De la poudre à fusée.

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Lexa PDV

J'étais sur le point de lui faire part de ma troisème et dernière proposition quand un grincement de porte se fit entendre. Instinctivement, nous nous levons et filons nous cacher dans un placard. Il était si petit que nos corps se retrouvaient proches l'un de l'autre. Beaucoup trop proches. Je pouvais sentir sa respiration saccadée dûe à l'angoisse. Elle regardait à travers la fente de la porte, essayant de distinguer la moindre présence. 

" Tout va bien se passer, Claire." 

Elle tourna sa tête vers moi, un sourire au visage. Sans que je ne comprenne ce qu'il se passe, ses lèvres étaient à la hauteur de mon oreille droite. 

"Clarke." 

Elle s'éloigna, sans me quitter des yeux pour autant. Clarke... c'est vraiment joli. Elle semblait maintenant plus calme, plus rassurée. 

Les pas se faisaient de plus en plus bruyants et semblaient provenir d'un groupe de personne. 

" On sait que tu es là Lexa, viens avec nous et tout ira bien. " 

Cette voix... elle me suivait même dans mes pires cauchemars. Je pensais ne plus avoir à l'entendre mais visiblement je me trompais. Clarke me fixait, les sourcils froncés à cause de l'incompréhension. D'ordinaire je serai sortie pour lui faire face mais je sais que, dans ce cas là, ce serait risqué la vie de Clarke. Même si je ne la connais pas, je ne peux pas mettre en jeu la vie d'une fille innocente. 

" C'est plus aventageux pour toi de venir avec moi que te faire bouffer par ces zonards et tu le sais." 

Je fis signe à la blonde de retenir sa respiration pour ne pas nous faire remarquer. 

" Comme tu voudras. Je ne souhaite pas que tu finisses comme ça mais tu ne m'en laisses pas le choix." 

3 secondes de silence suivirent. Un silence pesant, angoissant, n'amenant rien de bon. Quatres coups de feu résonnèrent dans la pièce. Je sais ce que cela signifient : les rôdeurs vont envahir la maison dans 8 minutes, 5 pour ceux qui sont aux alentours. 

" Jus drein. Jus Daun." 

Les hommes semblaient être partit. Nous sortions de notre cachette et mes suppositions se confirmaient. Plus personne. 

" J'ai le droit à une explication ?" 

Je ne peux pas lui en parler, je ne la connais pas. Elle ne comprendrait pas. 

"Pas maintenant. Nous devons bloquer toute les portes, ils ne vont pas tarder et il est trop tard pour s'enfuir d'ici." lui ordonnais-je d'un ton glacial. 

Elle ne me posa pas plus de question et m'aida à placer les meubles devant la porte principale. Ça devrait tenir. Clarke serra son couteau tandis que je m'arma des mes deux épées. 

Ils sont là. Les grognements incessants, les coups de griffes à glacer le sang, les claquements de dents à n'en plus finir. Une goutte de sueur perla mon front, témoignant mon anxiété. Je ne peux pas mourir, pas maintenant. Et il est hors de question que je laisse mourir Clarke, ce n'est pas envisageable. Je viens, peut être, juste de la rencontrer mais elle m'a l'air différente. Elle m'a fait ressentir cette décharge ;  sensation dont j'étais privée depuis Costia. La première personne que j'avais vu mourir c'etait elle. L'ironie du sort, c'est qu'elle m'a quitté bien avant que toute cette merde commence. Je lui en voulais d'être partie si tôt, mais j'ai fais mon deuil, même si mon coeur ne s'est ouvert à personne d'autre depuis. 

" Lexa j'ai une idée, va retenir la porte d'entrée." lâcha la blonde, confiante. 

Les meubles que nous avions mit en guise de verrou commençaient à lâcher. Je m'exécuta sans broncher. Je ne sais pas ce qu'elle à prévu mais tout ce que je vis, c'est qu'elle empoigna un talkie-walkie. 

Clarke PDV 

" Octavia, Raven vous me recevez ?"

 Le crépitement du talkie dura beaucoup trop longtemps selon moi. Allez les filles répondez moi je vous en prie ! 

" Blake ! Reyes !" 

Silence radio. Elles sont mon seul espoir, il faut qu'elles répondent. Lexa me regardait avec espoir. Elle compte sur moi, je ne peux pas échouer. 

" Clarke ?" 

Merci bon Dieu ! Je n'ai jamais été aussi contente d'entendre la voix de Raven ! 

" Mon dieu merci Raven tu es là ! Je suis en situation de code rouge ! "

Elle sait pertinement ce que cela veut dire. Le campement n'est pas si loin d'ici, ça devrait le faire. Notre code rouge consiste à lancer des fusées de détresse depuis le champ à quelques mètres du camps, histoire de les attirer jusqu'au fleuve à grand courant. Cette technique marche à la perfection jusqu'à present. 

" Tout de suite Griffin !" 

Les zombies s'ammassaient contre la porte et Lexa avait de plus en plus de mal à les retenir. Je me précipita donc à ses cotés pour l'aider. Même si elle s'entête à se faire passer pour quelqu'un qui n'a peur de rien, je peux voir la crainte dans ses yeux. A vrai dire, j'ai peur aussi. Si les filles ne se dépèchent pas, il y a de grandes chances pour qu'on finisse comme dîner aux morts. 

" On va s'en sortir Lexa, n'ai pas peur." 

"Je n'ai pas peur." 

Je n'eus pas le temps de répondre que le bruit des fusées se fit entendre au loin. Les complaintes des macchabés s'atténuaient petit à petit et bientôt, plus aucun rôdeurs ne bloquaient la porte principale. On pouvait enfin reprendre notre souffle et décontracter nos muscles C'est ce que je croyais quand quelqu'un, venant de nul part , m'attrapa par les mains, un revolver collé sur ma tempe. 

" Non ! Si tu lui fais du mal Titus, tu vas le regretter !" s'exclama Lexa à présent rouge de colère. 

Je ne pouvais distinguer le visage de cet homme mais sa poigne me martyrisait les avant-bras. 

" Je t'avais pourtant laissé un choix Lexa. Tu m'a pris quelqu'un, à moi de faire pareil maintenant." 

Sa voix est grave, nuancée par des notes machiavéliques. Sans réfléchir, je lui écrasa le pied de toute mes forces, ce qui le fit lâcher son arme ainsi que moi-même. Sans perdre une seconde, Lexa se jetta sur lui. Il empoigna son couteau et entailla sérieusement la jambe de la brune.  Je m'approcha pour lui venir en aide quand elle me repoussa murmurant un simple "non". Sans que je ne comprenne vraiment la scène, l'homme se retrouva transpercé de la lame de Lexa en plein ventre. Celle-ci avait le visage couvert de larmes et lachâ son epée, comme horiffiée par ce qu'elle venait de faire. Elle tomba à genoux sur le sol. Je m'empressa de la prendre dans mes bras, l'aidant à s'asseoir sur un fauteuil. Elle tremblait de manière incontrôlable.

Je me dirigea vers ce Titus et l'acheva de manière irréversible. Lexa regardait dans le vide, sa jambe se vidant de son sang. 

" Lexa il faut que je m'occupe de ta jambe alors ne bouges pas, d'accord ?" 

Elle hocha la tête tandis que j'arrachait un morceau de tissu pour appuyer sur la plaie. Je ne suis pas médecin mais ma mère l'est et je l'ai vu pratiquer plus d'une fois. Elle m'avait appris deux trois trucs qui se révélaient enfin serviable. Je lui improvisa donc un bandage de fortune qui fera bien l'affaire pour ce soir. 

" C'était qui ces filles à qui tu as parlé ?" sa voix est faible mais son coté attachant persistait. 

" Mes meilleures amies qui sont au campement." 

Elle releva sa tête avec une mine d'incompréhension. 

" Tu as un campement ? "

" Oui ... enfin on en parlera demain. Tu as besoin de repos maintenant."

Elle ne répliqua pas et hocha simplement la tête. Je l'aidai à monter les escaliers en direction d'une chambre à l'étage. Elle se coucha dans le lit et je la couvrai. Je m'apprêtais à partir quand elle me retint par le poignet. 

" Merci Clarke." 

Je lui souria et lui replaca une mèche de cheveux derriere son oreille. 

" Bonne nuit Lexa." 





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