— Tu veux que je l'appelle à ta place ? Me proposa Brad d'un air malicieux.

— Non merci, ris-je.

— T'en loupes pas une, toi ! S'exclama Paola en le foudroyant du regard.

— Qui ne tente rien, n'a rien, poulette, lui répondit-il accompagné d'un clin d'œil enjôleur.

Imbécil ! Lui cracha-t-elle.

Je pouffai de rire dans mon coin et Brad roula des yeux.

— Benjamin dort encore ? Demanda Brad, pour changer de sujet.

— Je pense que oui.

— April, tu devrais aller le réveiller, il n'arrivera pas à dormir cette nuit sinon, me conseilla Paola.

— Dis plutôt que tu veux le voir Pao, la taquina Brad.

Elle soupira et secoua la tête.

— Occupe toi de trouver ton plan cul pour ce soir !

— Ah ! J'en étais sûre, il lui fait de l'effet ! S'écria Brad, mort de rire.

— Ça crève les yeux, ajoutais-je hilare.

— Je suis d'accord.

— Oh fermez la, tous les deux ! S'énerva ma meilleure amie.

On explosa tous les deux de rire devant sa mine agacée. Elle était trop mignonne.

— Je reviens, je vais le réveiller, dis-je.

Je me levai et Brad m'attrapa l'avant bras pour me ramener à lui. Ses bras m'encerclèrent et Paola nous rejoignit. On resta quelques minutes, comme ça, sans rien dire, juste à savourer nos retrouvailles.

— Tu nous quittes plus jamais, hein ? Laissa échapper Paola, la voix tremblotante.

— C'est promis.

Je me détachai d'eux après quelques minutes, et montait à l'étage, m'arrêtant au passage dans ma chambre pour envoyer un message à Ethel, juste pour ne pas l'inquiéter. Après avoir envoyer mon court message, histoire que ma rousse préférée de m'en veuille pas trop, je sortis de ma chambre et entrain tout doucement dans celle de Benjamin.

La lumière du jour était tamisée à cause des rideaux qu'il avait dû tirer. Je refermai doucement la porte derrière moi et regagnai son lit sur la pointe des pieds. Il dormait à point fermer et je vous avoue que le tirer de son profond sommeil m'emmerdait légèrement.

Je me glissai à ses côtés sous ses draps et caressai sa joue avec mon pouce. Il grogna quelques choses d'incompréhensible mais cela ne m'empêcha pas de continuer.

—  Ben, réveille toi, lui dis-je doucement.

—  Laisse moi dormir...

Je laissai échapper un petit rire.

—  Non, réveille toi sinon ce soir tu ne vas pas réussir à fermer l'œil de la nuit.

Il soupirai bruyamment et me tourna le dos ce qui me fit encore plus rire.

—  Ben ? L'appelais-je.

—  Quoi !

—  Je suis contente que tu sois venue avec moi, merci beaucoup, merci pour toute cette année.

Il se retourna les yeux grands ouverts et prit mon visage en coupe dans ses mains.

—  Je pourrais tout faire pour toi, me murmura-t-il.

—  Et tu sais que moi aussi ?

Il hocha rapidement la tête et je souris. On resta un moment comme ça, à se regarder, dans les bras l'un de l'autre sans rien dire. J'aimais beaucoup ce genre de moment avec lui, c'était très apaisant et le silence parlait pour nous.

*

J'étais dans la cuisine, avec Benjamin, Brad et Paola. J'étais assise sur un tabouret du bar à coté de ma meilleure amie, fixant les garçons qui faisait à manger pour ce soir.

Je ne pouvais m'empêcher de rire quand je les voyais tous les deux, qui n'arrivaient même pas à faire marcher les plaques électriques.

—  Tu vas devoir lui apprendre à cuisiner, je ne sors pas avec un gars qui me laisse me demerder pour faire à manger, me chuchota Paola.

Je tournai ma tête vers elle et lui fis un clin d'œil.

—  Tu as des nouvelles d'Antoine ? Me lança Benjamin après s'être remis de son fou rire avec Brad.

—  Non, et je ne préfère pas en avoir, ça me briserait le cœur de savoir que je lui fais du mal.

Benjamin me sourit tristement. Il n'aimait pas particulièrement Antoine mais il avait appris à le supporter et il savait que les sentiments qu'il ressentait pour moi étaient très fort.

Un bruit qui provenait de l'entrée me sortit de mes pensées. On se regarda tous les quatre et d'un coup mon visage s'illumina. Je sautai de mon tabouret et courus jusqu'à l'entrée.

La porte s'ouvrit et un grand homme brun me fit face. Lorsqu'il me reconnut un sourire se dessina sur son visage et il ouvrit immédiatement ses bras. Je ne me fis pas prier et lui sautai dessus. Je m'agrippai à lui et le serrai aussi fort que possible. Il m'avait tellement manqué.

—  Tu m'avais manqué sœurette.

Je me rendis compte que je sanglotai sur son épaule. J'essayai comme je le pus mes larmes et me détachai de mon frère. Il avait beaucoup changé en un an. Ses éternels cheveux en batailles étaient toujours présents, une barbe de trois jours était maintenant présente sur son visage, ses yeux verts pétillaient et son sourire était encore plus charmeur qu'avant. Il était beaucoup plus musclé qu'à mon départ.

—  Tu as drôlement changé en un an, ce n'était pas aussi flagrant sur skype, me dit-il en passant son bras sur mes épaules.

Je lui souris et haussai les épaules.

—  Bon, je vais me doucher et ensuite on reste coller pendant une éternité, ça te va ?

J'acquiesçai et il explosa de rire. Il s'approcha et me fit un bisou sur le front puis monta rapidement dans sa chambre.

Feels with meWhere stories live. Discover now