~ Chapitre 21: Le bureau ~

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Je suis réveillée depuis une bonne heure, mais je n'arrive pas à arrêter de réfléchir. Cela fait plus d'une semaine que je vis ici avec Santos. Enfin, je ne le vois pas énormément. Il s'enferme souvent dans son bureau, il peut y rester des heures sans sortir. Je ne vais pas m'en plaindre, moins je le vois, mieux je me porte. Il part souvent sans me dire où il va, Savannah reste souvent avec moi, elle est si gentille. 

Elle a un an de moins que moi, elle est dans le même lycée que moi, mais elle n'est pas dans la classe pour les EAP. Elle veut devenir avocate, elle ne veut pas vraiment faire parti de la mafia, mais elle restera toujours fidèle à sa famille, à la mafia espagnole. Je ne lui ai pas encore poser des questions sur Santos, je ne veux pas paraître suspicieuse, mais j'aimerais en apprendre plus sur lui et sa famille.

Je ne vais plus en cours depuis une semaine à cause de Santos, il refuse de me laisser y aller. Il pense que je vais en profiter pour m'en fuir, il n'a pas tord d'ailleurs... Je passe essentiellement mes journées dans la salle de sport, ou à m'ennuyer. Je souffle discrètement en pensant à l'ennuie et la monotonie de ma vie actuelle.

Je me fige en sentant Santos bouger à côté de moi. J'attends quelques secondes avant de reprendre mon souffle. Je ne veux pas le réveiller, il ne dort pas beaucoup ces derniers temps et je pense que ça joue sur son humeur qui est massacrante. Le seule point positif est qu'il na rien tenter sur moi. Le dernier moment de rapprochement que nous avons eu remonte à la salle de sport.

Je ne peux m'empêcher de sourire en repensant à ce moment, j'ai réussi à avoir le contrôle sur lui. Je ne pouvais pas le laisser gagner après l'épisode de la salle de bain. Désormais, nous sommes tout les deux à égalité et je ne compte pas le laisser regagner des points sur moi.

J'observe les alentours de la chambre et remarque que la porte est ouverte. Je dois essayer de sortir. Je n'ai pu voir que quelques pièces de la maison depuis mon arrivée. Hormis la chambre et la salle de bain, je suis obligée d'être accompagner pour aller dans la cuisine et la salle de sport. J'ai également pu voir le salon sans vraiment y passer du temps à plusieurs reprises, dont la première fois où je suis venue ici.

Je décide enfin de sortir du lit en essayant de rester le plus discrète possible. Je réussis enfin à m'extirper des draps et pars en vitesse en dehors de la chambre. Je n'ai aucune chance de croiser quelqu'un, les quelques personnes dans la villa doivent être dans la salle de sport qui a une autre entrée pour les personnes de l'extérieur. Sinon, le dimanche, la maison est vide. Il n'y a que lui et moi.

Je ferme délicatement la porte derrière mon passage et m'arrête devant son bureau qui est aussi ouvert. Santos a du venir si tard qu'il a oublié de fermer les deux portes. Je rentre doucement à l'intérieur de cette immense pièce, j'ai eu le temps de la voir qu'une seule fois, la première fois où il ma kidnappait et je n'ai pas pu vraiment fouiller.

La pièce n'est pas très grande, contrairement à toute celle située dans cette maison. Il y a un bureau avec un chaise au centre et plusieurs toutes autour du bureau, sur le côté, il y a un canapé. Je m'avance et me positionne de l'autre côté du bureau pour avoir accès aux différents tiroirs. Son bureau ressemble un peu à celui de mon père, penser à lui me provoque un pincement au cœur. Mon padre...

Je me ressaisis et m'active dans ma recherche. Je ne peux pas prendre le risque de me faire surprendre par Santos, il me surveille déjà suffisamment, alors je n'imagine pas les mesures supplémentaires qu'il peut prendre. 

J'ouvre plusieurs tiroirs, sans y trouver grand chose d'intéressant, des comptes, des rendus de mission... Je trouve également un flingue, je décide de le prendre et le glisser dans mon short. Je continue mes recherches et trouve une carte avec un point rouge sur différents pays, la France, l'Italie, l'Espagne, la Chine. Cela sûrement doit représenter leurs acheteurs, alliés ou ennemis, je ne sais pas trop. 

J'ouvre le dernier tiroir et y trouve une boîte, elle a l'air ancienne vu la poussière qui se trouve sur elle. Après l'avoir, détaillé de chaque côté, je décide de l'ouvrir. Il y a diverses choses à l'intérieur, une bague, une broche, une photo. J'analyse la photo et je ne peux m'empêcher d'être pétrifiée de l'intérieur. Sur cette photo, c'est ma mère. Ma mère et moi.

Je ne comprends pas, qu'est ce que cette photo fait elle ici ? Je dois avoir deux ans sur cette photo, c'était lors de mon baptême. J'avais une robe blanche et ma mère me portait en souriant. Comment a-t-il pu mettre la main là dessus ? Je n'arrive pas à trouver une idée plausible pour expliquer ça.

Je retourne la photo et remarque un mot dessus. "A ma fille, je t'aime chérie". Elle, elle... Ma mère l'a écrit, pour moi et cette photo se trouve dans le bureau de Santos. Je ne comprends pas, j'ai besoin d'explication, mais je ne peux pas lui dire que j'ai fouillé dans son bureau, il me tuera. Je commence à remettre le contenu de la boîte à l'intérieur de celle-ci, en gardant la photo sur moi.

- Que fais-tu ici ? Je ne me rappelle pas t'avoir donner la permission de venir ici, alors sors tout de suite.

Cazzo ! Il est obligé d'arriver maintenant, alors que j'allais partir. Santos, qui était encore à l'extérieur du bureau se rapproche et voit la boîte déposée sur la table, ainsi que diverses autres documents que je n'ai pas encore eu le temps de ranger. Je vois son sourire narquois disparaître, sa mâchoire se contracter et son regard se noircir.

- Tu as fouiller mon bureau, mes affaires, eres una pera*

Je n'ai pas la moindre idée de la traduction de ses propos, mais je me doute qu'ils ne doivent pas être très affectif à mon égard. Je soutiens son regarde et m'énerve moi-même contre lui.

- J'exige des explications, c'est quoi cette photo ?! Comment l'as-tu eu ? 

Je le vois bégayer et chercher ses mots avant de reprendre son visage énerver.

- Ca ne te regarde pas, je ne te dois rien, tu es chez moi. C'est moi qui fait les règles. Alors tu sors immédiatement de mon bureau et je n'aime pas me répéter.

Il vient vers moi en vitesse, menaçant et m'attrape par le bras. Il trouve facilement la cachette de son arme, alors que j'étais de dos à lui. Il le dépose sur son bureau et me tire de force vers la chambre. Je me débats, l'insulte et finis par lui griffer le bras aussi fort que je peux.

- Je vais te tuer, dit Santos en tenant son bras qui commence à saigner.

Je ne lui laisse pas plus de temps et pars en courant du bureau, je descends les escaliers en trombe, je ne sais pas trop où je vais. Je continue à courir et sors dans le jardin. Il y a une immense piscine, je ne l'avais même pas remarquer avant. Je repère une grille, je pense être capable de grimper. Je saute et commence à monter, mais quelqu'un me tire la jambe. J'essaye de tenir, mais je n'y arrive pas longtemps et je tombe au sol.

- Laisse-moi partir, je te déteste, lâche moi Santos !

Je continue à me débattre, Santos me porte et tente de me jeter dans la piscine, je continue de me débattre. Il ne fait pas beau, aller dedans va me provoquer une hypothermie. J'essaye de rester accrocher à lui pour, au pire des cas, le faire tomber avec moi, mais c'est peine perdu. Je n'ai pas le temps de rajouter un mot, que mon corps est déjà dans l'eau gelée. Je remonte à la surface, pleine de haine.

- Je te trouvais un peu trop exciter pour un matin, ça ne te fera pas de mal de te rafraîchir les idées. Estime-toi heureuse que je ne te punisse pas plus que ça, dit-il, sourire au lèvres.

J'ai mal entendu ? Punition ? Mais pour qui se prend t-il. Je ne suis pas un animal de compagnie qu'on punit lorsqu'il fait une bêtise, je suis Maria Garcès et je compte bien découvrir la raison pour laquelle il avait cette photo dans son bureau, rangée dans une boîte.

Eres una pera: tu es une conasse


Tomber amoureuse du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant