1

3.2K 359 223
                                    

"-Encore ?
-Oui.
-Je vais devoir attendre combien de temps ?
-Environ deux heures. "



Je soufflai, enfin.
Voila.
Cela fait onze ans.
Onze années sont passer dans lesquelles je suis resté enfermer entre quatre murs, tous noircit par les traces de chaussures et la haine des détenus précédents.
J'ai partagé ma chambre avec diverses psychopathe qui méritaient vraiment leurs arrestations.
Onze années à me pourrir moi même, attendant sans spécialement déroger à ma peine, que le temps passe rapidement.

Je les ai attendu ces onze années, je les ai tellement attendu que je n'arrive toujours pas à croire qu'elles sont enfin là, morte et s'éparpillant dans mon dos.

Je souris.
Depuis hier soir, j'attend impatiemment que l'air libre m'envahit désespérément.
Ma mère vient me chercher normalement, elle n'est pas venue une seule fois en prison, bien trop honteuse de la raison de mon emprisonnement.
Cela ne me fais ni chaud ni froid, je m'en moque.
Le gardien à l'entrée m'a informé que ma mère serait en retard, -encore une fois, pour pas déroger à la règle- je devais encore attendre avec sur moi, les vêtements du jour de mon arrestation.
Trop de mauvais souvenir.

Nous y voilà, 19 août.
Onze ans au paravant, trois jours plutôt, se déroulait mon arrestation officielle.
Je dois aller chercher mon billet de sortie la maintenant ; mes objets personnels m'ont ete rendu, j'ai mon portable ainsi que mes cours dans ma sacoche.

Je me sens tellement désorienté.




"-Yoongi ! je tourne la tête rapidement vers la voix crochu de ma mère ; elle traverse la cour, m'interpelant au travers de la fenêtre. Je suis la yoongi ! elle s'approche de moi, me baise le front, 's'incline devant l'agent puis prend place au bureau.
-Très bien madame Min, entrez. "


Et c'est partit.
Deux heures horrible ou l'on me rabâche un crime que je n'ai pas commis. En quoi aimer quelqu'un est il un fait qui te vaut la prison ? Je ne comprends pas, j'y ai réfléchis pendant ces onze années mais à aucun moment, mon esprit à su expliquer le pourquoi du comment.
Pour moi, je ne méritais pas ça.
Je ne méritais pas d'avoir passé du temps avec des violeurs, tueurs et autres attardés mentaux complètement givrés et dépourvus d'humanité ; je ne méritais pas ça mais peut importe, puisque maintenant je rentre. Je rentre à la maison.

Jamais j'aurai pensé y retourner un jour mais quand il le faut, on doit le faire.

Je suis pratiquement à la rue de toute manière ; le bail de mon appartement a ete rompu, on a prélevé presque 53 000 000 ₩ en global sur tous les comptes que j'avais d'ouvert - qui au passage n'en comptait que la moitié jusqu'à ma retraite - et je n'ai plus vraiment quelque chose à moi.
À part mes meubles et mes vêtements qui sont dans le garage de mes parents.

Qui aurait cru qu'il se passait autant de chose lorsque l'on allait en prison...

L'homme a l'uniforme impeccablement froissé attrapa une feuille tâché de phrases aux sens salaces qu'il me colla sous le nez, agitant sa mine de crayon bic noir sur chaque lignes qu'il énumérait.
Pas le droit de sortir sans ma fiche.
Pas le droit de postuler pour un travail qui comporte des interactions directes avec des mineurs.
Pas le droit de partir tard la nuit.
Pas le droit de partir tôt le jour.
Pas le droit de m'approcher des jardins d'enfants et des écoles.
Pas le droit de consommer de l'alcool et de la drogue.
Pas le droit de prendre le volant.
Pas le droit de m'éloigner de mon lieu de résidence.
Pas le droit de louper mes séances avec mon psychologue.
Pas le droit de voyager pendant les prochains 6 mois.
Pas le droit de vivre.

ᴋɪɴᴋ ᴍᴇ ᴅᴇᴜx, ygjmWhere stories live. Discover now