~ Chapitre 2: Sortie ~

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Il s'approche vers moi avec son éternel regard qui pourrait faire fondre n'importe quelle fille. Il continue de s'approcher de moi jusqu'à arriver juste à quelques centimètres.

- Tu es à moi, mi bella, dit-il en chuchotant.

Je ne réponds rien et continue à le regarder. Il continue de se rapprocher de moi jusqu'à ce que ses lèvres frôlent les miennes, contre toute attente c'est moi qui scelle l'écart entre nos lèvres. Je ressens mille et une sensations en l'embrassant. Je détache mes lèvres des siennes.

- On n'a pas le droit, dis-je.

Il allait répliquer quand j'entends plusieurs fois mon nom. Je me retourne vers lui mais remarque qu'il a disparu. À la place, je vois le visage de Mia, j'ouvre soudainement les yeux et remarque que tout ça n'était qu'un rêve. Comment ai-je pu rêver de telle chose ?! Je ne vais vraiment pas bien.

- Tu es enfin réveillé, s'exclame Mia.

Je lui souris faussement trop perturber par le rêve que je viens de faire. Mia remarque mon trouble et me demande si je me sens bien. Je hoche la tête tout en continuant à faire un faux sourire, elle n'a pas l'air convaincu mais préfère ne rien dire.

Je pense qu'il faut que je prenne un peu l'air, seule. Mia est partie s'habiller, je fais la même chose. Elle me salue pour rentrer chez elle et j'en profite pour prendre un bain pour me détendre. Une fois fini, je pars dans le bureau de mon père. Mon père lève sa tête. Il me demande la raison de ma venue et je lui demande si je peux sortir pour aller en ville.

- Très bien, je vais demander à Mia, Alessandro, ... commence-t-il.

- Non, non. J'aimerais y aller seule, je le coupe.

Mon père me réprimande en me rappelant qu'il est trop dangereux pour moi de sortir toute seule. J'utilise tous les arguments valables tels que ma géolocalisation sur mon téléphone ainsi que sur mon sac, mes couteaux dissimulés sur moi etc... J'espère vraiment qu'il va accepter, j'ai vraiment besoin d'être seule. Il semble réfléchir puis m'annonce enfin:

- D'accord, tu peux sortir pendant deux heures, à seize heures je veux un message pour m'assurer que tout va bien, et à dix-sept heures, je veux que tu sois rentrée à la maison, dit mon père.

Je l'enlace immédiatement, je suis tellement heureuse que je lui répète sans cesse, merci. Puis, je vais prendre mes affaires. C'est un réel soulagement qu'il me laisse sortir. Je sais que ce n'est peut-être pas la meilleure idée du monde, mais j'en ai besoin.

Je sors de chez moi et monte dans ma voiture. Je ne sais même pas quoi faire, je pense que je vais aller au centre-ville puis j'irais manger au Fast Food. Je pense que c'est une bonne idée. J'allume la radio pour me changer les idées. Je tombe sur ma chanson préférée du moment, je ne peux pas m'empêcher de monter le son pour la chanter, vu que je la connais par cœur. S'identifier dans les paroles d'une musique est l'une des meilleures choses qui existent au monde.

J'arrive enfin dans le centre-ville, me gare et sors de ma voiture. Soudain, je le vois. Il est seul tout comme moi, juste en face de ma rue. Je ne crois pas qu'il m'a remarqué. J'allai détourner le regard pour rentrer dans le restaurant, quand je remarque que ses yeux me fixent également tout comme je le faisais il y a à peine quelques secondes. Un camion passe juste devant moi et j'en profite pour me cacher dans la ruelle d'à côté.

Ma respiration a augmenté tout comme ma tension cardiaque. Je passe ma tête de l'autre côté pour regarder s'il est encore là ou pas. Heureusement, je ne le vois pas alors je me redirige vers le Fast Food et y entre cette fois. Je m'installe et commande un menu. Et dire que j'étais censée organiser cette sortie pour l'oublier, c'est raté. À la place, j'y pense encore plus et je panique intérieurement.

Je viens de finir de manger alors je décide d'aller me promener pour prendre l'air tout en restant sur mes gardes. À force d'être entouré par tous ces enfants qui courent et hurlent, j'en ai bien besoin. Je laisse ma voiture ici, je viendrais la recharger à la fin de ma balade.

Je marche sans but précis, je ne sais même pas où je vais mais ça me détend. Marcher sans se soucier de rien, c'est si satisfaisant. Je regarde l'heure et remarque qu'il était seize heures. J'envoie un message à mon père pour lui dire que tout va bien. Puis, je continue à marcher, et dire que dans deux jours c'est la rentrée. Dans deux jours, je serai toute la journée avec lui, je vais devoir supporter sa présence quotidiennement. Je souffle à cette pensée désagréable.

Je remarque un parc juste à côté de moi. Je reconnais immédiatement ce parc. Ce parc est celui de mon enfance. Il a l'air abandonné, mais bon je commence à avoir mal aux jambes. Alors, je m'assoie sur la balançoire et me balance lentement en entendant les grincements du fer en mauvais état. La dernière fois que j'étais sur cette balançoire remonter à beaucoup de temps. Je n'avais que sept ans à cette époque. Le bon vieux temps comme on dit...

FLASHBACK

Ma maman et moi venons d'arriver au parc. Il y a une toute nouvelle balançoire. Je tire ma mère vers celle-ci. Il y avait des enfants qui attendaient mais quand ils me voient arriver ils se poussent immédiatement. Un jour, j'avais demandé à mon père pourquoi les enfants se pousser quand j'arrivais. Il m'avait dit que c'était parce qu'on était populaire. Je monte sur la balançoire et ma maman commence à me pousser.

-Plus haut, plus haut, je crie.

Mais la balançoire va tellement vite qu'elle se décroche et me projette super haut. J'atterris sur le sol et j'ai très mal à ma jambe et à mon bras. Je pleure sans m'arrêter mais ma maman me prend dans ses bras en me chuchotant des mots réconfortants. Elle a raison les grandes filles ne pleure pas et moi je suis une grande fille!

FIN DU FLASHBACK

Je souris en repensant à ce souvenir et une larme rebelle coule le long de ma joue. Qu'est-ce qu'elle me manque ma mère. Maintenant, je sais pourquoi les enfants se pousser quand il me voyait, on n'était pas vraiment populaire. Les gens avaient peur de nous, ils ont toujours peur de nous. Après, avoir appris mon accident, mon père avait été voir le maire en exigeant quelque chose pour le défaut de fabrication de la balançoire. Du coup, j'avais reçu une belle robe rose.

Je continue de sourire en me remémorer les moments passer au côté de ma défunte mère. Soudain, j'entends un craquement de branche derrière moi, je me retourne immédiatement et saisis un de mes couteux dans ma main, mais ne vois personne. Je sens une main sur mon épaule, je commence à me retournais, mais mon souffle se coupe net quand j'entends:

- Je t'ai manqué, mi bella, dit une voix que je reconnaîtrais entre mille.



Tomber amoureuse du diableWhere stories live. Discover now