L'Aigle Noir

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        A ma très grande surprise, j'arrivai devant la boîte l'Aigle Noir pile à l'heure, ce qui ravi Layla qui me félicita de ma ponctualité. Cette dernière était un brin irritée car les autres étaient en retard, ce qui, de son point de vue, était inadmissible. Nous les attendîmes toutes les deux devant la boîte pendant dix bonnes minutes ; dix longues minutes qui parurent une éternité et  pendant lesquelles je dû écouter Layla se plaindre des filles, les maudire pour enfin, après leur arrivée en trombe, les sermonner.

_ Ah ben vous voilà enfin ! Je croyais vous avoir dit 22h00...! s'exclama Layla, les deux mains sur les hanches.

_ Ca va Layla... Tu vas pas nous faire un cinéma pour dix minutes de retard... râla Rosalie en roulant des yeux.

_ Peu importe... On a assez perdu de temps comme ça. Allez, on y va.

        Et c'est sur ces dernier mots d'une Layla irritée que nous pénétrâmes la boîte sans même avoir à faire la queue ; apparemment, le directeur de la boîte était un très bon ami de la bande, ce qui, étrangement, ne m'étonna guère.

        La boîte de nuit était remplie de monde tous aussi bourrés et assoiffés de sexe les uns que les autres. Je soufflai d'exaspération alors que je regardais les gens se frotter l'un à l'autre sur la piste de danse et me promis de n'y rentrer sous aucun prétexte. J'avais mieux à faire que de me faire peloter par des pervers sans pudeur ; et puis, la danse n'était pas mon truc alors je n'y perdais rien. La vérité, si j'étais venue c'était surtout pour faire plaisir à Layla ; et puis pour éviter son harcèlement d'acier. A présent, il fallait espérer qu'elle ne me traîne pas sur cette foutue piste de danse... 

        Ne connaissant pas cette endroit, je suivis les filles qui descendirent les escaliers, mais je m'arrêtai net lorsque je les vis aller tout droit vers la piste de danse. Je cherchai du regard l'endroit le plus calme de la boîte et trouvai le bar, ça sera sans doute toujours mieux que la piste de danse... J'informai Layla de l'endroit où elle pourrait me trouver et m'y dirigeai sans plus tarder.

        J'atteignis, non sans grandes difficultés, le bar et crus mourir d'ecstase lorsque je vis un siège libre sans personne autour. Je trottai jusqu'à lui et m'y assis en vitesse ; histoire de ne pas me le faire piquer. Un beau barman bien bâtie vînt alors à ma rencontre.

_ Bonsoir ! Qu'est-ce que je vous sers ? 

        Je réfléchis un instant, et décidé de ne pas y aller trop fort en alcool.

_ Une bière blonde, s'il-vous-plaît ! criai-je pour qu'il m'entende malgré la musique montée à fond.

        Il me fit signe qu'il m'avait entendu et en un rien de temps me donna mon verre de bière. Je le remerciai et lui offris un petit sourire. Il me le rendit, puis, il partit servir un jeune garçon qui devait avoir environ dix-neuf ans et qui était déjà pas mal déchiré  ; et l'alcool n'y était sans doute pas seul responsable. Malgré son ivresse ainsi que son état déplorable, il tenta tout de même de draguer une nana à l'apparence beaucoup trop aguicheuse à mon goût ; mais qui plairait sans aucun doute à Ricky. Tiens ? Pourquoi est-ce que je pensais à lui tout-à-coup ? Qu'est-ce que ça pouvait me faire que cette nana était son type ou non ? Ah non non non...! Erin, il faut que tu te reprennes ! Arrêtes de penser à lui ! 

        Afin de chasser ces pensées négatives, je bus une grande gorgée de bière qui rafraîchit mon corps en une fraction de seconde. Je cherchais ensuite les filles du regard et je les retrouvai en train de danser comme des folles sur la piste de danse. Vickie me salua activement en me faisant de grands signe de ses deux bras. Je lui souris et lui fis un petit signe de main. C'est alors que je remarquai quelque chose d'étrange. Malgré leur beauté fulgurante, aucun mec ne les approchait. Ils restait tous à l'écart, comme s'il y avait une barrière qui les empêchait d'approcher. Ils n'étaient tout de même pas tous au courant qu'elles étaient mariées ; et tant bien même, cela n'a jamais empêcher à certain de tenter tout de même leur chance. C'était si bizarre... Mais encore une fois, je préférais me taire et je retournai toute mon attention à mon verre qui attendait patiemment que je le vide de son composant. 

Two livesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant