Nous nous partageons la nourriture. Bientôt, je me sens mieux.

― À propos de ton rêve, t'as dit qu'il y avait un infecté parmi nous ?

Je me lève et je regarde en bas en levant légèrement le rideau. Ils sont tous autour d'un feu à manger et à discuter, sauf Océane et Quincy qui sont à l'écart.

― Je te le dirai plus tard... Pour l'instant, j'ai besoin d'aller au petit coin.

Il m'attrape la main et nous descendons les escaliers.

― Améthys ? Ça va mieux ? me demande Oilossë.

J'acquiesce.

― Désolée de vous avoir inquiéter.

― Nous allons faire un tour, dit Flame. (Il regarde sa montre.) Dans dix minutes, il fera nuit, ne vous inquiétez pas pour nous si nous ne sommes pas encore là... Je reste avec Améthys ce soir. Si nous entendons quoi que ce soit, nous vous préviendrons.

Flame m'entraine dans les bois, il ne dit rien et je le sens tendu. Est-ce parce qu'il a dit aux autres que nous passerons la nuit ensemble ?

De retour, je récupère mon duvet chez les filles. Alaska me regarde avec des yeux taquins.

― Tu comptes échanger ton premier baiser ce soir ? demande-t-elle.

― Ne raconte pas n'importe quoi... Nous avons juste des choses à nous dire...

― Des choses à se dire ? dit Oilossë. On sait que ceux qui sont amoureux en profitent une fois qu'ils sont sur Tétra... alors lâche toi.

Je bats des paupières et je m'en vais sans protester. Flame et moi ne sommes pas amoureux, même si j'ai des palpitations au cœur ! Lui et moi, nous sommes juste des amis qui se protègent mutuellement.

Nous nous installons au fond d'une caverne. Il s'allonge et je pose ma tête sur son épaule. Bon, ok ! C'est vrai que des amis ne font pas cela, mais j'aime me blottir contre lui pour me sentir en sécurité et libre. Est-ce que ça signifie que j'éprouve autre chose pour lui ?

Un silence s'installe dans la caverne, puis j'entends des ronflements.

― Ils dorment, dis-je.

― Ouais, je sais.

― Ça dégage une odeur quand on dort ?

― Ouais, enfin l'odeur est moins abrupte.

Je me redresse légèrement, c'est sombre, mais ce soir, il y a un léger rayon de lumière lunaire. Je peux voir le visage de Flame. Je pose mes mains sur ses joues, et mon front touche le sien. Nos respirations s'entremêlent. Je ferme les yeux et je lui envoie les souvenirs de mon rêve.

― Des... cirthians purs ?

Je mets ma main sur sa bouche.

― Ne prononce pas ce mot... ça me donne des frissons.

Il retire ma main et me la serre.

― Ok... mais en bref les infectés sont des personnes atteintes d'un virus mis au point par les boudjelaihs et... ils sont capables d'arrêter des personnes comme toi... et s'ils te capturent, ils te livreront à la Fédération...

― Oui.

― Il y en a un parmi nous... et c'est lui qui t'as attaqué...

― Mais j'ai utilisé ce pouvoir surhumain... il aurait dû mourir !

― Il est toujours parmi nous... Nous avons vu des Revlafs capables de se régénérer, peut-être que lui aussi en est capable.

― Oui... quand je l'ai attaqué la première fois, je lui ai coupé la tête mais une autre a repoussé. J'ai dû m'enfuir.

― Peut-être qu'il a fui ton pouvoir avant que tu ne le tues et s'est alors régénéré. Maintenant, il va tenter de te capturer. En plus, comment a-t-il fait pour prévenir le QG ? Nos montres ne nous permettent pas de communiquer...

Je frissonne. Flame m'étreint.

― Peu importe. Je ne le laisserai pas faire.

― Même si c'était un de tes amis ? Il y a... je veux dire... Océane est une noire, elle a reçu la mission de tuer les infectés... Si c'était elle ou Pan... Nous avons vu de quoi ils étaient capables au temple... et ils sont capables d'infecter quelqu'un d'autre... Il avait l'intention de m'infecter moi aussi...

― Quincy... C'est lui que tu as vu lors de l'incident !

― Oui, mais comment a-t-il été infecté, si c'est lui ?

― Je ne sais pas mais, il est quand même bizarre depuis quelques jours... il était un trouillard et maintenant... t'as vu, il arrive à chasser n'importe quoi sans l'aide de personnes... Il a plus d'assurance. Je l'ai surveillé, et c'est vrai que par moment il fixait ton abri. (Il me rapproche de lui.) J'en mettrais ma main à l'eau, pour parier que c'est lui.

Je souris, en général, on dit mettre sa main au feu, mais Flame a déjà les mains en feu.

― Flame, dis-je, merci.

― Pourquoi ?

― Parce que tu me réconfortes... Même si par moment tu m'énerves, je t'aime bien. Je suis contente d'être ton fardeau.

― N'emploie plus le mot fardeau, je ne l'emploierai plus moi non plus. T'es ma compagne, OK ?

― Tu veux dire... ta coéquipière ?

― Ouais si tu veux... mais je préfère compagne.

Je m'allonge et je ferme les yeux. Mon cœur bat au rythme de son torse qui s'élève et s'abaisse. Je suis bien et je voudrais rester comme ceci, tout le temps. Mais soudain, une clochette résonne. 

Le fardeau_ Améthys II (TERMINE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant