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Bras croisés sous la tête, regard dans le vague, Taeyong était allongé sur un matelas dans la chambre de Mark, attendant que ce dernier ait fini de se brosser les dents et de se mettre en pyjama. À vrai dire, le décoloré était surpris. La mère du brun était totalement différente de ce qu'il avait imaginé dès le départ. Il croyait avoir affaire à une mère totalement incompétente, complètement gâteuse et limite idiote en fait.

Pourtant, la mère de Mark s'était révélée être une crème. Elle était adorable, gentille comme tout, et avait l'air de s'inquiéter sincèrement pour son fils. Tellement qu'elle avait plusieurs fois remercié Taeyong. Tellement qu'elle avait été jusqu'à lui prendre les mains avec sincérité lorsque le brun était parti chercher je-ne-sais-quoi dans sa chambre. Tellement, qu'elle en avait dit ces mots : « Taeyong, tu ne peux pas savoir à quel point nous te sommes infiniment reconnaissants, le père de Minhyung et moi, pour tout ce que tu fais pour Minhyung. ».

Ces mots l'avait heurté, l'avait frappé, et le décoloré n'avait pas su quoi répondre sur le coup. Il aurait voulu lui crier que c'était à elle, à eux, de tout faire pour Mark. De faire tout ce que lui-même avait fait pour le brun, à sa place. Que c'était à eux de s'occuper du plus jeune et d'en prendre soin. Et non à lui. C'était leur fils après tout. Mais le décoloré ne pouvait pas le dire. Il n'avait pas su le dire. Il n'avait pas réussi à prononcer les mots qu'il avait sur le cœur.

Alors il s'était contenté de s'incliner poliment et de sourire à la mère de Mark. De lui dire que c'était normal, et c'était tout. Après tout, Taeyong ne pouvait pas non plus crier que ça lui faisait chier d'accueillir le brun chez lui. Parce que ce n'était pas le cas. Parce qu'il aimait ces moments passés ensemble, et que même quand Mark l'énervait au plus haut point, il ne le mettrait jamais à la porte.

Et tout simplement parce que le décoloré ne pouvait pas dire à sa mère qu'il ne pouvait pas s'empêcher de s'occuper de lui, comme pour un petit frère. Il ne pouvait pas dire qu'il adorait le brun, et qu'au fond, l'avoir près de lui égayait sa vie. Taeyong ne pouvait pas avouer à la mère du plus jeune qu'en se comportant comme des parents irresponsables, ils lui apportaient du bonheur.

Parce que justement, on ne dit pas à des parents qui ne savent pas s'occuper d'un enfant, qu'ils ne savent pas s'occuper d'un enfant. Et on ne dit encore moins à ce genre de parents, que grâce à leur incapacité, on trouve son propre bonheur. Mark avait maintenant sa place dans sa vie, sa place chez lui, et le décoloré redoutait presque à chaque fois son départ. Et à chaque fois que le brun retournait chez ses parents, Taeyong en venait à souhaiter son retour. Il l'attendait. Et Mark revenait.

Au fond, le décoloré savait que le plus jeune avait pris ses aises chez lui. Qu'il avait ses habitudes, que c'était sa seconde maison. Ou peut-être, était-ce devenu même sa première maison ? Taeyong ne savait pas, mais quelques fois, il en aurait souhaité que Mark vienne habiter avec lui, chez lui. Que ce soit clair, net, et qu'ils soient tranquilles. Que le brun n'ait plus à disparaître, pour revenir encore une fois.

Mark faisait maintenant partie de sa vie, partie du décor, partie de l'ambiance à l'appartement. Alors, lorsque le décoloré rentrait le soir et qu'il retrouvait un lieu vide et silencieux, il se sentait terriblement seul. Le brun ne faisait pas seulement partie du décor, de l'ambiance ou quoi-que-ce-soit, non. Mark était devenu au final, indispensable. Car il était la preuve que Taeyong n'était pas seul au monde.












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SwitchWhere stories live. Discover now