L'appel de l'élue

Un danger approche...

                    

« Prends ton temps, Darius, je suis certaine que tu trouveras un moyen d'éveiller ma bête... »

Ils en ont de belles, eux, je suis complètement perdu face à leurs requêtes. Chanter, c'est pour les femmes, les élues sacrifiées à la bête, leur chant calme l'animal et une union peut s'entamer. Moi, je ne chante pas, merde, j'ai faillis m'esclaffer à sa demande, espérant à une blague... Et puis non. Mary attend de moi un miracle...

Ils l'attendent tous. 

Je n'ose pas appeler le monde des esprits, mon père risque de bien se marrer, chose qu'il doit faire en ce moment même d'ailleurs. Je suis incapable de trouver ce moyen, pourtant, tout le monde au village semble avoir retrouvé la paix intérieure, ils ont confiance en moi et je suis là, à cet endroit spécial, j'ai encore fuis sous prétexte d'avoir le territoire à surveiller...

Ce qui est mi-vraie seulement, depuis peu, les hommes s'aventurent par ici, je dois y être pour quelque chose, j'ai fais trembler la terre sous la colère en apprenant la trahison de Shana... Les hommes ne doivent pas nous trouver, il en va de la sécurité de tous... Je suis une minable... 

L'odeur apaisante de Mary se fait sentir, elle s'approche lentement et je tente de faire bonne figure, sauf qu'elle sait combien je suis terrifié de ne rien pouvoir faire, elle a simplement la délicatesse de ne rien me faire remarquer. Ses mains se posent sur mes épaules, ensuite elle prend place derrière moi, me laissant m'accrocher à ses jambes de chaque côté. 

- Ne te fais pas autant de soucis, mon amour... Tout va bien se passer... Me dit-elle en posant sa joue entre mes omoplates.

- Je sais. Mentis-je agacé par le « menteur » de ses songes. J'ai l'impression que je vais tout gâcher... Admettais-je finalement. J'ai l'habitude d'avoir de lourdes responsabilités sur les épaules, j'ai appris très jeune à gérer la meute, à la guider, à me faire obéir, à obtenir leurs confiances plutôt qu'une constante crainte de leurs chefs... Mais là...

- Tu peux le faire...

- Explique-moi comme tu as fais, toi, je suppose que ce journal ne contenait pas le chant... Tu l'as pourtant récité avec... Amour...

Mary passe ses bras autour de moi, resserre la pression de son corps contre le mien, je crois que c'est un câlin dont elle seule a le secret. Mon père me disait tout le temps que montrer mes sentiments à celle que j'aime est la plus belle des choses, pour moi, pour elle, pour nos âmes liées... Alors, je m'accroche à ses bras et me repose sur cette petite femme si puissante.

- J'avais... Un refrain en tête... Oui, un refrain sans parole ! Commence-t-elle. Tu n'imagines pas ma joie à ces moments, j'avais tant espérée être l'élue et à chaque fois que je chantonnais, je me voyais ... Ici.

- Ton âme sentait ou se trouve sa place... Susurrais-je si bien dans ses bras.

- Lorsque je suis arrivée au village, je ne pensais qu'à ce qui vivait dans la forêt, à toi, à cette famille qui me manque cruellement... Et le soir de notre rencontre, le refrain m'empêchait de dormir, alors je me suis précipité mi-éveillée à la bordure des bois... C'était magique, Darius ! J'ai senti mon corps se réchauffer, vibrer, appeler inconsciemment... Toi.

- Et je t'ai entendu... Je crois même que ton refrain résonnait dans ma tête sans que je ne m'en rende compte...

- J'ai ouvert la bouche, rit-elle, et mon âme t'a appelé... Oui, mon âme Darius, c'est elle qui parlait. Je pense que tu dois te laisser aller, ton âme, ta bête, cette chose en toi qui... A besoin de moi... Termine-t-elle hésitante et je me détourne pour pose mon corps sur le sien. Que j'aime la sentir ainsi.

- J'ai besoin de toi, plus que jamais, j'ai besoin de te savoir heureuse et épanouie, Mary, j'ai besoin que tu puisses avoir nos enfants, car c'est ce que tu veux plus que tout... J'ai besoin de te sentir... heureuse...

Mary rougit et pose ses mains sur mes joues. Elle est si belle en cet instant. Je sens son amour vibrer en moi, je le laisse échauffer chacune de mes pores, laissant ma bête la sentir et peut-être m'aider à éveiller la sienne... Seulement, la seule chose que j'ai envie, là, c'est de la prendre sauvagement. Fichu hormone !

- Moi aussi j'en ai envie... Dit-elle en m'embrassant rapidement.

Ma petite moitié sait ce qu'elle veut, dis donc. Je passe une main sous elle, et libère ma queue de l'autre. Mary soulève les jambes et me donne accès à son sexe. Ses bras m'enlacent amoureusement, et je dépose mes lèvres sur les siennes avant d'entrer lentement dans son entre humide... C'est tellement bon d'être là, le son qui m'emplit me prouve la réciprocité du plaisir que Mary éprouve. 

- Je veux que tu sois heureux, toi aussi, Darius... Susurre-t-elle en s'accrochant un peu plus.

Et je gronde d'envie tout en commençant à me mouvoir en elle. Je ne peux détacher mes yeux d'elle, de ses mimiques alors qu'elle jouit de cet instant, de sa façon de passer sa langue sur ses lèvres avant de les mordiller, de son envie de me regarder alors que cela lui est difficile... Elle est parfaite, ma Mary...

Je ralentis, accélère, m'amuse de la folie qui anime ses traits. Oui, je l'aime, oui, je la veux, et oui, je ferais en sorte de trouver une manière d'éveiller sa bête. Je deviens brutal, claque en elle sans retenir, savoure ses cris et contraction pour me pencher et mordiller ma marque... Mary hurle et jouit bruyamment, me menant également à l'extase, je me perds un instant... Tout es parfait... 

Jusqu'à cette senteur... 

Je me déplace, cherche la source du danger, Mary se rhabille et cherche la même chose que moi cependant sa réaction est loin de ce que j'imaginais. C'est pourtant la première fois qu'elle sent une autre odeur que la nôtre, elle devrait se sentir en danger... Sauf qu'elle glousse.

- Darius, c'est... Oh, mon Dieu... Rit-elle en partant vers les bois, je la rattrape, près à la gronder mais...

- Charles ? C'est l'odeur de ton oncle ? Demandais-je et la joie qui illumine ses yeux me pince le coeur. Il lui manquait...

- Allons le trouver, Darius, il... Il sait... Il... Peut-être qu'il s'est perdu ? S'inquiète-t-elle en prenant les devants.

Je la suis en silence, étonné par ses instincts qui s'éveillent. Mary renifle les airs, elle semble avoir fait ça toute sa vie et une certaine fierté m'envahit. Ma petite humaine était sauvage bien avant que le destin nous réunisse... Et un homme grisonnant se dessine devant nous, voir Mary se jeter dans ses bras ne me plaît pas.

Je le regarde, en silence, Charles est un homme bon, je l'ai toujours senti, cependant, il était un homme avant tout... Les hommes sont dangereux... Et leurs étreintes dure plus que nécessaire alors je tire Mary vers moi, aussi discrètement que le possible me le permet, sauf que le regard noir qu'elle me lance me prouve qu'elle a tout saisit... 

- Qu'est-ce qui t'amène ici, Charles, tu sais que mes hommes auraient pu être dangereux... Ils ne te connaissent pas...

- Je sais, fiston, je sais... Parle le vieillard sans quitter Mary des yeux. Tu es magnifique, ma chérie, je vois que cet homme grognon sait s'occuper de toi...

- Je ne suis pas...

- Il boude pour un rien mon oncle, mais il est gentil et sensible ! Le soutient mon âme qui va moins rire lorsque nous seront seuls. Je remarque les traits de Charles se crisper et son odeur change par l'anxiété.

- Que ce passe-t-il ? Tu sens... La peur.

- Tu es malade ? Quelque chose ne va pas ? S'il te plaît, ne me dis pas que...

- Je suis venu vous prévenir... Personne ne sait que je suis ici, mais, vous êtes en danger, mes enfants.

Ma bête remue dangereusement, elle est prête à défendre ceux qu'elle aime. Mes instincts d'Alpha sont en éveil car je sais déjà ce qu'il veut dire. Ce n'est pas le bon moment, merde, pas maintenant que j'ai Mary... Ma gorge vibre, je sers la main de ma moitié, près a tout... Charles me fait un signe de tête positif pour confirmer mes soupçons.

- Que se passe-t-il, Darius ? S'agace ma moitié.

- Les hommes viennent nous détruire...