miss clarke ? (camren)

Chapitre n°14

- Oh non, ce serait bien trop long. J'entends la fin de cette année... Un mariage de Nouvel An pourrait faire une excellente publicité pour l'entreprise, chérie.

Nouvel An ? Même pas année scolaire ? Non mais dites-moi que je rêve c'est pas possible !

- Sérieusement papa ? Une "publicité" ? C'est tout ce que cet engagement t'inspire ?

- Ne joue pas les princesses, Karla... Le mariage est un ensemble de niaiseries sans intérêt, alors autant lui donner une utilité, non ?

Il me posait la question, mais sans doute était-ce simplement pour paraître poli. Je le détestais. Encore plus que je ne le détestais déjà.

- Il ne reste plus qu'à en informer Daniel, je suis sûre qu'il sera ravi ! enchaîna ma mère sans l'ombre d'une hésitation

- Et s'il n'accepte pas ? les défiai-je

- Il acceptera.

Ce ton si confiant me fit frissonner.

- Comment ça ?

- Voyons... Ce mariage le rendrait patron d'une entreprise, riche, avec une femme pour porter ses enfants. Je trouve que c'est un marché plutôt équitable !

- Et si moi je ne veux pas ?

- Grandis un peu, Karla, tu nous fatigues avec tes questions. Tu n'as aucun moyen de payer tes études par toi-même.

J'allais répliquer, mais mon père me coupa à nouveau la parole.

- Nous l'avons invité à manger ici ce soir, alors sois présentable, annonça-t-il tandis que mon sang bouillonnait dans tout mon être

- Ce soir ?!

- Cesse de faire le perroquet, ça ne te va pas. Et oui, ce soir. Il faut nous laisser assez de temps pour tout organiser, tu comprends ?

- Bien sûr, dis-je, sarcastique

- Oh ! Et tu es privée de sortie.

- En quel honneur ? demandai-je, affolée

- Dois-je te rappeler que tu as découché ? Sans oublier ton impertinence exaspérante... Que diraient les gens s'ils apprenaient ce genre de choses ? Daniel a l'air d'être un garçon ambitieux, lui. Et raisonnable. Et intelligent.

- Je n'ai pas...

- Il suffit, Karla ! Monte dans ta chambre, et tiens-toi tranquille.

Je restai quelques secondes plantée devant eux, abasourdie, avant de leur tourner le dos et de fuir dans ma chambre les larmes aux yeux. Sofia m'attendait, assise sur mon lit, les sourcils froncés.

- Kaki, ça va ? me questionna-t-elle en se blottissant dans mes bras

- Ne t'inquiète pas pour moi, répondis-je, la voix tremblante, passant nerveusement ma main dans ses cheveux, va jouer un peu dans ta chambre: j'ai besoin de réfléchir un moment toute seule...

Elle leva vers moi des yeux remplis d'inquiétude.

- Sois tranquille ma puce, je vais bien.

Elle m'embrassa le menton avant de s'en aller en trainant les pieds. Je la regardai partir, et alors que je me relevai avec peine, mon téléphone vibra dans ma poche.

Lauren: Salut toi ! Alors, cette discussion avec tes parents ? Ils ne t'ont pas enfermée dans une cave froide et humide j'espère ? ^^

Je souris à la vue de ce message, puis soufflai bruyamment. J'avais envie de tout lui raconter, mais par message c'était bien trop dur. Je décidai de simplement la rassurer: je lui devais au moins ça, elle avait été tellement adorable et prévoyante avec moi...