Jour 17

17 1 4
                                    

La lumière filtre à travers mes rideaux fermés. Elle vient s'échouer sur ta poitrine dénudée. Ton corps est finement enveloppé dans les draps fins. Tes doigts délicats s'accrochent à mon bras. Et tu sembles si paisible. Je me détache de ton étreinte et me lève doucement. Tu bouges un instant. Et plus rien. Tu dors encore. J'ai envie de te prendre en photo. Comme avant. Toi et ton air innocent. Depuis combien de temps n'as-tu pas dormi ? Je quitte la pièce calmement. Mes pas trainent jusqu'à mon salon. Les photos sont sur les murs. Les débris de verres ne se trouvent plus sur le sol. Tout est propre. Tout est intact. En cet instant tu n'es jamais partie. Le calme règne. Chez moi et dans mon corps. Tout est différent avec toi. Tout est à sa place. Parfaitement à sa place. Et je me sens bien. Entière. Enfin en vie. Tu sors de ma chambre. Les cheveux ébouriffés. Et les yeux à demi clos. Un simple t-shirt couvre ton corps. Tu me souris tendrement. Et mes lèvres s'échouent sur les tiennes innocemment. Une tasse de café à la main je t'observe déambuler dans cet environnement familier. Tout est enfin normal. Ton téléphone sonne. Et tu perds ton sourire. Tu raccroche vivement. Tu ne me dis plus rien. Et tu pars prendre une douche comme si de rien était. Un air grave sur le visage. Je m'habille lentement en t'attendant. Tu sors. La fatigue mord à nouveau tes traits délicats. Le silence plane dans mon petit appartement. Seul le bruit de ma sonnette vient briser cette ambiance. Je me lève et ouvre. Devant ma porte se tient ta mère. Droite comme un piquet. Et le regard inquiet. Je me décale légèrement. Et elle entre. Ses talons claquent le sol. Elle s'arrête devant toi. Tu trembles. Et elle te prend dans ses bras. Je ne bouge plus. Surprise par cette scène. Elle s'éloigne lentement de toi et s'assoie dans le canapé. Tu la rejoins. Et je reste debout près du bar. La conversation est douce. Pour une fois. Ta mère ne s'énerve pas. Elle te demande simplement de rentrer. De revenir avec elle. Mais tu refuses. Calmement. Avec un sourire presque effacé. Tu souhaites rester à mes côtés.

« Je l'aime maman. Et rien ne pourra changer ça, pas même toi. »

Tu me regardes tendrement. Ta mère soupire et se lève. Elle t'enlace une dernière fois. Et elle s'en va. Tu te blottis contre moi. Et j'expire soulagée. En me remémorant les derniers mots de ta mère.

« Prends bien soin d'elle. »

And If ou quelques points d'arc-en-cielWhere stories live. Discover now