Chapitre XI

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Cela fait plus de dix minutes que j'attends dans les écuries. Sam, qu'est-ce que tu fais ? Dépêche toi. Il faut que j'aille voir ce qu'il se passe dans cette tour.

Je traverse la cour tout en surveillant les gardes du coin de l'œil. J'atteins facilement la tour, ils sont occupés à discuter. La porte de celle-ci est restée entrouverte, et une odeur de sang m'invite à entrer. Je pousse la porte et déjà, un cadavre jonche le sol. Il a la gorge ouverte, et fixe le plafond avec ses yeux vitreux.

Je monte les escaliers et constate que la tour compte un autre cadavre. Je reconnais bien là l'oeuvre de Sam. Des plaies profondes et précises. Je continue mon ascension, cette tour est-elle sans fin ?

Enfin, j'atteins le sommet, essoufflée, et une porte fermée mais pas verrouillée m'attends. Les mécanismes pour ouvrir la herse doivent se trouver derrière. Le bruit de lames s'entrechoquant me parvient à travers la porte. Je sors mon poignard, prête à intervenir. Je pousse la porte et immédiatement je me jette dans le combat qui s'offre à moi. Trois gardes se battent contre Sam. Deux se trouvent en face de lui et un autre juste derrière, le prenant en traitre. Le danger le plus important est le soldat qui se trouve dans le dos de Sam. Je me jette sur lui et le combat commence.

Je ne lui laisse pas le temps de comprendre la situation et vise son épaule gauche, qui n'est que partiellement protégée. Il contre mon attaque et riposte en lançant son épée, avec une force étonnante, vers mon avant-bras droit. J'utilise mes entraves pour bloquer son attaque et emprisonne sa lame avec la chaîne. Sam se retourne et le transperce en pleine poitrine.

- Quel travail d'équipe ! lui dis-je en souriant.

- Je t'avais dit de rester dans les écuries ! me répond t-il, sans cacher sa colère. De préparer les chevaux !

- Les chevaux sont prêts, Sam.

- Tu aurais pu être blessée ! Tu es beaucoup affaiblie par toutes ces semaines passées dans le noir, sans presque rien manger.

- C'est gentil de te soucier de moi, mais on a pas vraiment le temps pour une dispute... Je vais chercher les chevaux.

Il s'inquiète, mais ce n'est ni le lieu ni le moment pour ça. Bien sûr qu'ils m'ont salement amoché. Mais on doit d'abord fuir, on s'inquiétera plus tard.

Je rejoins les écuries lorsque la lourde grille commence à se lever. Les engrenages grinces, ce qui risque d'alerter tout le monde. Je monte sur un cheval et pars retrouver Sam, qui vient d'apparaître à l'entrée de la tour. Il enfourche son cheval à toute vitesse, et on sort de ce maudit château au galop.

Le vent glisse sur ma peau, comme une caresse annonçant ma liberté. Une cloche raisonne dans tout Rubilacs, annonçant mon évasion. Le soleil apparaît lorsque l'on atteint les portes massives de la cité. Quatre gardes les poussent afin de nous bloquer le passage, mais Sam sort son épée de son fourreau et dégage rapidement un chemin sans descendre de son cheval. Nous sortons de la ville sans grande difficulté, en semant trois cadavres de plus sur notre passage.

Une épaisse forêt, d'un magnifique vert émeraude, ne tarde pas à nous envelopper. Cette verdure m'avait tant manqué. Un sourire se dessine lentement sur mon visage, et un nouvel espoir me gonfle la poitrine.

Je m'émerveille en redécouvrant ce paysage tout en suivant Sam sur plusieurs kilomètres. Il quitte ensuite la route principale pour s'enfoncer dans les bois, et on s'approche d'un petit étang. Je descend de mon cheval et commence à m'occuper de lui. Je lui donne de l'eau, puis l'attache à une branche d'arbre. Il commence aussitôt à se repaître de la verdure qui l'entoure. Je lui caresse le dos lorsque Sam m'attrape par la main et m'attire doucement à lui.

- Viens, on va nettoyer tes blessures, me dit-il avec un sourire rassurant.


* Sam en média

L'Assassine de l'OmbreWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu