chapitre 29

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Un vent chaud et humide me fouetta lorsque je posais les pieds sur le tarmac de l'aéroport. Je pris une grande inspiration avant d'avancer avec mon "fourre tout" et ma valise comme seuls bagages.
Une fois la procédure de vérification de mes papiers terminée, je prenais la route de la sortie. Dans la foulée, j'aperçu mon nom écrit sur un carton. Je me dirigeais vers l'individu.
-Ousseynou? Demandais je incertaine?
- oui c'est moi et vous êtes Zeya?
Je hochais la tête. Il sourit montrant une rangée de dents éblouissantes.
-comment c'est passé le voyage?
-bien merci.
-venez, je me suis garé juste à côté, dit il en prenant ma valisette.
- merci, euh attendez-moi s'il vous plait, j'aimerais acheter une puce.
-ok.
J'allais vers une petite cantine que j'avais repérée. L'acquisition terminée, je retournais vers lui. Il portait des noirs fumées mais je savais qu'il ne cessait de me regarder. D'ailleurs c'était le cas avec les gens que je croisais.
-est ce que j'ai quelque chose sur la face?
-pardon? Fit-il surpris.
-presque tout le monde me regarde y compris vous alors il y a forcément quelque chose qui cloche.
Il se contenta de rire avant d'hausser ses lunettes sur sa tête.
-je ne peux pas le dire.
-ah bon? et pourquoi donc?
-je ne veux pas vous irriter?
-c'est le fait de me le cacher qui pourrait m'irriter.
Il me regarda longuement tandis que je lui faisais face les poings sur les hanches.
- sauf votre respect mais en toute franchise, je crois que vous ne vous rendez pas compte de votre beauté.
Il parle de moi là? Moi, belle? Ahahaha c'est la meilleure des blagues.
Je levais un sourcil moqueur.
-oui Zeya, les gens vous regarde parce que vous êtes dotée d'une beauté rare. Rien qu'en vous regardant on sent que vous êtes spéciale. Ne me fusillez pas ainsi, vous m'aviez demandé et je vous ai répondu. On y va maintenant, ma mère nous attend.
Attendez il est sérieux là? Je mordis ma lèvre inférieure perplexe.
-...
-vous êtes furieuse?
-non...juste ahurie.
-c'est compréhensible.
Non mais sérieusement je ne suis pas du tout belle à ce point mais je ne vais pas en faire tout un drame. D'ailleurs j'ai pris un peu de poids et ça me dérange grave. Je ne fais que manger durant ces temps ci. Je me goinfre surtout de chocolat lorsque la solitude ou le stress me gagne. Je ne sais pas pourquoi mais ça m'aide à m'apaiser du coup je ne m'en prive pas. Je vais profiter de mon séjour pour rééquilibrer mon alimentation.
Pendant que nous marchions, je profitais du fait qu'il me dépassait pour le détailler. Ousseynou est le fils de Mariéme Anta. C'est elle même qui lui a expliqué la situation et il s'est proposé de me venir me chercher.
Il est assez grand, environ 1m80, teint noir, bien bâti, le visage aux traits doux. Il devait avoir la trentaine. Nous nous arrêtions devant une « KIA Sportage » noire.
Il ouvrit la malle et déposa ma valise avant de m'ouvrir la portière avant. Je le remerciais en prenant place.
Sur la route, j'en profitais pour appeler ma tante et m'assurer que les enfants allaient bien. J'avais également appelé Alioune. Ouseynou me déposa directement à l'hôpital où Tante Mariéme Anta nous attendait. Elle m'informa que l'opération de ma mère fut longue mais elle s'est bien déroulée et que sa vie était hors de danger. On l'avait emmené en salle de réveil. J'ai été allé voir le docteur qui m'a expliqué qu'on lui a inséré une prothèse à la hanche. En vérité, elle a eue une déchirure du col du fémur. Je ne peux expliquer le grand soulagement que j'ai eu. J'ai pu la voir. Ses traits étaient tirés mais le sommeil semble être un remède contre la douleur.

J'ai passé toute la journée et le jour suivant à faire des allers retours entre l'hôpital,la maison, la banque et d'autres sociétés pour régler les papiers. Le montant de l'opération s'élevait à presque quatre millions de francs Cfa sans compter les frais d'hospitalisation. Je me suis débrouillée de rassembler la somme vite fait.
Tante Mariéme Anta ainsi que Ousseynou venaient nous rendre visite chaque jour.Ce dernier m'avait présenté à sa femme et sa fille âgée de neuf mois. Ils furent tous adorables et ils nous ont beaucoup aidés. Une semaine après, l'état de la jambe de ma mère s'était amélioré mais sa tension faisait des siennes.
Je venais tout juste de finir de l'aider à manger et pendre les médicaments quand on frappa à la porte.
- oui, fis-je en débarrassant les plats.
Je croyais que c'était une infirmière mais avant même de me retourner, je sentis un parfum. Ce parfum que je reconnu et qui fut que mon cœur s'arrêta de battre. Je restais immobile.
Non, ce n'était pas possible. J'hallucinais.
-zeya.
Oh mon Dieu, cette voix rauque et cet accent particulier m'avaient tellement manqué. Si j'étais une glace, c'est sûr que je fondrais sur place.
Mais qu'est ce que je raconte moi.
Je me retournais et lui fit face. Il était là, dans un tailleur bleu de nuit et une chemise blanche qui lui allaient impeccablement. Il tenait un magnifique bouquet d'une main et un grand sachet d'une autre. Je levais lentement les yeux pour rencontrer ce regard qui me foudroya. Il n'avait pas changé si ce n'est sa chevelure qui a poussé et sa barbe rasée de prés qui ne firent qu'augmenter son charme. Je me maudis intérieurement de ressentir toutes ses choses. Je me pinçais les lèvres et fermais mes poings pour me donner une contenance.
-zaid?
Il avança jusqu'à ma hauteur tout en continuant de me darder son regard pénétrant.Je devais me concentrer sur autre chose qu'à ce rêve ou cauchemar? Qui se tenait devant moi.
- Zaid c'est bien toi?, souffla ma mère.
Il se tourna vers elle et je me rendis compte que je recommençais à respirer.Heureusement que nous n'étions pas seuls. Je n'avais jamais pensé le rencontrer encore une fois et encore moins ressentir des émotions contradictoires.
-tatie, dit il en prenant place à ses cotés. Comment vous sentez vous? Il fronça légèrement ses sourcils l'air inquiet.
-je vais mieux mon fils, dit-elle tant bien que mal. Tu reconnais Zeya? Zeya c'est Zaid, le fils d'un ami à ton père.
- ah, fis-je tout simplement. Je ne savais quoi dire tandis qu'il me regarda.
-d'ailleurs comment va t'il?
-il se porte bien tatie.
-c'est pour moi ça? demanda ma mère en désignant le bouquet.
-oui tatie.
Ma mère aime beaucoup les fleurs. Je crois que c'est d'elle que je tiens cette passion.
-oh bégonias et primevères il est trop beau, fallait pas. En plus elles sentent bon, dit elle en humant les fleurs. Zeya, va chercher un vase s'il te plait.
-heu oui, dis je en prenant les fleurs et sortant rapidement de la chambre. Une fois la porte refermée, j'inspirais et expirais longuement.
Pourquoi me perturbe-t-il autant? Je ne vais pas mentir en disant qu'après tout ce temps, j'ai réussi à faire une croix sur lui. Il occupait mes pensées la majeure partie du temps et à présent, le voilà en face de moi. Que faisait-il ici? Comment a t'il fait pour savoir que ma mère était à l'hôpital? Fallait que je sache.
J'allais demander un vase puis retournais à la chambre.
J'entendis leurs rires quand j'entrais dans la chambre. Je posais le vase et le bouquet de l'autre côté. Je le sentis me regarder. J'allais m'asseoir ensuite sur la chaise faisant face au lit. On frappa de nouveau à la porte. Le kinésithérapeute arriva.
-bon tatie, je vous laisse vous reposer, dit Zaid en se levant.
-non mais tu t'en vas déjà?
-oui tatie, j'ai un rendez vous dans trente minutes.
-d'accord mais tu promets de revenir me voir avant de rentrer hein.
-oui tatie, ne t'en fais pas. Si bous avez besoin de quoi que ce soit je suis là. Tenez je vous ai également acheté des fruits et du lait.
-oh merci mon fils, c'est trop, vraiment.

Il se leva et fit mine de partir.
-mais Zeya raccompagne le au moins, fit ma mère.

le combat d'une vie (En Correction)Where stories live. Discover now