Chapitre 5

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Le sultan resta de marbre planté devant elle, comme s'il attendait qu'elle réagisse visiblement fière de la détenir à la place de son demi-frère, elle se maudissait de l'avoir à présent écouté et d'être venue dans ce pays où seule les lois sont maître d'être utilisées même sur une jeune femme sans défense.

- Je ne sais même pas comment vous vous appelez.

Le sultan parut surpris, et en dépit de ses traits austères et de ses regards dénués de tendresse elle avait pu percevoir son trouble.

- Hassan. Dit-il simplement en enfonçant ses mains dans ses poches.

Ses yeux d'une infinie dangerosités prenaient plaisir à la regarder comme un jouet que l'on secoue devant une enfant, Eleni se pinça la lèvre de façon à ne rien montrer de son trouble, qui chaque seconde grandissait.

Elle n'avait rien avoir dans cette sordide histoire et pourtant le sultan semblait vouloir lui donner une place importante dans ce jeu.

- vous avez intérêt de lui dire rapidement que je suis là, car je n'ai pas la moindre attention de rester toute ma vie ici.

Si par ses mots elle se voulait menaçante, c'était le regard noir qu'il lui avait lancé qui avait eu le dernier mot, Eleni ne sentait plus son air passer, comment avait-elle pu se mettre dans cette situation pour de simple photo.'

- c'est à moi de décider de votre sort à partir de maintenant, prenez garde à ne pas me mettre en colère. Déclara-t-il d'une voix dure.

Eleni leva la tête vers lui tandis qu'il se tenait à quelques centimètres de sa chaise, il la toisait de toute sa vertigineuse hauteur, sa mâchoire carrée se contracta encore et encore comme s'il serrait les dents continuellement pour ne pas faire éclater une sourde rage.

Elena se retenait pour ne pas fondre en larme comme une enfant, elle tira sur sa chaise pour se lever sans mots dire, ni même un regard, en dessous ses manches ses deux poignets meurtris lui faisaient atrocement mal.

- où vais-je dormir ?

Elle avait posé la question d'une voix absente, elle errait son regard sur le tapis hagard.

Une main chaude et halé avait saisi son bras sans douceur apparente, elle le suivit les jambes minces de force, elle se risqua à relever les yeux pour le voir regarder droit devant lui le visage fermé, sans aucunes émotions sur le visage, sans grand intérêt pour la peine ou la peur qu'elle ressentait.

A peine la grande porte ouvertes, il la fit rentrer puis elle c'était refermé.

A clef.

Eleni ne trouva aucune joie à contempler la pièce pourtant ornée de mobilier à faire rêver plus d'une femme, elle n'avait aucune affaire seulement, son sac.

Eleni s'était assise au bord du canapé les mains tremblantes en cherchant son inhalateur dans sa main moite, elle le secoua pour l'actionner dans sa bouche, se rappelant les conseils de son médecin Eleni prit une grande bouffé d'air, de toute ses crises d'asthme c'était la première à se montrer difficile à contrôler.

Prisonnière, elle se retrouvait prisonnière !

Actionnant une seconde fois son aérosol, elle conjugua ses efforts pour respirer avec le produit qu'elle s'injectait. Lentement elle s'était allongée en fixant les arabesques au mur pour tentait de se calmer.

Il ne fallait pas céder à la panique, car elle était persuadée que Christian ne pouvait se défiler une seconde fois du moins elle l'espérait, sinon elle serait contrainte de trouver un moyen pour s'échapper car le sultan sombre d'une cruelle soif de vengeance ne mettrait surement pas longtemps à se servir d'elle d'une manière ou d'une autre pour arriver à ses fins.

Hassan resta quelques minutes, posté devant la porte, persuadé qu'elle tenterait de l'ouvrir mais elle n'en fit rien, il avait tendu l'oreille pour écoutait ce qu'elle pouvait bien faire, hors rien que le silence était parvenu à son ouïs, il tourna les talons en parjurant les poings serrés, quand il avait trouvé l'identité de la jeune femme il était resté un instant incrédule, stupéfait de voir qu'il tenait entre ses mains la demi-sœur de cet escroc qu'il se jurait chaque jour de détruire.

Cet erreur de confiance lui avait maintenant appris à se méfier des hommes d'affaires investissant un peu partout à un trop jeune âge, trop impétueux. Et il soupçonnait la jeune femme d'être de mèche avec, après tout elle avait des liens de famille, cella était suffisant pour se méfier d'elle, car en dépit de sa beauté troublante, il connaissait assez les femmes pour les savoirs prête à tout pour feindre et obtenir.

Pourtant elle semblait vraiment ne pas avoir eu vent de cette histoire.

Et terrifiée.

Jouait-elle la comédie ?

Hassan n'en serait pas étonné.

Enjambant le couloir pour y atteindre son bureau, il avait découvert Asad prêt à mettre ses ordres en exécution.

- trouve moi ce traître au plus vite j'ai hâte de le briser.

Il lui lança un regard hésitant alors qu'il refermait la porte.

- il a pris la fuite ce matin très tôt.

Hassan avalait l'information déjà furieux.

- ainsi sa demi-sœur lui importe peu ? Il préfère me fuir ? Comment a-t-il pu passer la frontière sans mon accord ?

Il était passé derrière son bureau pour se carré dans son fauteuil. Alors qu'à quelques mètres se tenait une femme confinée dans sa chambre.

- cet homme et visiblement rusé les gardes sont arrivés trop tard.

- il rallonge sa peine un peu plus.

Pour l'heure Hassan savait maintenant que sa jeune prisonnière était la pour un bout de temps.

- alors je vais garder sa sœur encore longtemps.

Asad baissa les yeux en s'interdisant de parler.

- parle Asad....

- et bien je ne pense pas qu'elle soit impliquée dans cette histoire, elle semble être complètement dans l'ignorance.

Il prit la confidence de son conseiller au sérieux mais Hassan restait suspicieux.

- peut-être qu'elle fait semblant Asad, rien ne prouve qu'elle n'est pas impliqué, je connais les femmes, elles sont rusés.

Une fois, une seule fois il s'était laissé prendre par l'amour et cela lui avait simplement servi de leçon, la jeunesse de la vingtaine lui avait appris que les femmes étaient de dangereuse séductrice prête à tout pour obtenir, et se révélaient être de parfaite actrice, et aujourd'hui bien plus qu'autre fois.

- elle est jeune. Souligna Asad avec insistance.

Hassan se leva pour se planter devant la fenêtre.

- peut-être mais je reste pour l'instant sur mes positions, rester enfermée lui donnera le temps de réfléchir.

Hassan se savait cruel, son tempérament en était la preuve, il n'aimait pas la trahison encore moins les escrocs, de ce fait, il n'avait pas l'intention de se montrer clément.

- il y a des choses que l'on ne peut pardonner Asad, pour l'instant je reste persuadé qu'elle reste impliquée dans cette affaire.

- je m'autorise à vous dire que j'en doute.

- et j'admire ton audace à me le dire, nous verrons bien Asad, tente de trouver cet homme ma patience à quelques limites qui ne peut être franchi.

Sur se dire il avait entendu la porte se refermer, Hassan se mit à la contemplation de sa cour pensivement, peut-être en effet, Assad avait raison, la jeune femme ne semblait pas avoir eu vent de la somme importante qu'on lui avait dérobé.

Hassan se demandait s'il ne fallait pas aller à la rencontre de la jeune femme pour lui rafraîchir la mémoire.

Et obtenir des réponses.

L'otage du palaisDonde viven las historias. Descúbrelo ahora