Chapitre V

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Les doux rayons du soleil qui filtrent à travers les rideaux fins me tire de mon sommeil. Ils réchauffent mon visage transit de froid. Je me suis endormie sur le bureau, avec la lettre serrée contre mon cœur.

Je crois que je l'aime... Je n'ai jamais été séparé de Sam aussi longtemps. Cette distance m'est de plus en plus insupportable. C'est fou, après tout ce temps passé à ces côtés, c'est lorsque je suis loin de lui que l'évidence me saute aux yeux. Il faut que je retrouve Sam, et que je lui dise ce que j'ai sur le cœur. Sans lui, je ne suis rien.

Je descend les marches des escaliers deux par deux et salue la vieille Maggie avant de sortir de l'auberge. L'air frais me caresse le visage, et rapidement, mes joues rougissent. Je rejoins le village le plus proche, en marchant d'un pas lent. Je suis entourée d'une forêt de grands sapins enneigés qui dégagent une odeur de liberté, que je respire à plein poumon. Mon épée, qui ne me quitte jamais, frappe ma cuisse au rythme de ma promenade.

Lorsque j'arrive au village, je ne croise personnes d'autres qu'un vieux fermier et son fils préparant un chariot. Je m'approche d'eux et leurs demande où ils comptent se rendre.

- On va rejoindre la ville de Boguar, me répond le garçon.

- Pourriez-vous faire un détour pour donner cette lettre à un habitant d'Arkaine ?

- Bien sûr, mais quel prix nous proposez vous, ma dame ? s'empresse de répondre le vieux.

- 15 pièces d'or, dis-je en lui montrant l'argent. Il s'appelle Sam, et vit dans la maison située un peu à l'écart des autres habitations, à l'orée de la forêt.

Il prend les pièces et la lettre que je lui tend et se remet à son travail.

Je rebrousse chemin afin de retourner à l'auberge quand, à mi-chemin, une patrouille surgit. Je me cache du mieux que je peux sous ma capuche. Arrivée à leur hauteur, l'un d'eux se place devant moi, me bloquant le passage.

- Révèle ton identité ! m'ordonne t-il.

Je ne bouge pas.
L'autre tire son épée de son fourreau et je l'imite. Je respire profondément, me concentrant pour garder mon sang-froid et analyse la situation. Ils ne sont que deux accompagné d'un puissant mâtin. Un qui se trouve derrière moi et l'autre devant moi.

J'enfonce mon coude dans le ventre du soldat derrière moi et tandis qu'il tombe à genoux, je lance mon épée sur celui qui se trouve devant par le côté droit. Il bloque mon offensive et me crache ces mots au visage : '' On te cherchait ! ''. Mon sang se met à bouillir dans mes veines. Je lui répond en riant : " Deux gardes pour m'arrêter ! Bonne chance.'' Sans lui laisser le temps de répondre, je fais un pas de côté et assomme le soldat qui tente de se relever avec le pommeau de mon arme. Le chien montre ses crocs en grognant et m'attaque. Il referme sa puissante mâchoire sur mon avant-bras droit, et je lâche mon épée avec un cri de douleur.

Je le repousse d'un violent coup de pied et je me jette à genoux pour ramasser mon arme. Aussitôt, je pare une attaque du garde tandis que je suis encore au sol. Je le repousse et vise ces jambes. Je les lui entaillent profondément et il tombe, à son tour, en hurlant de rage et de douleur. Je me relève pour profiter de sa faiblesse et le désarme d'un coup de pied et pose la pointe de mon épée sur son cœur. Il se fige. Le chien, allongé dans la neige, essaye de se relever puis retombe en gémissant.

- Comment m'as tu trouvé ? demandai-je à bout de souffle.

- Tu as mal choisi tes amis, ricane t-il.

- Explique toi !

Il garde le silence, et me fixe avec ses yeux injectés de sang.

- Alors, tu ne m'es d'aucune utilité, lui répondis-je en enfonçant mon épée dans son cœur.

Je le fixe pendant quelques secondes puis me détourne de ce corps sans vie pour m'approcher de l'animal. Je le caresse doucement et tire le poignard qui pend à ma ceinture. J'abrège ces souffrances. L'animal s'est cogné la tête contre une grosse pierre, et son crâne déverse un flot de sang qui teinte la neige. Le dernier garde est toujours assommé, à ma merci. Je lui tranche la gorge sans une seconde d'hésitation.

Je regarde aux alentours. Il n'y a que moi et ces corps sans vies. La neige blanche est recouverte des tâches rouges vifs. Je déplace les corps et les dissimulent du mieux que je peux dans les bois. Par contre, je ne peux rien faire pour les traces du combat.

Je ressens soudain une violente douleur, lancinante, qui me fais tomber à genoux. Je me penche en avant et une bile acide me remonte dans l'œsophage. Je me crispe et vomi le contenu de mon estomac. Mon sang coule le long de mon avant-bras et s'écrase sur le sol blanc. Je tente de me redresser, mais cette veine tentative m'arrache un cri qui déchire le ciel gris. Mes yeux se troublent et voile sombre les couvre. Je glisse dans l'obscurité.

L'Assassine de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant