simplement la tête haute dans leur costumes noir impeccablement repassés, sans plis, tâches, froissement ou autres détails pouvant donner un air moins solennel à toute cette scène presque ralenti par ces hommes. À cet instant, Taehyung aurait aimé que ces hommes abrègent toute cette mascarade, qu'ils marchent plus rapidement, qu'ils déposent le cercueil, laissant la pauvre femme embrasser le bois lisse et qu'ils repartent en un bond, laissant cette femmes en paix, laissant sa douleur s'étouffer peu à peu avec le temps, laissant Taehyung pouvoir rentrer chez lui et pleurer.

Rien ne se passa comme cela. Les croques mort avancèrent, pour lui, encore plus lentement et plus il voyait le cercueil se rapprocher, plus sa gorge se nouait, formant une énorme boule qui entravait sa trachée et son œsophage. Dans un geste parfaitement synchronisé ils déposèrent la grande boîte de bois sur un socle surélevé prévus à cet effet.

« J'ai oublié le bonheur, la paix a déserté mon âme ! Et j'ai dit : " Toute mon assurance a disparu avec l'espoir qui me venait du Seigneur. "
Revenir sur la misère où je m'égare, c'est de l'amertume et du poison ! Sans trêve, mon âme y revient, et je la sens défaillir. L'évêque leva ses paumes vers le ciel.
Mais voici que je rappelle en mon cœur ce qui fait mon espérance : les bontés du Seigneur ne sont pas épuisées, ses miséricordes ne sont pas finies ; elles se renouvellent chaque matin, car sa fidélité est inlassable. Il éleva la voix, appuyant ses mots. Je me dis : " Le Seigneur est mon partage, c'est pourquoi j'espère en lui " Le Seigneur est bon pour qui se tourne vers lui, pour celui qui le recherche. C'est une bonne chose d'attendre en silence le secours du Seigneur. Les yeux levés vers les convives. Maintenant, laissons place à un proche du défunt pour la deuxième lecture. »

Un homme sortit alors de la masse humaine dans un silence de plomb, seul le bruit de ses chaussures cirées noires retentissait dans l'immense église gothique.

« La résurrection finale. Il toussa avant de commencer. Comme Daniel, nous participons au deuil et à l'angoisse de nos frères. Mais avec lui nous croyons que le salut et la résurrection nous sont donnés par Dieu.
Lecture du livre de Daniel
En ces jours-là, moi Daniel, j'étais dans le deuil, et j'entendis une parole de la part du Seigneur :
" En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui veille sur ton peuple. Car ce sera un temps de détresse comme il n'y en a jamais eu depuis que les nations existent. Mais en ce temps-là viendra le salut de ton peuple, de tous ceux dont le nom se trouvera dans le livre de Dieu. Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s'éveilleront : les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles. Les sages brilleront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude resplendiront comme les étoiles dans les siècles des siècles. " Il marqua une pose relevant son regard brouillé de larmes afin de se détacher du texte biblique, y ajoutant ses propres mots. Sur des ailes douces et légères tu as pris ton envol. »

L'homme soupira fortement contre le micro dissimulant un sanglot avant de regagner sa place d'une marche rapide. Le nouveau brun, Taehyung, se sentit défaillir, la mère de Jungkook colla un mouchoir à ses lèvres étouffant un cri de son cœur meurtri. Son visage était ravagé de larmes, son teint pâle comme supprimé de toute chaleur de vie, de toutes vivacité.
Le cœur de Taehyung était ravagé, détruit. On venait de lui arracher son ami d'enfance, pour la deuxième fois et tout cela par le même homme. Il l'avait retiré de sa vie, une première fois en l'emmenant loin vivre seul avec lui et maintenant une seconde fois plus brutalement, il n'aurait plus aucun moyen de le revoir, cette séparation était bien plus violente, révoltante et inacceptable que la précédente.
L'homme vêtu de violet invita les proches pour un dernier hommage au défunt.
Yoongi avait brisé le cœur de Taehyung, son esprit était troublé, horriblement perturbé, un effroi épouvantable l'emportait dans un tourbillon infinie de tristesse. Puis de colère.
La mère de Jungkook s'avança lentement vers le cercueil, déposa ses lèvres sur le bois, caressant d'un geste attentionné, que seule une mère perdant son enfant peut transmettre, la prison éternel de son fils.

Le sang du brun bouillonnait, il sentait une immense chaleur le remplir, ses tempes cognaient fort, ses mains se serraient durement. Il se leva. Fit face au cercueil. Déposa une main tendre dessus avant de se baisser et de chuchoter à l'oreille de bois du mort.

« Cet enfoiré payera. »

Il se redressa et regagna sa place. Après cela cette idée ne put sortir de son esprit. Son corps jubilait par de sombres frissons où tout son être s'exaltait à ses pensées irrémédiablement tournées vers les images les plus sombres.

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Youhouuuu j'ai crus ne jamais pouvoir finir ce chapitre. Jpp l'expression des sentiments c'est vraiment dur pour moi. Il me faut encore de l'entrainement sur comment retarder l'action par les émotions, les sens, etc.

Cette fic est proche de la fin ://
Je pense qu'il est temps de le dire mais cette histoire est inspirée de faits réels, de ma vie.

- Un hamster roux.
H a m t a r o

RUN.Where stories live. Discover now