Chapitre 1

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                                                                 EPISODE 3 :  AU CŒUR DE TÉTRA

                                                                                 ++Améthys++


LA PEUR AU VENTRE nous dévalons à vive allure un champ d'herbe aussi lisse que de la soie. Il fait sombre et quelque chose nous poursuit. Quoi ? Nous ne le savons pas. Mais une chose est sûre, nous n'avons pas intérêt à nous faire attraper.

Nous avons quitté notre refuge un peu avant que le soleil se pointe. Les garçons ont décidé de traverser le Désert de Narancs pour se rendre à notre prochaine destination. Ils voulaient que nous l'atteignions avant que le soleil soit à son zénith. Mais qui nous aurait dit que nous rencontrerions des bêtes dans cette forêt ?

Les premiers rayons du soleil s'élèvent alors. Les grognements s'assourdissent. Puis plus aucun bruit à part celui de nos pas. Mais nous ne nous arrêtons pas. Hors de question de perdre à nouveau un membre du groupe. La mort d'Ingvar nous a vraiment touchés, surtout Morween, qui malgré cela, semble avoir repris du dessus et transporte la tête de son Prototype sur son dos.

Au bout d'un moment, les arbres commencent à changer de formes. Ils deviennent plus grands et rougeâtres. Au sol, il n'y a pas de fleurs mais du sable rouge. C'est dans ce nouveau décor que nous galopons quand soudain, Niniel s'arrête.

― On est dans la zone, crie – t-elle affolée. C'est sous ce sable qu'ils sont sortis!

« Ils » des cannibales selon elle. Elle ne nous a pas donné plus de précision. Dès que Denethor lui demande à quoi ils ressemblent, elle éclate en sanglot et ne prononce plus un mot. D'ailleurs la voilà qui tremble comme une feuille à côté de moi.

Je prends une goulée d'air. Vu son attitude, ils doivent être encore plus terrifiants que ceux que nous venons de rencontrer. Quoique. Pour moi. C'est notre prochaine rencontre avec le prototype qui m'effraie. Le fait qu'il puisse absorber le pouvoir de Flame, l'intensifier et nous tuer... j'en suis terrifiée. Et, je ne veux pas perdre Flame. Cette attaque m'a ouvert les yeux. Je ne veux pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. Je tiens à lui.

― Bon, ok, je lance mes toutous pour qu'ils tâtent le terrain ! s'exclame Raptor.

― Non, attend, dit Flame. Même si tu envoies tes bêtes, ça ne servirait à rien. Ils ne sortiront pas de leur cachette pour attaquer tes monstres... Ceux qu'ils veulent, c'est nous. Les étudiants de l'Épreuve du Fardeau.

― Désolé de te dire ça Raptor, mais Flame a raison, confie Alban.

― Ben alors que fait-on ? interroge Raptor.

― Il faudrait qu'on puisse voler, annoncé-je.

Flame me regarde en écarquillant les yeux, comme si j'avais dit une énormité. Je mords mes lèvres. En effet, je suis la seule à pouvoir voler dans ce groupe et je ne me vois pas traverser la forêt en portant tout le monde.

― Y'a peut-être une solution, poursuit Flame. Nous ne pouvons pas voler mais nous pourrions marcher au-dessus du sable. (Il se tourne vers Pan.) Tu ne pourrais pas faire un chemin avec des arbres qui passeraient au-dessus du sable ?

Pan jette un coup d'œil à un arbre.

― Ouais, c'est possible.

Il pose la main sur un arbre. Ses yeux deviennent chlorophylles. L'arbre se tord, se penche, se tortille et ce, sans craquer. Puis des branches vont s'enraciner dans d'autres arbres aux alentours. Un pont, formé de racines, s'élève alors à un mètre du sol.

― Wooh ! Bien joué, lui dit Emo.

― Ne nous réjouissons pas trop vite, même avec ce pont, nous risquons de nous faire attaquer, avertit Flame.

― Traversons-le sans faire de bruit... enfin sans discuter, ajoute Denethor. On aura moins de risque de se faire remarquer.

Tout le monde hoche la tête.

Pan ouvre la marche. Nous le suivons en file indienne. J'observe devant moi, le feuillage des arbres frissonne. Mon cœur bat à vive allure, j'ai encore un mauvais pressentiment. Je regarde en bas pour vérifier qu'il n'y a rien. J'espère que nous ne croiserons pas ces créatures.

La traversée est longue. Pan utilise ses pouvoirs pour faire pousser le pont de racine. Tant que cela est possible, il vaut mieux rester en hauteur.

Les troncs d'arbres commencent à rétrécir. Bientôt, ce sont des arbustes, pas plus haut que mes genoux, qui matérialisent le paysage. La couleur du ciel change. Il devient orangé tout comme celui du sable. Je regarde ma montre. 10 heures 41 minutes.

― Je crois que nous sommes hors de la zone, déclare Denethor, pourquoi ne pas continuer au sol ?


Le fardeau_ Améthys II (TERMINE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant