Love Pills: 5

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WARNING: ce chapitre est plus "moche" que les autres (plus cru, plus de vulgarité) et ça va continuer comme ça, l'histoire l'exige. Je préviens pour préserver vos petits coeurs!

Taehyung ouvrit les paupières... Et le referma presque aussitôt, aveuglé par les rayons du soleil. Il faisait beau ? La surprise acheva de le tirer du sommeil et il s'étira, étrangement reposé.

- Kookie...

Il était parti. Sans doute de retour dans son district, pour subvenir à ses besoins. Taehyung s'habilla, et se prépara à retourner dans les rues pour continuer ses sombres besognes. La vie reprenait son cours... Les événements de la veille semblait être si lointains... Taehyung s'inquiétait quand même un peu pour Hoseok. Mais il n'avait pas le droit de le rencontrer de son plein gré, alors il garderait ses craintes pour lui. De toute façon, il n'était pas toujours au courant quand le patron décidait d'utiliser l'un d'eux. Il descendit les marches en courant, et fila dans la rue. Une ruelle en particulier l'intéressait, c'était son lieu de « commerce » favori. Un vrai foutoir, plein de luxure et d débauches, où les filles de joie buvaient sur l'argent des dealers et des barmans en l'échange de leurs charmes. Mais avant qu'il ne puisse atteindre le chemin pavé, quelque chose agrippa son poignet et le tira dans une impasse pleine d'ordures. Taehyung remonta son genou vers son agresseur, et asséna un coup sur sa nuque du tranchant de la main. Une silhouette qu'il eut le temps de reconnaître s'écroula à ses pieds dans un gargouillis :

- Hoseok !

Que faisait- il là ?! Taehyung regarda son poignet, là où les mains d'Hoseok l'avaient attrapé. Il était rouge, et luisant. Du sang.

- Tu es encore blessé ?

L'autre se releva, et s'accrocha à son cou avec l'énergie du désespoir :

- Aide-moi, Tae... Aide moi, je t'en supplie, il faut que tu m'aides...

*****

Taehyung lui avait donné de quoi se changer, et de quoi manger. Voilà deux fois que ses vêtements finissaient sur le dos de son ami et bien qu'il soit généreux, cela devenait problématique : il n'avait pas de quoi en racheter, les vêtements étaient rares dans la ville pauvre et de ce fait ils étaient très onéreux. Il avait paniqué devant la détresse de son ami, et avait acquiescé à sa demande, l'attirant à lui pour le soutenir jusque dans l'immeuble, en essayant d'éviter le regard interrogatif et pervers des badauds. Mais désormais il s'inquiétait de la témérité de son geste. Bien sûr, il ferait tout pour aider son ami mais... Si le maître lui tombait dessus, il ne cèderait plus. Taehyung avait trop joué de sa « supériorité » avec lui. Cependant, il devait écouter l'histoire d'Hoseok, le pauvre semblait tellement perdu... Taehyung se souvint alors de leur baiser. Il l'avait embrassé. Avec ou sans arrières pensées ? était- ce le désespoir ? ça ne pouvait pas être de l'amour... Taehyung s'assit en face de lui, une tasse à l'anse brisée posée sur son genou :

- Raconte- moi, maintenant.

Hoseok prit une grande inspiration, et il déblatéra :

- Après que tu sois parti hier, j'ai pris ta place, et...

- Et ?

Le maître lui avait- il fait du mal ? L'avait- il battu avant de le tordre en tout sens ? L'avait- il menacé ? Taehyung déglutit, sentant la bile monter dans son œsophage. Hoseok se releva, s'approcha de lui, lui saisit les deux épaules et dans un cri qui mêlait joie et terreur il lui dit :

- Tae, le patron est mort !

*****

Il referma la porte devant le visage terrifié de Taehyung. Il lui expliquerait tout, au moment opportun. Pour l'instant... Hoseok se retourna lentement, et il vit le patron assit sur le lit, sa bedaine plissant sa peau sous son peignoir, la mâchoire tombante... Il crut même voir un peu de bave au coin de ses lèvres, comme un canidé qui attend son repas. Il s'avança, prêt à ruiner une fois de plus sa fierté. Il connaissait le principe. Et puis cette fois, il avait une bonne raison. Un sourire flotta sur ses lèvres tuméfiées quand il revit les yeux brillants de Taehyung, quand il constata qu'il sentait encore sa bouche contre la sienne... Oh, il avait fait le bon choix. Le maître, las d'attendre, le poussa avec brutalité contre le lit, et quelques lattes du sommier craquèrent. Il le déshabilla rapidement, et posa sa grosse bouche sale dans son cou. Le patron ne les embrassait jamais. Pourtant, Hoseok était prêt à parier qu'il aurait sans peine embrassé Taehyung. A cette pensée, il sentit une colère fulgurante et le contact du patron lui devint insupportable. Il l'écarta.

- Pas toi aussi ! On ne joue pas avec moi !

Il lui bloqua les poignets, les enroula dans la ceinture de son peignoir et le menotta ainsi contre les barreaux du lit. Puis il lui attacha les chevilles, toujours vociférant :

- Vous ne savez pas le pouvoir que j'ai sur vous ! Vous seriez tous déjà crevés sans moi ! Quoi, tu as peur ? Tu pleures ? Pleure encore, salope, pleure quand je te prendrais. Et quand j'en aurais fini avec toi, Je m'occuperais de Taehyung. Cette pucelle a bien besoin de sentir un bon mâle. Il va pleurer, lui aussi, il va me supplier ! Mais qu'est ce que ça sera bon quand je m'enfoncerai dans son...

Le patron se mordit la langue, quand un pied s'abattit sur le sommet de son crâne. Il n'avait pas bien serré ses nœuds... Hoseok libéra sa deuxième cheville en profitant dans l'abrutissement du patron, puis il courut vers le mur, les yeux fixés sur le corps difforme qui se redressait déjà, les mains cherchant à tâtons de quoi se défendre. Le maître se traîna vers lui, et brandit le poing... Hoseok avait prit un vase en cristal, qu'il venait de briser sur l'entrejambe de leur violeur. Le maître tomba au sol, son visage bouffi rouge de douleur, les yeux injectés de sang. Il l'insulta en lui hurlant menaces et promesses atroces. Hoseok ne l'entendait même plus. Il ne se contrôlait plus lui-même. Son esprit trop détaillé avait imaginé Taehyung, son Taehyung, impuissant face au monstre humain, recroquevillé sur des draps blancs sans pouvoir s'enfuir... Il avait vu Jungkook dans l'appartement, attendant le retour de son amant, immobile. Il s'était vu lui, ignorant. Encore une fois, il explosa un vase contre le front dégarni du patron. Puis il le roua de coups à l'aide d'un chandelier, et il hurlait à chaque assaut qu'il lançait. Les insultes devinrent des supplications, mais il ne cessa pas. « Tu vas payer, tu vas payer pour tout ce que tu as fait ». Quand le chandelier fut trop lourd pour ses bras minces, il s'empara d'un presse- papier ouvragé. Il frappa jusqu'à ne plus pouvoir lever le bras, le visage et les paumes sanglantes, les yeux mi clos et le souffle réduit à un sifflement désagréable. Devant lui le maître ne bougeait plus. Hoseok revint à lui, petit à petit, et il réalisa. La panique le submergea. Les mains dans les cheveux, tirant dessus à se les arracher, il fouillait fébrilement la pièce pour trouver de quoi masquer son méfait. C'est ainsi que le corps finit dans une valise, les membres tordus tant bien que mal. Hoseok vérifia la sûreté du couloir, avant de le traverser en tirant derrière lui la grosse malle qui marquait le sol de la couleur de la mort. Il l'amena jusqu'à la rive d'un canal, et en tremblant il tira de sa poche un briquet qu'il abandonna sur le cercueil de fortune. Puis il disparut dans la nuit, le corps encore couvert de fluide vital, les yeux écarquillé par le choc et les muscles douloureux.

(Encore un chapitre... Et oui, enfin notre patron adoré a payé. Mais croyez moi, c'est que le début des problèmes pour les garçons. Attendez la suite ! Amour et sucre d'orge, Kabonazo.)

Love PillsWhere stories live. Discover now