Mais je crois pas qu'il s'agisse de violences corporelles dont elle a le plus peur. C'est des sentiments. De miens, des siens. Je compte pour elle, et après ?

Cette meuf compte pour moi plus que vous ne vous l'imaginez, rapport à mon comportement de gros connard, et mes quelques écarts aux mensurations de rêve ne portant rien, si ce n'est mon sexe dur et gonflé en elles. J'aime le cul, sale, rapide, sans nom, en silence. J'aime baiser, vite, de manière bestiale, sans prendre le temps de regarder la fille, la détailler, l'écouter parler et même la laisser squatter le plumard après m'être déchargé en elle.

Mais avec Ambre, c'est pas pareil. Je veux lui faire l'amour. Lentement, longtemps. L'écouter gémir, me parler, la bouffer des yeux, détailler chaque centimètre carré de sa peau, et la garder près de moi pendant des heures après nous être unis charnellement.

Son père veut que je prenne soin d'elle. Il s'est adressé au Fennec. Je vais donc tenir mon rôle du Fennec. Comme il se doit, à ma façon. Mais cette fois-ci, un Fennec amoureux.

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Point de vue Ambre

Ses baisers se veulent plus appuyés, insistants. Ses doigts croisés contre ma nuque m'électrisent purement et simplement. Le wasabi a bon dos, Ken m'offre plus de chaleur que le « piment » japonais. Il grogne, je gémis. Je ronchonne, il geint quand mes dents pincent sa lèvre. Sur le papier, ça avait l'air sensuel. En vrai, ça donne un Ken qui se plaint de ma violence.

- Je t'interdis de me traiter de chienne, sinon...

- Sinon, murmure-t-il suavement.

- Sinon, j'en sais rien, désolée pour mes dents. Je leur avais dit que c'était pas une bonne idée.

Sans quitter ses lèvres des miennes, il éclate de rire. Ce rire-là, celui qui me plait depuis le début, qui me rend heureuse quand je l'entends. Qui me donne envie de rester, de le voir rester, juste pour le plaisir de l'entendre, encore et encore.

Même si c'est à tes dépends ?

J'm'en cogne. C'est le son que je préfère. Il surpasse largement mon clavier et ma basse, finalement.

Sa main a passé sous mon sweat et vient se poser dans le bas de mon dos, non loin de ma cicatrice. Celle qui me rappellera à vie pourquoi je suis comme ça, aujourd'hui. Mais pour l'heure, cette douceur épidermique devrait me faire oublier la dureté de ma vie passée. Ses doigts, passent et repassent, en boucle, sur le bas de mes reins, en dessinant des formes géométriques non recensées dans les manuels de maths. Mais je m'en fous, ce passage incessant sur ma peau me rassure, me dis qu'il est encore là, qu'il ne m'a pas écouté, qu'il en fait qu'à sa tête. Mais en vrai, c'est pas ce que je voulais ?

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De devant la fenêtre, on se retrouve sur le canapé. Heureusement, bien moelleux. Assise à califourchon sur lui, comme ce jour où il a squatté et qu'on s'est chamaillés comme des mômes. La différence près c'est qu'aujourd'hui on s'embrasse. Vraiment. Sauvagement. Je ne sais même pas si je vais tenir le rythme. La véhémence de ses baisers rend mon rythme cardiaque complètement fou. Ses mains accrochées à mes hanches nues, le sweat relevé, n'arrangent pas la donne. Si je branchais mon cœur sur une MPC, Lo ou Eliott pourraient largement aller mixer sur du gros son électro, genre hardcore ou un truc du genre.

Hugo adorait ce genre de musique. Adorait surtout l'univers coké qu'il y avait autour. J'ai fait une ou deux soirées hardcore avec lui, je crois bien même qu'il s'agissait de free-party, vu l'absence de cadre. C'était dans la campagne au nord de Paris. Les gens qui se mouvaient bestialement autour de moi étaient perchés dans de hautes sphères aux substances toxiques, nocives et chimiques. Moi pas. Je devais bien être la seule. J'avais réussi à m'amuser cinq ou dix minutes sur la « musique », mais j'avais assez vite trouvé ça d'un chiant abyssal. Suffisamment pour qu'il me prenne la tête quand j'étais allée le voir lui dire que je voulais qu'on se barre.

De Rock et de FeuWhere stories live. Discover now