Break Me Free [feat. J.D.B.]

CHAPITRE 9 : ICE BREAKING

« Ils sont impossibles. Je pensais pas que ça pouvait arriver jusque chez nous. » Souffla Gloria, exaspérée.
« Je suis désolé, c'est de ma faute. » Répondis-je nerveusement.
« Mais non, t'as jamais voulu ça. » Intervint Alfeo.
« Peut être que je devrais me retirer définitivement de cette famille et qu'ils me laissent dans l'anonymat. »

J'étais énervé et je me sentais coupable. Des paparazzi avaient trouvé mon adresse et s'amusaient à rester plantés devant des heures et des journalistes passaient leur temps à téléphoner sur le téléphone fixe pour que je répondre à leurs questions, c'était incessant depuis deux jours.

La veille, j'avais du prendre ma voiture pour emmener Gloria au lycée, qui était trop effrayée pour y aller en métro comme d'habitude. Depuis, ils restaient planqués derrière des voitures dans la rue où l'on vivait, attendant que je sorte. Ils jouaient sincèrement avec mes nerfs.Il était à peine huit-heure du matin, je devais aller voir Nathan mais Gloria m'avait montré différents sites internets qui avaient publié des tas de photos de nous quittant la maison. C'était dingue.

« Eh, ça parle de toi. » M'indiqua Alfeo en désignant l'écran de télévision.

Je levais la tête vers ce dernier et remarquais que c'était une chaîne de news people. Les photos prises la veille de Gloria et moi s'affichaient quelques secondes à l'écran avant de passer au plateau de l'émission. Un jeune homme et sa collègue discutaient de ma famille et moi quand brusquement, ils annoncèrent une interview « très spéciale ».

« Oh merde. » Lâchai-je en découvrant de qui ils parlaient.

Roxanne apparût à l'écran, dans ce qui semblait être un salon, probablement chez elle. L'interview était enregistrée.

« C'était ton rencard de la semaine dernière ? » S'étonna Gloria, les yeux ronds.

Alfeo augmenta le volume et j'observais Roxanne raconter notre soirée au restaurant en répondant aux questions du journaliste.

« Il était très galant, au début. Un garçon charmant. Il a payé l'addition, il s'est pas mal intéressé à moi également. Cependant il a eu un brusque changement d'attitude, sans que je ne comprenne pourquoi. Il est devenu un garçon assez sévère et renfermé sur lui-même. Presque mal-poli. »

Alfeo l'insulta en espagnol et Gloria secoua la tête dépitée. J'étais moi-même bouche-bée et tentais de calculer le montant du chèque qu'elle avait pu encaisser pour une telle interview. Elle continuait de parler mais cette fois en détaillant mon travail et mes fonctions. Elle mentionna son incompréhension quant au fait que je travaillais et que je possédais un compte bancaire plus que bien rempli. Le journaliste lui demanda ensuite si j'avais mentionné ma famille, et elle prit plaisir à répondre que oui, mais « très rapidement ».

Je saisis la télécommande et finis par éteindre la télévision. Je savais qu'en choisissant de saisir l'héritage qui m'était destiné, je m'exposais à cela, mais je ne m'attendais pas à un tel mouvement.

« Bon, on y va, tu vas être en retard. » Fis-je à Gloria en me relevant.
« Ouais pas faux. » Répondit cette dernière en reposant l'ordinateur.
« Et pas un mot à tes potes au lycée, OK ? » Lui dit Alfeo.
« Je sais. »

Gloria, grande agoraphobe était anxieuse à l'idée de quitter la maison, maintenant que nous étions pistés. Je m'en voulais de la mettre dans une telle situation. Après avoir enfilé mon manteau et rabattu ma capuche sur ma tête, je pris les clefs de ma voiture et quittai la maison en premier. Gloria me suivait de près, son écharpe camouflant son visage.

« Tu les vois ? »

La rue semblait déserte, mais désormais les photographes pouvaient se situer à des mètres de nous et obtenir de bons clichés grâce aux zoom assez performants.

« Ils sont peut-être planqués. Monte dans la voiture. »

J'avais pris soin de garer cette dernière juste en face de la maison afin d'éviter les trajets inutiles. Gloria prit place côté passager et je pris le volant du 4x4. Je démarrais en trombe et quittai la rue, tandis qu'elle retirait son écharpe.

« Tu crois qu'on va devoir déménager ? »
« Pas vous. » Répondis-je calmement.
« Justin, tu peux pas partir. »
« Je peux pas vous laisser dans une galère pareille. C'est moi qu'ils veulent, donc là où j'irai, ils iront. »
« Même. Si tu pars, tu brises le coeur de mama. Elle t'aime comme son fils, tu le sais. » Souffla-t-elle, brusquement inquiète.
« Justement, je veux pas qu'elle ait à faire face à ces types. J'ai mon appartement, juste le temps que ça se calme, OK ? »

Gloria ne répondit pas et se mit à regarder par la fenêtre. Même si cette famille était un pilier pour moi, je l'étais aussi pas mal pour eux. Tia refusait que je paye quoique ce soit, mais je me débrouillais toujours pour faire les courses avec ma carte bleue. J'avais trouvé le job d'Alfeo à la boutique, payais une partie de ses cours à la fac et j'aidais Gloria avec ses maths. Ils avaient besoin de moi autant que j'avais besoin d'eux. Je ne pouvais pas les quitter comme ça, mais je refusais de les laisser souffrir de la médiatisation à ma place. J'allai vivre dans mon ancien appartement, et permettre à Gloria de retourner au lycée calmement.

« C'est une belle voiture quand même. » Commenta-t-elle en changeant de sujet.
« Effectivement. »
« Donc tu vas vraiment récupérer les parts de l'entreprise ? »
« Oui. Mais c'est pas pour devenir patron avec mes frères. Ils vont sûrement vouloir racheter mes parts. »
« Tu vas être encore plus riche que tu ne l'es déjà » Rit-elle.
« Je vais pas les laisser. » Répondis-je en faisant un clin d'oeil.
« Tu vas faire quoi alors ? »

Je ne répondis pas et me contentais de sourire. Je préférais garder cela pour moi, pour le moment. Sinon, je savais très bien qu'elle m'en dissuaderait, Alfeo et Tia également.

« Bon, tu finis à quelle heure ? » Demandai-je en garant la voiture devant le lycée.
« Dix-sept heure mais la mère de Julie me déposera, pas la peine de venir. »
« T'es sûre ? »

Elle fit oui de la tête avant d'ouvrir la portière et de quitter la voiture. Je l'observais gagner l'établissement et redémarrai. Au feu rouge, je sortis mon téléphone de ma poche, éteint depuis la veille et l'allumai. J'eus plusieurs textos de Nathan, qui m'envoyait des photos de magasines qui comportaient des photos de moi. Il fallait que j'aille le voir.