Chapitre 8. ✔️

Depuis le début
                                    

Je me demande pourquoi il m'a amenée ici.

— Tu vois ces deux filles Aurélie ?

Il me faut une seconde pour tourner la tête et jeter un œil par-dessus mon épaule, croisant son regard. Je constate qu'il a retroussé ses manches du pull gris sur ses avant-bras puissants alors que je fuis le regard de l'étranger. Je distingue une fine chaîne en argent à laquelle pend une petite croix autour de sa nuque. C'est assez ironique qu'il soit croyant : lui qui doit être la cause de tous ces meurtres et bourreau à ses temps perdus. Jésus n'avait-il pas dit « aimez-vous les uns les autres » ? Il a dû mal comprendre le 8e commandement de Dieu.

— Si tu ne m'écoutes pas Aurélie, tu finiras comme elle, jure-t-il.

Sa voix qui n'est qu'un murmure, elle se faufila dans mon oreille et résonna dans ma tête, mes poils s'irritèrent très rapidement par la suite. Bien que sa menace soit bien rentrée, je m'interroge sur la raison de leur présence ; homme ou femme. Ils ne comptent pas jouer au twister ou faire un Uno. En regardant à nouveau dans leur direction, j'aperçois les deux hommes discuter entre eux. L'étranger qui me fixait il y a quelques secondes me zieute du coin de l'œil tandis que l'autre suit son mouvement. Je détourne rapidement les yeux.

— Que font-ils ici ? Changé-je de sujet.

— Ca ne te regarde pas, objecte-t-il à tire-d'aile.

Au fond, je m'en contrefiche un peu (beaucoup). Ses affaires ne me concernent pas et je n'ai pas envie d'y être impliquées.

— Tu as le choix Aurélie et il est simple : tu m'écoutes et je te traiterai bien, sinon je peux t'assurer que tu finiras ta journée en tenue très ouverte comme elle et la nuit dans un lit, suppliant d'arrêter de faire ce qu'un homme te ferait. Je ne serai pas là pour te sauver cette fois-ci.

Là, c'est sûr, je ne peux rien répliquer. Je ne peux pas me permettre de prendre le risque d'être tripotée. Je ne veux pas qu'il prenne conscience de l'impact de sa menace sur moi, mais je sais qu'il me voit frissonner. Je me racle la gorge tandis que mes mâchoires se contractent. Je le regarde le plus longtemps possible. Mes entrailles se retournent. J'ai un millier de remarques à lui balancer et aucune n'est importante. Parce qu'il me reste quoi à manifester ?

— Ai-je été clair ?

Il me répéta la question. Clairement ? Je suis sa pute. Il incline la tête sur le côté, le regard indéchiffrable, intense. J'ai perdu ma langue. Ce n'est que quelques secondes après un long silence que je réponds simplement par un hochement de la tête.

— Tu es muette ? Grogne-t-il fortement.

C'est à ce moment-là que je sentis plusieurs têtes se retourner dans notre direction, je suis presque sûre que j'entends aussi les voix s'arrêter chacune leur tour. Sympa d'être le centre de l'attention.

— N- euh oui, dis-je finalement.

Je dis ce qu'il veut entendre.

— Oui quoi ?

Je lève les yeux au ciel. Quand j'essaie de m'éloigner, il attrape mon poignet et le tord, me rapprochant encore plus. Il attrape mon menton pour que je le jauge droit dans les yeux. Je vais lui dire où il peut se le mettre et qu'il peut aller se faire foutre. Mais après une pensée assez évidente : je ne suis pas certaine de vouloir faire l'expérience de ses menaces pour l'instant.

— Oui, j'ai compris, conclue-je.

J'enlève d'un mouvement ses doigts alors que je regarde ailleurs. Je sens les yeux de Liam me détailler de près. Le bruit revint directement lorsque Liam me lâcha enfin, libérant mon poignet. Je le masse instinctivement et remarque qu'une marque rouge s'est créée.

PURSUED [terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant