Le fardeau_ Améthys II (TERMINE)

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                               x Flame x 

J'ai du mal à ouvrir les yeux. Je les frotte alors. J'ai une migraine, je ne sais plus ce qui s'est passé. Je regarde autour de moi, je suis dans un dortoir... un dortoir d'hôpital, on dirait. Je vois Acyl, deux lits sur ma gauche, puis Jaylen et Oilossë sont en face. Ashes est assis, une boudjelaihse lui fait une prise de sang. Je fronce les sourcils. Qu'est ce qui s'est passé ? Je referme les yeux et j'essaie de me souvenir, je suis entré dans une salle de simulation, j'ai dû choisir une des pierres et un poids s'est retrouvé sur ma tête... j'ai dû la transporter une dizaine de mètres avant de la jeter dans un gouffre. Et puis, je suis revenu à la réalité, j'ai rejoint un vaisseau où les autres attendaient déjà.

Je sens une odeur familière s'approcher de moi. J'ouvre les yeux. Mon père, accompagné de sa secrétaire Palco.

― Comment te sens-tu ?

― Déboussolé... Je ne sais plus ce qui m'est arrivé...

― Oui c'est à cause de l'anesthésiant dans le vaisseau. Nous voulons que le voyage se passe sans soucis pour nos élèves, explique Palco.

Je fronce les sourcils. Je ne l'aime pas !

― Nous allons te faire quelques prises de sang pour vérifier que tu n'as rien... Quelquefois, les types dangereux comme nous... Attrapons des microbes lorsque nous partons d'une planète à l'autre... Nous devons rester sur nos gardes, car lorsque nous tombons malades, nous ne sommes plus capables de maîtriser notre pouvoir. Aussi, il te fera prendre quelques pilules pendant quelques jours avant les repas, c'est simplement pour retirer toutes les bactéries que tu as reçues sur Cirth, contrairement aux masterminds normaux, tu ne peux pas passer dans la salle de désinfection.

Je me redresse. Je suis torse nu, c'est vrai, qu'on est dans une salle spéciale, que le lit est fait d'une matière qui résiste à nos pouvoirs.

― Je suis arrivé depuis quand ?

― Deux jours, 8 heures et 42 minutes.

― Deux jours ? Est-ce que je suis arrivé le premier ?

Mon père sourit.

― Non. Une de tes amis... Océane je crois. C'est la gagnante de cette quête.

Océane ? Ce serait elle qui... ?

― Mais je suis fière de toi, même si tu n'es pas arrivé le premier.

― Oui, moi aussi, dis-je. Je suis rentré...

― Bien, je vais te laisser, dit mon père en souriant, il se retourne pour s'en aller.

― Papa ! crié-je.

Il s'arrête brusquement, ce n'est qu'au bout d'un moment qu'il se retourne. Je sais que ça le dérange que je sois familier avec lui, et pourtant, je crois qu'il va falloir que je le sois dorénavant.

― J'ai vu la mort, dis-je, j'ai vu toute ma vie défiler devant moi. Je te déteste parce que tu as toujours été absent, mais j'ai pris du recul avec tout ce que j'ai vécu. Tu es ma seule famille alors je tiens à ce que tu saches que... Je t'aime, et je veux que tu sois fier de moi. Tout ce que tu m'as appris m'a permis de lutter et de survivre.

Mon père sourit et s'approche de moi. Il m'enlace alors. Son corps est froid, il est différent de celui des souvenirs de ma mère.

― Moi aussi, je t'aime, mon fils, me murmure-t-il à l'oreille.

Je regarde la boudjelaihse qui plisse les yeux. Elle me fixe comme si j'étais une menace. Mon père me tapote chaleureusement sur l'épaule. Aussi loin que je m'en souvienne, nous n'avons jamais échangé d'étreinte.

― Y aurait-il quelque chose que tu désires ? Je ne t'ai pas offert de cadeau depuis... des lustres et... ce sera ton anniversaire le mois prochain. Tu as bien mérité quelque chose.

― Je veux une maison sur Palawan, je veux passer mes vacances là-bas... avec les types dangereux que j'ai rencontrés.

Il plisse les yeux, hésitant à me répondre.

― D'accord, finit-il par dire, mais, tu passeras quelques jours à la maison avant de retourner à Streitbar.

― Ok, répondis-je. Merci.

Il tapote ma joue avant de s'en aller. Un infirmier boudjelaih vient alors me faire une prise de sang.

Quelques heures plus tard, il me laisse quitter la salle. Acyl et les autres ne sont toujours pas réveillés. Je cours rechercher Améthys, je sais que je suis à la station, mais à cause de ma condition, on m'a amené dans un endroit différent de celui des autres. Et puis, j'ai dormi deux jours ! J'espère qu'elle ne s'est pas encore réveillée, qu'elle est toujours là !

Je passe à l'accueil et demande où sont les élèves de Streitbar, l'hôtesse m'indique où me rendre. Je me précipite vers la salle d'attente et j'aperçois Océane y sortir. Elle est accompagnée de sa mère. Elle se tourne vers moi. Son visage est blême, ses veines un peu noircies, elle a dû s'infecter. Je fronce les sourcils, c'est elle qui a infecté Quincy, c'est de sa faute si...

― Flame, dit-elle en courant vers moi, toute souriante. J'ai cru que je ne te reverrai plus.

Je reste perplexe, je n'ai pas envie de lui parler.

― J'ai vu Mélik et Atlas, maintenant toi ! Il ne manque plus que Pan, j'espère qu'il...

― Il ne viendra pas. Quincy l'a tué !

Ses yeux s'écarquillent et des larmes emplissent ses yeux.

― J'ai... des amis, de vrais amis à retrouver, excuse-moi, mais... Je n'ai pas envie de te parler pour le moment.

Je reprends ma route et entre dans la salle d'attente. Il y a des étudiants, certains de ceux qui nous ont rejoints, mais Améthys et les autres ne sont pas là. Je ressors, je sais qu'il y a aussi l'infirmerie.

― Où courrez-vous comme ça, Monsieur Flame ?

Je me retourne, Laine avec son regard présomptueux est là.

― Je recherche...

― Elle est déjà partie, m'interrompt-il. Sa tante est venue la chercher hier soir.

Je plisse les yeux. Aux dernières nouvelles, Améthys n'avait aucune famille.

― Vous la retrouverez dans quelques mois. Pour l'instant, retournez chez vous et attendez patiemment. (Il me sourit et tourne les talons.)

Je le regarde s'en aller. Il semble savoir ce qui s'est passé. Serait-il... ?

― Monsieur Flame, dit-il en se retournant. Nous sommes sur Cirth, oubliez tous les malheurs que vous avez vécus sur Tétra. Rejoignez votre père, vous serez mieux chez vous, ou plutôt à Palawan, pour récupérer.

Il repart alors, ça ne fait aucun doute qu'il soit... Je dois lui faire confiance, je reverrai Améthys... Pour l'instant je vais en profiter pour comprendre ce qui se trame avec mon père et les boudjelaihs.

Je rejoins le dortoir des types dangereux où Acyl se réveille.

― Ça va ? interrogé-je.

Il cligne des yeux. Je sais qu'il se remémore tout ce qui s'est passé.

― Flame ?

― Oui, bon retour sur Cirth !