The Healing (Partie 1)...

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Pdv Camila

-Allez, réponds ... suppliais-je en me mordant légèrement la lèvre, complètement stressée.

Pour la millième, non, plutôt la millionième fois, j'essayais de joindre Lauren. Ça faisait bientôt trois semaine que Lau' et moi nous étions disputé et qu'elle m'avait quittée. Depuis, je n'avais plus la moindre nouvelle d'elle. J'avais beau avoir usé de tous les moyens à ma disposition pour reprendre contact avec mon ex, jamais elle ne m'avait accordée la chance de m'expliquer. Dans le fond, c'était compréhensible. Pendant des mois, je m'étais plus concentrée sur ma carrière que sur elle, j'avais sans véritablement le vouloir ignoré ses sentiments, j'avais fait poindre de la douleur dans son coeur sans prendre une seule fois la peine de l'atténuer et, maintenant qu'il était trop tard, je me réveillais et lui réclamait désespérément son pardon, une nouvelle chance, je lui faisais toutes ces promesses qu'elle aurait rêvé entendre trois semaines auparavant mais qui étaient creuses et vides de sens pour elle aujourd'hui. J'avais compris mes erreurs trop tard. Je l'avais négligée en présumant -à tort- que notre couple était un acquis, que rien ne pourrait l'émousser, je m'étais trompée sur toute la ligne. Je devrais pourtant savoir qu'aucune relation n'est définitivement acquise, aussi forte et solide soit-elle. Maintenant que j'y pense, c'était un exploit que notre couple ait survécu aussi longtemps alors que j'agissais si égoïstement, et encore plus que Lauren ait contenu sa colère, sa peine et sa souffrance sans exploser ni craquer durant ces sept mois. Bon Dieu, comment avais-je pu me cacher les yeux autant de temps !? La brunette m'avait envoyée des centaines de SOS, elle avait mis en oeuvre tout ce qui était en son pouvoir pour rallumer les braises d'un amour qui semblait s'éteindre mais j'avais été trop aveugle pour m'en apercevoir. Et voilà le résultat. On avait foncé dans le mur. Je m'étais frappée à une réalité inattendue, elle avait achevé d'écorcher et d'abîmer son coeur à cause de ma froideur tranchante et involontaire à son égard. Et désormais, je revenais en rampant et en geignant vers elle, la priant de tout oublier comme si de rien n'était pour repartir sur de bonnes bases. J'étais soit trop naïve soit trop optimiste pour croire que ça fonctionnerait alors que c'était de vaines tentatives mais je m'obstinais. Que pouvais-je faire d'autre pour raccommoder notre liaison ?

Sans surprise, son répondeur m'accueillit après quelques sonneries. Je n'attendis même pas que la voix pré-enregistrée finisse son petit speech vu que je connaissais ce dernier par coeur et j'éteignis mon portable. Je ne laissai pas de message, à quoi bon ? elle ne les écoutait pas. Maintenant qu'elle m'ignorait, je comprenais mieux ce qu'elle pouvait ressentir lorsque j'omettais d'écouter ses propres messages et d'y répondre. Et cette fameuse sensation faisait mal. C'était comme une grande lacération de part et d'autre de la poitrine qui était la cause de terribles élancements au coeur. Que l'être aimé nous excepte de sa vie, ça creuse une sorte de vide qui envahit tout. Ça vous mine le moral, ça vous ronge le coeur, ça vous bouffe toutes vos envies et/ou désirs en n'en n'épargnant qu'un : l'envie d'inverser la vapeur et d'arranger la situation avant que ce qui compte vraiment ne nous échappe.

Posant mon téléphone sur la table sans une once de douceur dans mon geste, ce qui produisit par ailleurs un bruit sourd, je soufflais tapageusement de désappointement en jetant ma tête en arrière ainsi qu'en débutant un mouvement de balancier avec la chaise sur laquelle j'étais assise. J'étais sûrement la personne la plus conne au monde. Je sortais avec la fille dont tout le monde rêve et je l'avais laissée filer. J'avais été aimé par une femme attentionnée, aimante, généreuse, intelligente et j'en passe, néanmoins j'avais privilégié mon travail à son détriment. Merde, je suis persuadée qu'à ma place, les trois-quarts des gens auraient tout laissé en plan juste pour passer ne serait-ce qu'une nuit dans les bras de Lauren. Mais pas moi. Non, moi, je l'ai envoyée bouler après qu'elle ait roulé des heures et des heures juste pour me soutenir et me voir en privé rien qu'une petite dizaine de minutes, tout ça pour passer une soirée avec des personnes que je peux voir pratiquement tous les jours. Moi, j'étais constamment trop occupée lorsqu'elle essayait de me joindre juste parce que je faisais passer le travail avant mes relations. Comme si je n'avais jamais eu le temps de lui envoyer un message ... Moi, j'avais tout qui me tombait tout cuit dans le bec, j'avais négligé la majeure partie de mon entourage et je n'avais rien fait pour changer ça car j'étais sûre de ne rien avoir à faire. Et moi, maintenant que la femme que j'aimais m'avait quittée à cause de tout ce que je venais de citer, je regrettais toutes mes décisions passées, de ma complète absence jusqu'à mon inattention ...

The Different Kind Of Love (Recueil d'OS Camren)Where stories live. Discover now