PURSUED [terminée]

Chapitre 24. ✔️

Je fronce les sourcils. Liam a survécu à ce que ses parents et son frère n'ont pas pu. Il a dû vivre le reste de sa vie seul, comme moi. Il veut voir la mort d'Emile pour se venger de ce qu'il a osé faire. Peut-être que tous ces meurtres commis sont faits exprès, des personnes travaillant pour Emile ? Cependant, je me demande comment il sait son identité. Après plusieurs recherches sûrement et de gars comme les chinois ou Afra.

En levant les yeux, Liam n'est plus sur sa chaise, en regardant autour de moi, je le vois prêt du mur. Il étudie les photos puis touche un fil en continuant.

— J'ai été mis dans un orphelinat. Je pensais que ma vie était finie...

Il continue de suivre le chemin du fil en continuant son monologue,

— Puis grâce à quelqu'un, j'ai réussi à sortir de ce gouffre petit à petit. Je ne pensais plus à ce qu'Emile m'avait fait et je ne pensais qu'à ce que moi je pouvais faire. J'étais heureux malgré l'enfer que je subissais dans cet orphelinat.

Il s'arrête sur une photo. Je ne la vois pas, il l'attrape et le froisse avec sa main, toute sa colère se déchaîne sur ce bout de papier. Je ne bouge pas du bureau.

— Une nuit, je voulais m'enfuir avec cette personne et j'étais prêt à tout pour nous sauver. Lorsque je suis arrivé dans sa chambre. Il n'y avait personne, la fenêtre ouverte... Je crois que le plus dure cette nuit-là était de la voir partir en courant. Partir loin de cet abîme, sans se retourner. Sans réfléchir à qui elle avait laissé dans les ténèbres et sans penser à qui elle avait arraché le cœur.

Il a eu le cœur brisé. Peut-être que toute sa rage est venue de là ? Tout mon « destin » serait lié à cause d'une putain de personne qui a joué un peu trop à l'égoïste ? Mes lèvres s'entrouvrent enfin après plusieurs minutes sans rien dire. Il se retourne et jette le papier au sol. Il pince ses lèvres et sourit.

— On va sortir. Une personne peut m'aider.

Il dit bien « moi » et non « nous », mais à quel point a-t-il été détruit pour qu'il devienne aussi égoïste ? Je suis d'autant plus surprise qu'il dise ça. « Sortir », je crois que c'est la première fois que j'entends ce mot venant de lui, surtout s'il m'autorise. Mais où veut-il aller ? Dans quel plan nous emmène-t-il ?

****

Prête à sortir, je suis retenue par une main qui me tire dans le siège. Le visage de Liam se trouve juste en face du mien, son haleine sent le café qu'il a engorgé avant de partir.

— Si tu tentes quoi que ce soit Aurélie, cette fois si, tu ne sortiras pas vivante de cette boîte.

Je plisse les yeux et hoche de la tête. Je ne dois pas essayer de m'enfuir, de le droguer ou autre truc, tels sont les mots du tueur qu'il n'a cessé de me répéter. Juste après la sortie de la ville, nous nous sommes arrêtés devant une grande porte où beaucoup de personnes rentrent. La personne qui peut l'aider est sûrement là-dedans.

— Oregan est quelqu'un de très ouvert, ne dit rien.

Sans rien ajouté, il sort et je le suis. Il s'avance d'un pas lent et rentre. La musique est à son plein dans la salle. Plus loin, on aperçoit des danseuses, le bar est à l'opposer. L'endroit est sombre, seules les lumières l'illuminent de nombreuses couleurs.

— Ne reste pas trop loin de moi.

— Pourquoi ? Tu as peur que je m'enfuie ?

Il se retourne brusquement et attrape mon poignet. Il le lève jusqu'à mon visage et approche son corps du mien.