En un seul regard

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       La nuit était tombée, et seul le son de mes pas dans la maison se faisaient entendre. J'avais réussi à déballer la moitié de mes affaires et à faire un peu de rangement, mais tout cela était loin de me satisfaire. Je me trouvai au milieu de mon salon, scrutant chaque détail, chaque recoin de la pièce afin de me faire une idée de comment disposer les meubles et de comment la décorer, sans vraiment y parvenir. Qu'est-ce que j'aimerais avoir ma sœur dans ces moments-là. Elle qui était une excellente décoratrice n'aurait eu aucun mal à faire cela. Elle critiquait d'ailleurs beaucoup mon manque de goût qu'elle jugeait trop simpliste et trop sobre. Je ne reniais pas ce fait et ne lui en voulais pas de me le dire en face. Sarah était franche de nature, et c'est ce qui me plaisait chez elle. Son petit-ami avait bien choisi sa femme, au contraire de moi qui, jusque là, avais vécu des relations catastrophiques. En venant m'installer ici, j'avais décidé de freiner sur le côté ''relation romantique'' et préférais me concentrer sur le travail, ce qui avais fait pleurer ma mère, disant qu'elle ne pourrait jamais voir le visage de mes enfants. Ah...ma mère, je vous jure... C'était vraiment quelque chose à voir. Meilleure comédienne au monde ! Mais bon, c'était ma mère et je l'aimais plus que tout. Je fus interrompue dans mes pensées par la sonnerie de mon portable. J'allai le retirer de mon sac et regardai qui était en train de m'appeler. En parlant du loup.

_Allô ?

_Allô ? Erin ? Oh ! Dieu soit loué, tu n'as rien...

Je roulai des yeux à sa remarque.

_Oui, je suis toujours vivante comme tu peux le voir. Sinon, comment ça va ?

_Bof...(tousse) Pas très bien pour te l'avouer...(tousse) dit-elle d'un ton faussement malade.

_Maman, tu sais que j'ai passé les huit premier moi dans ton ventre, et que je suis resté avec toi jusqu'à mes dix-huit ans ? commençai-je, un sourire moqueur aux lèvres.

_Oui...(tousse)

_Ce qui veut dire que je sais quand tu es vraiment malade et quand tu fais semblant. Pas la peine de jouer la comédie avec moi. Ça ne prend pas. terminai-je, un sourire triomphant au visage.

Je l'entendis jurer en chuchotant, ce qui me fit rire.

_Peu importe. Tu sais que je n'aime pas l'idée de toi loin de moi. Imagine qu'il t'arrive quelque chose ! Tu n'as personne là-bas !

_Maman, je ne suis plus une enfant. Je sais me débrouiller toute seule. Ne t'inquiète pas pour moi. Et puis, tu sais, c'est vachement calme ici. Et très joli aussi. Je suis sûre que lorsque tu viendras me rendre visite, tu ne voudras plus repartir. tentai-je de la calmer.

_Ouais...je suis pas convaincue. Peu importe...c'est pas ce soir que je vais te convaincre de quoi que se soit... Sinon, qu'est-ce que tu fais ?

_Je suis au milieu de mon salon à me demander comment je vais positionner les meubles et comment vais-je décorer la maison. Mais bon, j'en ai encore aucune idée.

_Ah...t'embête pas avec ça. Prends juste des photos de la maison et envois-les à Sarah.

_Hum. Bonne idée. C'est ce que je vais faire. Bon, je vais te laisser maman. Demain, je commence le travail, et j'ai pas envie de ressembler à un zombie pour mon premier jour.

_O.K. Va dormir un peu. Tu dois être fatiguée. Je te rappellerais demain soir. A plus mon ange. Je t'aime.

_A plus maman. Je t'aime aussi.

       Sur ces dernière paroles, je raccrochai. Ça me faisait plaisir d'avoir ma mère au téléphone, mais ça m'énervait quand elle essayait de me faire changer d'avis afin que je retourne à New York, chose que je ne ferais pas et elle le savait. J'allai poser mon portable sur le plan-de-travail de la cuisine et sortis d'un placard un pot de nouilles instantanées que j'étais allée acheter plus tôt. Je suivis le mode de préparation et commençai à manger.

Two livesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant