Chapitre 1 : La colère de Pétunia

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Le soleil illumina un instant la chambre de Lily, réchauffant la couverture sous laquelle la jeune fille s'emmitouflait.

Celle-ci dormait paisiblement, tournée en position foetale, rêvant d'une chevauchée d'hypogriffe au-dessus du château de Poudlard. Alors que la créature se mettait à planer au-dessus du lac, la porte de la chambre s'ouvrit à la volée. Lily se réveilla en sursaut.

Pétunia apparut dans l'entrebaillement.

- Je n'en peux plus, Lily, ta saleté de chouette s'est encore trompée de chambre !

- Iris ? balbutia Lily. Où est-elle ?

- Dans mon lit, en train de tout salir !

La soeur de Lily était au bord de la crise de nerf. Lily se frotta les yeux, se leva devant le regard furieux de Pétunia et marcha jusqu'à la pièce en face de sa chambre. Elle y trouva sa chouette, apparemment déboussolée, et la mit sur son épaule.

- Enlève cette bête de ma chambre, trépigna Pétunia. J'en ai assez !

Lily passa devant elle et regagna sa chambre en claquant la porte derrière elle, replaça Iris dans sa cage, lui donna un peu de Miamhibou et caressa une de ses plumes blanches pour se rassurer.

Lily jeta un coup d'oeil à sa chambre désordonnée, et soupira.

Les papiers de Chocogrenouilles jonchaient le sol près de sa valise ouverte sur le plancher, sur son bureau étaient entassés des dizaines de grimoire des années précédentes que Lily relisait quand elle avait l'ennui du monde magique.

Son écharpe de Gryffondor était pendue à la tête de lit et la cage d'Iris reposait sur un mélange de magazines "Secrets de sorcières", " Gazette du sorcier" et de robes de Poudlard.

Lily croisa son reflet dans le miroir pendant un bref moment. Elle demeurait plutôt petite, fine, discrète et rousse, avec de délicates tâches de rousseur sur les pommettes, et ses cils étaient d'un naturel très grand, ce qui lui donnait cet air sympathique et indulgent. Lily n'avait que quinze ans, mais possédait une véritable maturité depuis sa naissance.

Par la fenêtre, Lily aperçut un soleil de plomb dans un ciel tuquoise, ce qui lui semblait plutôt normal pour la première semaine d'août.

Dans la maison de la famille Evans flottait une odeur d'oeuf au plat, de gros sel et de bacon chaud. Elle rangea sa baguette à l'intérieur de sa table de nuit et descendit les escaliers de bois. L'odeur de sel se fit beaucoup plus oppressante lorsqu'elle entra dans la cuisine.

Mrs Evans remuait une casserole près de la gazinière, Mr Evans lisait son journal tout en buvant son café le petit doigt en l'air et Pétunia sirotait son jus d'orange en fixant Lily d'un air mauvais.

Lily soupira :

- Je vais faire un tour...

Elle entendit immédiatement sa soeur grommeler :

- Vivement que t'ailles rejoindre les cinglés de ton espèce...

Lily plissa ses yeux verts, mais se força à ne pas réagir et quitta rapidement la pièce.

Dans le hall d'entrée, elle enfila rageusement sa baguette dans sa poche et sortit dehors.

La chaleur l'étouffa mais elle continua à marcher sous la chaleur torride jusqu'à être hors de vue de la maison.

Au bout d'un petit moment, elle s'assit dans le gazon fraîchement tondu, à la pointe du lotissement. À ce moment-là, elle entendit des pas approcher.

Était-ce Pétunia ?
Pétunia avait osé la suivre !

Lily se releva et prépara une réplique cinglante à l'adresse de sa soeur.
Mais ce n'était pas Pétunia qui se trouvait là.

Un jeune homme, du même âge que Lily, s'approcha et lui sourit. Il possédait de longs cheveux noirs qui descendaient jusqu'à la taille. Son teint était pâle, mais ces yeux noirs s'illuminèrent quand Lily souffla :

- Severus...

Il alla a son encontre et s'assit près d'elle :

- Comment vas-tu, Lily ?

Sa voix restait grave, avec cette particularité d'articuler exagérément chaque syllabe. Il repoussa d'un geste de la main une abeille près de son nez crochu .

- Bien, mais cela irait mieux si Pétunia arrêtait de me traiter de monstre.

- Cette fille ne vaut pas mieux qu'un Veracrasse, assura Severus. Ce n'est qu'une moldue, elle est jalouse.

Lily haussa les épaules :

- Et toi comment vas-tu ?

- Je ne sais pas, ces temps-ci. Mes parents ne veulent plus que je te parle...

Lily dévisagea son ami, interloquée :

- Pourquoi ?

- En vérité, je ne sais pas trop... Je crois que c'est parce que tu es née-moldue.

Elle secoua la tête, indignée.

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Lily Evans et les maraudeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant