Chapitre XV

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Son geste me gène, mais sa main est chaude et douce. Alors je ne bouge pas et apprécie le contacte de sa main sur ma peau.

- Qui cherchez-vous ce soir, Enora ? me demande t-il en plongeant ses yeux bleus dans les miens.

Un silence s'installe entre nous, troublé par la musique et les discussions des invités.

- Vous pouvez me faire confiance, reprit-il. Je vous aiderais autant que je le pourrais.

- Razym.

- Il s'est retiré dans sa chambre, accompagné d'une jolie jeune femme.

Il ne changera donc jamais. Enfin, maintenant, je sais où se trouve ma cible. Sam arrive sur le balcon, et je retire immédiatement ma main de celle du prince.

- Sam, je sais où se trouve Razym.

- Moi aussi, me dit-il en posant son regard sur l'homme qui me tient compagnie.

- Allons-y. Pouvez-vous nous guider jusqu'à lui ? demandai-je au prince.

Il hoche la tête, puis nous traversons la salle de bal, remplie de nobles. Nous sortons et un des gardes présent devant les portes nous interpelle :

- Majesté ? Est-ce que tout va bien ?

- Oui, merci de vous en soucier. Madame est juste un peu souffrante. Je les conduis dans une chambre afin qu'elle puisse se reposer.

À ces mots, Sam m'attrape le bras, comme pour m'aider à marcher.

- Voulez-vous que je fasse appeler un serviteur, sir ? s'inquiète le garde.

- Non, ça ira. Poursuivez votre travail.

Elric reprit son chemin et nous le suivons donc à travers un dédale de couloirs de marbre. Nous ne croisons qu'une poignée de gardes qui patrouilles dans les longs couloirs.

Enfin, le prince s'arrête devant une grande porte, décorée avec des rubis et des finitions en or.

- C'est ici ? demande Sam avec une pointe d'énervement dans la voix.

Elric hoche la tête :

- Oui, c'est sa chambre.

- Parfait, ajoute Sam avant de se jeter sur le prince, le plaquant contre le mur, un poignard sous la gorge.

Aussitôt, je m'interpose :

- Sam, qu'est-ce que tu fais ? On est pas là pour lui ! Arrête ça, baisse ta lame !

Elric reste calme et ne bouge pas. Sam le regarde fixement, la colère brûlant dans ses yeux telle deux charbons ardents.

- Est-ce que tu te rends compte de qui il s'agit Enora ? Le prince Elric ! Le fils de l'homme qui t'a condamné aux pires tortures qui existent ! Il t'a fait souffrir pendant des semaines, dans un cachot sombre, je ne peux pas laisser passer une telle occasion de te venger. Je veux que le roi souffre aussi.

- Sam, je t'en prie. Arrête ça maintenant et allons nous occuper de Razym. C'est à cause de lui si j'ai dû endurer tout ça. C'est pour lui qu'on est là ce soir.

Sam passe sa main sur son visage et relâche doucement Elric. Je soupire de soulagement.

- Merci Sam, lui dis-je.

Elric me prend dans ses bras. Et je lui rends son étreinte. Sam serre les poings mais ne dit rien. Puis le prince tourne les talons pour rejoindre la fête.

- Bien, maintenant, le sang va couler, me dis-je doucement à moi-même tandis qu'on se place face à la porte.

- Il aurait déjà dû couler, me répond froidement Sam.

Je sors mon poignard, puis pose ma main sur la poignée de la porte. Un frisson me cours le long de ma colonne vertébrale. Je tends l'oreille, mais aucun son ne nous parviens. J'appuie sur la poignée et pousse doucement la porte. Elle s'ouvre sur un salon richement décoré au couleur de la famille royale. Un feu brûle dans l'âtre de la cheminée. Il n'y a personne dans cette pièce, mais des vêtements posés sur le canapé de soie rouge signalent la présence d'un homme et d'une femme. Des chaussures à talons et deux masques ont été jeté dans un coin de la pièce.

Un gloussement nous parvient de la pièce d'à côté, et nous nous figeons sur place durant quelques secondes, qui me semble durer une éternité. Sam passe devant moi et s'approche de la porte menant, sans aucun doute, à la chambre. Il ouvre la porte avec colère, et nous pénétrons dans la luxueuse chambre.

L'Assassine de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant