4 lettres, 3 essais.

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Lexa PDV

"Yu Gonplei Ste Odon."  

Mon poignard s'enfonça dans la tempe d'une biche expirant son dernier souffle. J'ai vraiment eu de la chance de tomber dessus avant que les Choses ne s'en chargent. J'allais enfin avoir un vrai repas depuis longtemps. C'est sur que la viande au petit déjeuner, ce n'est pas vraiment ce que je préfère mais mon estomac s'en fichait pas mal. 

Je suis seule depuis maintenant 2 mois, marchant tous les jours en espérant atteindre mon but. Avant tout ça, je ne pensais jamais avoir à tuer. J'étais peut être une ado rebelle autrefois mais je n'étais pas une meurtrière. Maintenant... c'est différent. J'ai fais des choses que jamais je ne pourrai oublier. Et même si cette apocalypse daignait à se terminer, rien ne redeviendra comme avant. J'ai du apprendre à ne plus être écoeurée en écrasant la cervelle des Morts, à faire abstraction de ce que je ressentais,  à ne plus pleurer la mort des gens que j'aime, à me battre, à survivre.  C'étais vraiment dur les premiers mois, je ne voulais pas accepter cette réalité. Mais à présent, je me sentais plus forte. J'ai aussi appris à me mefier des autres personnes, elle pouvaient des fois être plus cruelles que ces espèces de cadavres sur patte.

Un grognement inhumain me ramena à la réalité. Pas moyen de souffler 5 minutes dans ce monde ! Cette fois ci, je faisais face à la dépouille  d'un homme à la peau arrachée, dégoulinant de sang séché et aux yeux sortant presque de son crâne. Ma fidèle épée ne mit pas plus d'une seconde à le décapiter pour ensuite lui ôter définitivement la vie. Le reste de son corps s'écrasa par terre sans aucune délicatesse. Bien que je le fasse des tonnes de fois par jour, je ne prendrai jamais ces meurtres pour habitude. Je ne peux m'empêcher de me demander qui ils étaient avant. Quels boulots faisaient-ils ? Comment s'appelaient-ils ? Mais je devais me ressaisir. Je n'ai pas le droit d'exprimer la moindre faiblesse. 

Mes jambes se remirent en marche, me rappelant toute la route que j'ai encore à parcourir. Je ne sais pas encore combien de temps de voyage il me reste, mais d'apres mes calculs, c'est encore long. Espérons que je trouverai ce que je cherche. Pour tout vous dire, la probabilité que je le trouve est infime mais je ne baisse pas les bras. Si ma mère m'a apprit une chose, c'est bien qu'il faut toujours garder espoir.  

Et on dirait qu'une de mes prières silencieuses vient d'être exausée. Une maison se tenait devant moi. Elle avait l'air vieille et abandonnée. Les plantes grimpantes avalaient la façade avant. Je montai les marches du perron, la porte était ouverte et semblait être faite de simple bois. Un cri me fit sursauter et des bruits sourds me dirigèrent jusqu'au salon. Un monstre s'agitait sur une fille au sol. Elle le tenait fermement au cou mais semblait avoir été attaquée par surprise. La machoire du macchabé claquait, se fermant quelquefois à seulement quelques centimètre du visage de l'inconnue. Je me dirige vers elle en courant, serrant fermement mon poignard et le plante dans le crâne de la Chose. La jeune femme se redressa à bout de souffle. Elle ne me regarda pas pour le moment mais je pouvais distinguer les principaux traits de son visage. Ses cheveux blonds étaient d'une clarté déconcertante et sa beauté naturelle me figea sur place. Un minuscule grain de beauté au dessus de sa lèvre supérieure la rendait encore plus sublime. Et ce n'est que quand elle leva les yeux vers moi que je me sentis défaillir. Ils sont d'un bleu à couper le souffre. Ils refletaient de l'inquiétude. Je n'arrive plus à bouger et je ne comprends en rien ce qui vient de se passer dans ma tête. 

"Je m'en sortais très bien toute seule." dit-elle tout en se relevant et en époussetant son pantalon. 

Elle a beau être d'une splendeur incomparable, je venais de lui sauver la vie et tout ce qu'elle trouva à faire c'était ronchonner comme une enfant. 

" Un simple merci aurait suffit. La prochaine fois que tu te feras attaquée je ferais mieux de te laisser mourir ... Princesse."  mon ton froid et cassant refaisait soudain surface. 

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