A long way to go

Chapitre 30 - La première fois

Excusez-moi de vous couper dans votre élan, j'imagine que vous vous attendiez à un nouveau chapitre qui vous délivrerai la suite des événements, mais aujourd'hui j'aimerai revenir sur un souvenir.

J'aimerai partager avec vous cette idée qui ne semble pas vouloir sortir de ma tête. J'aimerai vous parler d'une femme. La femme qui aura à jamais marqué ma vie, et qui pourtant a donné la sienne.

Il y a longtemps maintenant, j'étais sortie à la fête foraine avec Noa. Nous nous retrouvions là-bas pour oublier, oublier durant l'espace d'un instant tous nos soucis.

C'était avant que sa copine lui demande de ne plus me parler, avant qu'elle lui impose cet ultimatum malsain de devoir choisir entre elle et moi.

Il venait de se disputer avec sa copine donc je fis tout ce qui était en mon pouvoir pour raviver sa joie de vivre.

Nous avons alors essayé chaque attraction possible et imaginable. De la grande roue au tire à l'arc, nous ne laissions absolument aucune attraction de côté.

Je le regardais sourire alors qu'il avait réussi à marquer la dernière fléchette.
Un sourire qui pourrait éclairer toute cette ville, un sourire qui marque les esprits, un sourire sans lequel je ne pense plus pouvoir me passer.

Pardon, je voulais dire: " un sourire sans lequel je ne pensais pas pouvoir me passer. "

À chaque fois que je le voyais apparaître je sentais que je mourrais de bonheur. Il n'y a personne d'autre que nous ici, deux âmes perdues dans Paris. On rigole de tout et de rien, j'anticipe ses réactions et il anticipe les miennes. Il n'y avait aucun doute pour moi, lorsqu'il s'agissait de l'amitié, la sincère amitié, c'était lui et moi.

Je remarque alors que je marchais toute seule pendant 2 ou 3 mètres tandis que lui s'était arrêté de s'avancer à mes côtés et son rire s'estompe, j'essaye de comprendre pourquoi et soudain je le vois qui s'avance vers moi, un paquet de bonbons à la main, il savait que j'aimais ça.

Il commence alors à en manger et voyant qu'il ne m'en proposais pas, j'élance ma main qu'il repousse immédiatement. Un air choqué se dessine sur mon visage.

- Tu rigoles? Lui demandais-je outrée.

Il sourit et me tend gentiment mais légitimement le paquet tout en rigolant.

- T'as grossis, fais attention, me lança-t-il d'un air taquin.

Cette phrase me marqua... Je sais bien qu'il plaisante, qu'il ne le pense pas... Enfin si un peu. Il faut dire qu'à cette époque j'étais plutôt ronde. Mais je faisais comme si ça ne m'atteignait pas.

Il me prend par l'épaule, voyant que je n'avais pas de réaction, il me regarde longuement et me jette cette phrase qui me marqua d'autant plus.

- Tu sais que je rigole... Je pense que tu es parfaite.

Un sourire timide, un regard sincère, ce que j'aimais dans notre relation c'est qu'il n'y avait aucune ambiguïté! Je n'aime pas quand on me dit que l'amitié fille/garçon n'existe pas, parce que c'est faux.

Je lui donne une tape sur l'épaule et on s'avance.

- Je devrai probablement rentrer, lui dis-je.

- Déjà? Qu'est-ce qui presse? Me demanda-t-il.

- Ma mère va s'inquiéter si je ne rentre pas, rétorquais-je sincère.

Un regard choqué se peint sur son visage, comme un bug, il est figé dans le temps.

- Qu'est-ce qui t'arrive? Lui demandais-je.

- Non rien, je... Oui tu devrai rentrer Kira.

Il m'accompagne alors juqu'à la porte de chez moi, je lui souris et le salut. Je reçu exactement deux lettres ce jour là.

Je monte alors les escaliers et ouvre la porte d'entrée à l'aide des clefs enfouient dans mon sac. Les lumières sont éteintes, ma mère doit sûrement dormir paisiblement. Je me dirige vers la cuisine et m'assois pour lire les lettres que j'avais reçu. La première venait d'une collègue de ma mère, et la seconde de la mère de Noa.

Je commence alors par la lettre de sa collègue:

Cher Kira,

Je viens d'apprendre la disparition de ta mère. Je peux seulement imaginer comment cette épreuve est difficile pour toi. Je sais quel déchirement provoque la perte d'une mère. Chacune est unique et sa disparition est une cruauté insoutenable.

Sache que mes pensées te rejoignent en ces jours de deuil. Je te prie de bien vouloir accepter mes très vives condoléances.

Marie-blanche

Mais quelle genre de mauvais blague était-ce? Une erreur sûrement!
Je lis la suivante:

Cher Kira,

Nous sommes bouleversés par cette disparition soudaine, nous éprouvons une grande peine et pensons à toi et à toute ta famille. Il est bien difficile de trouver les mots justes dans de telles situations. Mais sache que nous sommes proches de toi et te soutenons dans cette épreuve. Nous serons présents dès que tu en éprouveras le besoin.

Nous avons passé de très agréables moments avec ta mère, ces soirées passées ensemble, dans la joie, la convivialité. Ce sont tous ces merveilleux souvenirs qui nous aident à faire face. C'était une femme attachante et chaleureuse que nous venons tous de perdre. À l'heure où nous rédigeons cette lettre, nous imaginons la douleur que tu dois ressentir et nous nous sentons orphelins.

Même si Alexa n'était pas notre mère par le sang, elle prend une grande part dans notre coeur. C'est lors de moments difficiles que l'on reconnait la véritable amitié. Sache que nous sommes présents pour toi.

Nous te présentons nos plus sincères condoléances.

Avec toute notre amitié sincère.
Amira et Tristan

Je reste dans l'incompréhension durant l'espace d'un instant, mon coeur bat de plus en plus vite quand soudain tout revient dans un flashback. Tout revient et me submerge, je n'arrive presque plus à respirer, foutue crise d'angoisse.

Je me rassois et essaye de me calmer. Après plusieurs minutes je réalise que pour la première fois j'avais réussi à oublier.

Oublier qu'elle était partie, qu'elle était décédée depuis deux mois.

Un moment de bonheur éphémère qui a réussi à me plonger dans l'illusion l'espace d'un instant.

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J'espère que ce chapitre vous aura plu, même si ce n'était pas forcèment ce que vous attendiez. Un prochain chapitre sera publié demain sûrement.

N'hésitez pas à commenter, à me dire ce que vous pensez de l'amitié fille/garçon. De l'histoire, de tout!

Bisous!
Mika ❤️